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Notre Dame Miraculeuse des Roses

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18 septembre 2013

ACTES PREPARATOIRES

Pratique quotidienne

 Un Petit Tour au Purgatoire

En compagnie du Sacré Cœur de Jésus

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PRIERE : Sainte Marguerite-Marie, que Notre Seigneur a choisie pour établir et répandre de toutes parts, comme une source intarissable de grâces, la dévotion à son Divin Cœur ; vous qui avez entendu les âmes du Purgatoire vous demander ce remède nouveau, si souverain à leurs souffrances, et qui avez délivré par ce moyen une multitude de ces pauvres prisonnières, obtenez-nous la grâce d’accomplir saintement votre pieuse pratique d’un petit tour par le Purgatoire, en compagnie du Cœur Sacré de Jésus. Ainsi soit-il.

Union d’intentions avec les fidèles qui accomplissent, chaque jour, ce saint exercice, dans l’église titulaire de l’œuvre, au Lungotevere Prati, Rome.

 

CONSECRATION DE LA JOURNEE : O Divin Cœur de Jésus, en faisant en votre compagnie ce petit tour par le Purgatoire, nous vous consacrons tout ce que nous avons fait et ferons encore de bien, avec le secours de votre grâce, durant cette journée, et vous prions d’appliquer vos mérites à ces saintes âmes souffrantes. Et vous, saintes âmes du Purgatoire, employez en même temps tout votre pouvoir, pour nous obtenir la grâce de vivre et de mourir dans l’amour et la fidélité au Sacré Cœur de Notre Seigneur Jésus-Christ, en répondant à ses désirs sur nous sans résistance. Ainsi soit-il.

 

OFFRANDE : Père Eternel, nous vous offrons le sang, la passion et la mort de Jésus-Christ, les douleurs de la Très Sainte Vierge et celles de Saint Joseph, pour la rémission de nos péchés, la délivrance des âmes du Purgatoire et la conversion des pécheurs (100 jours d’indulgence une fois le jour, Pie IX, 1860).

INVOCATIONS :

†    Aimé soit partout le Sacré Cœur de Jésus !

(300 jours d’indulgence une fois le jour, PPO 631).

†    Marie, Mère de Dieu et Mère de Miséricorde, priez pour nous et pour les trépassés.

(100 jours d’indulgence une fois le jour, Léon XIII, 1892).

†    O Saint Joseph, modèle et patron des amis du Sacré Cœur de Jésus, priez pour nous.

(100 jours d’indulgence une fois le jour, Léon XIII, 1892).

 

PRELUDE :

Descendons un instant par la pensée avec l’amour du Cœur de Jésus et l’abondance de ses grâces, dans les flammes dévorantes du Purgatoire !

  1. 1.     Que d’âmes y viennent en ce moment  commencer leur douloureuse captivité !...

Qu’elles sont heureuses ! Elles ont évité l’Enfer à tout jamais… Elles sont sûres d’arriver au suprême bonheur… elles sont les amies de Dieu… elles sont sauvées !...

Qu’elles sont tristes ! Elles sont chargées de mille imperfections… de bien des peines temporelles dues encore au reste des péchés pardonnés… exilées pour un temps de leur céleste patrie… condamnées au feu expiatoire.

  1. 2.     Quelle sainte légion presque entièrement purifiée s’apprête aujourd’hui même à s’envoler au ciel !

Félicitons-les, donnons-leur le dernier suffrage qui hâtera de quelques instants leur joyeux départ, disons-leur de se souvenir de nous dans l’Eternel Royaume.

  1. 3.     Quelle multitude s’y trouve renfermée depuis longtemps déjà, pour y demeurer longtemps encore !

Il y a là des âmes séculières, religieuses, sacerdotales, des âmes qui nous sont chères.

Contemplons-les, écoutons leurs gémissements, adressons-leur une parole d’amitié et de compassion, prêtons-leur assistance.

 

 

PSAUME 120

De profundis clamavi ad te Domine : Domine exaudi  vocem meam. Fiant aures tuae intendentes in vocem deprecationis meae. Si iniquitates observaveris, Domine, Domine quis sustinebit ? Quia apud te propritiatio est, et propter legem tuam sustinui te Domine. Sustinuit anima mea in verbo eius, speravit anima mea in Domino. A custodia matutina usque ad noctem, speret Israel in Domino. Quia apud Dominum misericordia, et copiosa apud eum redemptio. Et ipse redimet Israel, ex omnibus iniquitatibus ejus.

Des profondeurs de l’abîme, j’ai crié vers vous, Seigneur, écoutez ma voix. Que vos oreilles soient attentives à la voix de ma prière. Si vous tenez compte de nos iniquités, Seigneur, qui pourra subsister devant vous ? Mais vous êtes plein de miséricorde, et j’espère en vous, Seigneur, à cause de votre loi. Mon âme s’est appuyée sur votre parole : mon âme a mis toute sa confiance dans le Seigneur. Depuis le matin jusqu’au soir, Israël espère dans le Seigneur. Car dans le Seigneur est la miséricorde et une abondante rédemption. C’est lui qui rachète Israël de toutes ses iniquités.

Versets:

Requiem aeternam dona eis Domine. Et lux perpetua luceat eis. Requiescant in pace. Amen.

Donnez-leur, Seigneur, le repos éternel. Et que la lumière éternelle les éclaire. Qu’ils reposent en paix. Ainsi soit-il.

Indulgences applicables :

A la récitation des seuls versets, on gagne chaque fois l’indulgence de 300 jours, uniquement applicable aux défunts.(Pie X, 13 février 1906 – Id. Manuel, Appendice).

 

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18 septembre 2013

EXCELLENCE DE CETTE PRATIQUE

 

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Elle est conforme au désir du Sacré Cœur. Sainte Marguerite-Marie y résume les diverses pratiques suggérées par elle à ses novices et dont elle disait : « Voici, mes très aimées sœurs, la manière qui me semble être la plus conforme au désir du Sacré Cœur de Jésus, pour vous acquitter plus fidèlement de la promesse que vous lui avez faite en faveur des âmes souffrantes du Purgatoire ».

Elle est à méditer dans toutes les paroles choisies par la Sainte  pour en composer la formule.De chacune jaillit une lumière, s’exhale un parfum, découle je ne sais quelle grâce qui vous porte à secourir ces chères âmes pour faire plaisir au Sacré Cœur.

Elle est générale. Vous, qui que vous soyez, qui vous honorez du titre de fidèle vivant, vous êtes invité à faire pour les fidèles défunts votre petit tour par le Purgatoire, comme le marin fait son quart sur le navire ; le soldat, sa garde auprès de la citadelle ; l’âme fervente, sa visite au Saint Sacrement.

Elle est personnelle.Vous ferez… Vous, et non un autre pour vous. L’invitation vous est adressée. Après votre mort, on le fera pour vous… Aujourd’hui, les âmes souffrantes vous le demandent pour elles… La manière dont on le pratique au-delà de la tombe est bien diverse de celle-ci. Mieux vaut ne pas différer.

Vous ferez, c’est entendu… c’est votre résolution, ce sera votre acte à vous, au moment et dans la mesure que vous voudrez.

Elle est courte.Un petit tour… Vous en avez tant fait, d’ici, de là, par l’imagination et par le cœur, d’inutiles bien souvent, de nuisibles parfois : celui-ci comptera parmi les bons et vous aidera à réparer ceux qui ne l’ont pas été. Le temps d’une pensée sérieuse, d’un acte de foi, de zèle, de charité, d’une oraison jaculatoire. C’est bien modeste, et cependant, si petit soit-il, c’est un tour tout entier dans sa largeur et dans sa profondeur. L’éclair le plus rapide illumine, au moins un instant, la sombre prison. La brise la plus légère est toujours d’un grand prix dans l’atmosphère embrasée… C’est donc bien facile à tout le monde, partout, à toute heure, en toute circonstance, par quelque suffrage que ce soit.

Elle est consolante. Par le Purgatoire… c’est une visite aux exilés, aux malades, aux captifs, aux amis de Dieu, aux futurs princes de sa Cour.

Elle est sainte. En la compagnie du Sacré Cœur… Admis dans son royal cortège, purifions-nous par la contrition, unissons-nous à ses sentiments et suivons-le, comme autrefois les disciples quand il allait guérir toute langueur.

Elle est généreuse. En lui consacrant tout ce que vous avez fait.Donnons-lui sans réserve tout ce que nous avons fait et ce que nous ferons de bien, avec le secours de sa grâce, durant la journée, pour qu’il en dispose à son gré en faveur des chères prisonnières. Ce que nous avons est en si minime quantité et de si mince valeur ! C’est nous enrichir de ses grands biens à Lui que de nous dépouiller pour Lui de nos petits biens à nous…

Elle est inépuisable. Pour le prier d’appliquer ses mérites à ces saintes âmes souffrantes.Non contents de voir se changer, en or pur de la charité, la misérable obole de nos œuvres si imparfaites, nous supplions ce Divin Cœur d’ajouter en plus tous les infinis mérites de sa vie, de sa passion et de sa mort. Peut-on demander une plus précieuse faveur ? Apporte aux saintes âmes un plus grand soulagement ?

Elle est désirée au Purgatoire. « Si vous saviez, dit la Sainte (lettre 85), avec combien d’ardeur ces pauvres âmes demandent ce remède nouveau !... »

Elle est efficace. « Ce remède si souverain à leurs souffrances, car c’est ainsi qu’elles nomment la dévotion au Sacré Cœur, et particulièrement les messes en son honneur. »

Elle est profitable à qui la fait.« Et vous les prierez en même temps d’employer leur pouvoir… » Nous leur avons tendu la main pour les secourir, nous la leur tendons de nouveau pour qu’elles nous secourent. Nous la leur avons apportée pleine, nous ne voulons pas la retirer vide. Elles ont reçu de nous ; à elles maintenant de nous donner. Elles étaient nos protégées ; elles deviennent nos protectrices. Elles nous seront toujours plus généreuses et plus puissantes que nous ne saurions jamais l’être envers elles.

Elle est du plus grand prix.Pour nous obtenir la grâce de vivre et de mourir dans l’amour et la fidélité au Sacré Cœur de Notre Seigneur Jésus-Christ en répondant à ses désirs sur nous sans résistance. C’est, sans contredit, la plus belle grâce que nous puissions obtenir en ce monde,  par la douce entremise des âmes souffrantes ; c’est la rénovation non interrompue de cette faveur à tout instant de la vie, jusqu’à la mort ; c’est cette même grâce d’amour et de fidélité au Sacré Cœur, non seulement pour l’exécution de ses ordres et la mise en pratique de ses conseils, mais pour l’accomplissement de son bon plaisir, sans aucune résistance en tout, partout, toujours, de plus en plus, de mieux en mieux et malgré tout. Ne pouvons-nous rien demander de plus précieux ?

Elle est méritoire. Inspirée par la double charité envers Dieu et le prochain, elle fait grandir les fidèles dans la grâce et dans la vertu ; elle leur attire, durant la vie et surtout à la mort, la miséricorde divine : elle leur obtient un accroissement de gloire pour le ciel.

Elle est opportune. L’iniquité abonde dans le monde ; la charité s’est refroidie ; il est nécessaire de nous apitoyer davantage sur le sort douloureux de ces pauvres âmes souffrantes. Elles sont si nombreuses ! Malgré les suffrages qui se font en leur faveur dans tant de pieuses associations et de chrétiennes familles, elles sont encore si abandonnées, hélas, de l’immense multitude qui passe indifférente, sans songer à leur procurer le plus petit secours.

Elle est populaire. Dans la mansarde du pauvre, dans le palais du riche, dans la cellule de la Vierge consacrée à Dieu, dans les familles chrétiennes, dans les pensionnats, dans les séminaires, dans le sacerdoce, dans la vie religieuse, dans la mission lointaine, au milieu des champs, dans les prisons elles-mêmes, elle est accueillie avec amour.

Elle est juste. N’avons-nous pas, dans ce lieu d’expiation, des parents, des amis, des bienfaiteurs ? Des âmes qui ont offensé le Seigneur à cause de nous ? Des personnes qui attendent l’exécution  de nos promesses ou l’accomplissement des obligations que nous avons contractées de leur venir en aide après leur mort ?

 Elle est urgente. Ecoutez les gémissements inénarrables qui se succèdent sans interruption  et montent des profondeurs  du Purgatoire. Toutes ces voix crient : « Pitié ! Pitié ! ».

Quelques-unes de ces chères âmes souffrantes, arrivées, à cette heure même, dans les flammes expiatrices, n’ont pas encore eu de soulagement ; ayons à cœur de leur apporter le premier ; d’autres n’ont plus qu’un dernier suffrage à recevoir pour terminer leur long exil ; hâtons-nous, en leur donnant, de leur ouvrir les portes de la Patrie ; toutes sont dans la douleur ; sur toutes, étendons notre charité.

Elle est pleine de doctrine. Tout le dogme du Purgatoire s’y montre en abrégé. Les chères âmes pardonnées, destinées à la gloire, y sont appelées pauvres, souffrantes, affligées, prisonnières, à cause des restes de leurs péchés ; saintes, puissantes, avocates, bonnes amies, à cause de leurs vertus et de leurs mérites ; tout ce qui se fait pour elles en suffrage, le Cœur de Jésus le regarde comme fait à lui-même, à cause de la compassion qu’il leur porte, et de l’ardente soif qu’il a  de les avoir au plus tôt avec lui dans sa gloire. Elles ont grand intérêt à recevoir de nous un soulagement temporel ; nous en avons un plus grand à faciliter notre salut éternel en leur faisant du bien.

Elle est semblable au Ministère des Anges. Ne porte-t-elle pas les gémissements de ces pauvres âmes à leur Père qui est aux cieux, et à leurs frères et amis qui sont sur la terre ? Ne leur porte-t- elle  pas à elles-mêmes, en témoignage de notre pieux souvenir, quelque adoucissement inattendu ou l’annonce d’une délivrance plus rapprochée ?

Elle est inspirée d’en-Haut. « Dans sa clémence infinie, Jésus inspire à ceux qui vivent encore ici-bas de puiser, pour les prisonnières, dans les trésors de mérites de son Cœur Sacré. Et, dociles à cette inspiration, les fidèles se consacrent au Divin Cœur pour secourir d’une manière prompte et efficace les âmes qui souffrent dans le Purgatoire. » (Card. Vicaire, 1894)

Elle est préservatrice de biens des fautes. Tant de fois notre folle imagination divague en pensées mondaines, en rêves trompeurs, en désirs périlleux ; conduisons-la, un instant, dans cette prison brûlante, où s’évanouissent les vanités, où se punit la moindre offense, où tout doit être payé jusqu’à complète satisfaction. Là, nous apprendrons à détester, à fuir et à expier le péché.  

Elle est publique. Son église titulaire, au centre de Rome, est le siège canonique de l’Association et de ce pieux exercice ; elle a ses quinze messes quotidiennes de demi-heure en demi-heure, de 6heures à midi ; ses bénédictions du Saint Sacrement, matin et soir ; ses triduums, ses neuvaines, ses trentains demandés par les associés pour grâce à obtenir ou pour grâce reçue ; sa revue mensuelle « le Purgatoire » en divers langues, plus d’un million d’exemplaires s’en sont déjà répandus ; son musée chrétien si providentiellement formé, et dont les enseignements sur le Purgatoire sont tout à la fois si graves et si consolants. Elle est un lieu béni de pèlerinages  où la prière, sous toutes ses formes, est un perpétuel suffrage en faveur des fidèles trépassés.

Elle est solennelle. Matin et soir devant le Saint Sacrement exposé, le prêtre, au nom de tous les fidèles qui l’entourent et de tous les millions d’associés unis à nous, lit la même formule que nous donnons plus loin, et prie aux intentions de toute notre immense Archiconfrérie.

Elle est un stimulant de bien des vertus. Impossible de tendre une main secourable à ces royales et  sympathiques Princesses, réduites encore en captivité à la veille même de leur couronnement, sans nous représenter le spectacle saisissant de leur soumission absolue au bon plaisir divin, de leur recueillement profond dans la prière, de leur ardent amour pour le Seigneur, de leur mutuelle charité entre elles, de leur intime reconnaissance envers nous.

Elle est remplie de suavité. N’est-elle pas un délicieux composé de toutes les œuvres de miséricorde, selon la pensée de Saint François de Sales ?... N’est-elle pas le miel formé  du suc de toutes sortes de vertus, qui fleurissent à l’envi dans cet acte de tendre compassion !... Essayons-en ; nous ne tarderons pas d’en savourer les douceurs.

Elle est chère au Sacré Cœur de Jésus, à Marie et à Joseph. Jésus, notre Rédempteur, la Vierge Immaculée, Mère de Miséricorde, Joseph, Protecteur fidèle des âmes du Purgatoire, ne laissent jamais sans particulière assistance, durant la vie et après la mort, les chrétiens compatissants envers les âmes souffrantes.

Elle est perpétuelle. A tout instant, jour et nuit, quelques-uns de nos innombrables associés, sur quelque point de la terre, prient à nos intentions, pour nos chers défunts, comme nous prions à notre tour, pour les leurs. C’est une succession non interrompue de Saintes Messes, communions, chemins de croix, bonnes œuvres, prières, indulgences. Ceux que nous pleurons ne sont, ne seront jamais oubliés.

Elle est bénie de l’Eglise. De nombreux Evêques l’ont approuvée avec amour, l’Eminentissime Cardinal Vicaire de sa Sainteté l’a plusieurs fois éloquemment encouragée, et le Souverain Pontife a daigné enrichir de sa bénédiction apostolique tout fidèle qui la propage.

Elle est favorisée de Dieu. De grandes faveurs temporelles et spirituelles  ont souvent manifesté combien le Cœur de Jésus avait pour agréable cette pieuse pratique. On peut s’y dévouer en vue d’une conversion, d’une guérison, d’une grâce particulière, promettant, si l’on est exaucé, d’adresser la relation du fait au centre de l’Archiconfrérie et de se dévouer davantage à propager ce saint exercice. Plusieurs ont ainsi obtenu ce qu’ils avaient, jusqu’alors, ardemment et vainement sollicité.

Elle est riche de suffrages. Elle les recommande tous, et particulièrement tout acte de vertu pratiqué en unions avec le Sacré Cœur, en réparation des défauts contraires pour lesquels les pauvres âmes souffrent maintenant.

Elle n’est point rigoureuse. « Je vous charge peut-être trop », disait la compatissante Visitandine en parlant de ces diverses pratiques. « Ne vous faites point de peine, quand vous ne les pourrez faire d’une façon, faites-les de l’autre ».

Elle est marquée au Sceau de la Très Sainte Vierge. La Sainte clôt toutes ses recommandations par celle-ci : « Il faut être bien fidèle à faire la petite couronne de la Sainte Vierge tous les jours, car nous ne saurions faire un acte plus agréable à Dieu que d’honorer sa Très Sainte Mère. »

Elle multiplie nos protecteurs. Et si vous pouviez mettre en liberté quelqu’une de ces pauvres prisonnières, vous seriez heureuses d’avoir dans le Ciel une avocate qui plaiderait votre salut. « Ce matin, dimanche du Bon Pasteur, écrivait il y a plus de deux cents ans, Sainte Marguerite Marie, deux de mes bonnes amies souffrantes, à mon réveil, me sont venues dire adieu, parce que c’est aujourd’hui que le Souverain Pasteur les recevait dans son bercail éternel, avec plus d’un million d’autres, en la compagnie desquelles elles s’en allaient avec des chants d’allégresse inexprimables.

Si vous saviez combien mon âme a été transportée de joie ! Car en leur parlant, je les voyais peu à peu noyées et abîmées dans la gloire, comme une personne qui se noie dans un vaste océan. Et comme je les priais de se souvenir de nous, elles m’ont dit pour dernières paroles que l’INGRATITUDE N’EST JAMAIS ENTREE DANS LE CIEL. »

Puisse, chaque  jour, dans notre Œuvre, ressembler à ce beau dimanche  du Bon Pasteur !

18 septembre 2013

ORIGINE DE CETTE PIEUSE PRATIQUE

Par le R.P. Victor Jouet, m.s.c.

Un Petit Tour par le Purgatoire

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CHAQUE JOUR

En compagnie du Sacré Cœur de Jésus

 

 

« Vous ferez un petit tour par le Purgatoire en la compagnie du Sacré Cœur, en lui consacrant tout ce que vous aurez fait, pour le prier d’appliquer ces mérites à ces saintes âmes souffrantes.

Et vous le prierez, en même temps, d’employer leur pouvoir pour nous obtenir la grâce de vivre et de mourir dans l’amour et la fidélité au Sacré Cœur de Notre Seigneur Jésus-Christ, en répondant à ses désirs sur nous sans résistance…

Et si vous pouviez mettre en liberté quelques-unes de ces pauvres prisonnières, vous seriez bien heureuses d’avoir dans le ciel une avocate qui plaiderait votre salut. »

(Sainte Marguerite-Marie, t. II, p.141)

 

Cette dévote pratique, conseillée par sainte Marguerite-Marie à ses chères novices, pour l’Octave des Trépassés, nous a donné l’idée du petit exercice quotidien proposé à tous dans ce modeste opuscule, si bien accueilli par la piété chrétienne.

 

10 septembre 2013

EVANGILE SELON SAINT JEAN FIN

EVANGILE SELON SAINT JEAN

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Or, c’était la Parascève, et les corps des suppliciés ne devaient pas rester sur la croix pendant le sabbat (et cette fois, le sabbat était une très grande fête) ; en conséquence, les Juifs demandèrent à Pilate qu’on leur brisât les jambes et qu’on les enlevât. Les soldats arrivèrent, brisèrent les jambes du premier, puis du second des hommes qui avaient été crucifiés avec lui ; mais quand ils arrivèrent à Jésus et qu’ils constatèrent qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent point les jambes, mais l’un des soldats, avec sa lance, lui perça le côté, et, aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. Et c’est celui qui l’a vu qui en rend témoignage (et son témoignage est valable et il sait qu’il dit la vérité) afin que vous croyiez. Car toutes ces choses se sont passés pour que s’accomplît cette Ecriture : « On ne brisera aucun de ses os, et cette autre : Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. »

Après cela, Joseph d’Arimathée, qui était un disciple de Jésus, mais qui, par peur des Juifs, s’en cachait, alla demander à Pilate de lui permettre d’enlever le corps de Jésus. Pilate le lui accorda, et il vint donc l’enlever. Nicodème, celui qui, au début, était venu, de nuit, trouver Jésus, vint à son tour, apportant un rouleau de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres. Ils prirent le corps de Jésus et l’entourèrent de bandelettes avec leurs aromates, selon la manière habituelle aux Juifs d’ensevelir les morts. Sur le lieu où on l’avait crucifié, il y avait un jardin, et, dans ce jardin, un sépulcre neuf, où personne encore n’avait été enseveli ; étant donné la Parascève et la proximité du sépulcre, c’est là qu’ils mirent Jésus.

Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala arriva de bonne heure au sépulcre alors qu’il faisait encore nuit et vit que la pierre avait été enlevée du tombeau. Elle courut avertir Simon Pierre et le disciple que Jésus aimait : « On a enlevé du tombeau le Seigneur, dit-elle, et nous ne savons pas où on l’a mis. » Pierre et l’autre disciple sortirent et se dirigèrent vers le tombeau. Tous les deux se mirent à courir. L’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau ; il se pencha pour regarder, et il vit les bandelettes étendues là ; toutefois, il n’entra pas. Simon Pierre arrive derrière lui, et, lui, entre dans le tombeau, il voit, lui aussi, les bandelettes étendues là, et il constate que le suaire  qui enveloppait la tête n’est pas avec les bandelettes mais roulé à part dans un coin. C’est alors qu’entra à son tour l’autre disciple qui était arrivé le premier au tombeau, et, à cette vue, il crut : jusque-là, en effet, ils n’avaient pas compris  que l’Ecriture avait dit qu’il devait ressusciter d’entre les morts. Là-dessus, les disciples s’en retournèrent chez eux. Quant à Marie de Magdala, elle se tenait là, debout, près du tombeau à l’extérieur, et pleurant. Tout en continuant de pleurer, elle se pencha pour regarder dans l’intérieur, et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis l’un où était la tête, l’autre où étaient les pieds de Jésus : « Femme, lui dirent-ils, pourquoi pleures-tu ? » « C’est, dit-elle, qu’on a enlevé mon Maître, et je ne sais où on l’a mis. » A ces mots, elle se retourna, et, sans savoir que c’était lui, elle vit Jésus qui était là debout et qui lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Elle, pensant que c’était le jardinier : « Seigneur, dit-elle, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis et j’irai le prendre. » « Mariam », lui dit Jésus en araméen. « Rabbouni », (ce qui dans la même langue, veut dire Maître), dit-elle en se précipitant. « Ne me touche pas, lui dit Jésus. Je ne suis pas encore remonté vers le Père ; mais va trouver mes frères et disciples : Je monte vers mon Père, vers votre Père, vers mon Dieu, vers votre Dieu. » Marie de Magdala alla annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur et voici ce qu’il m’a dit. »

Il était déjà tard ce jour-là, qui était le premier de la semaine, et les portes du lieu où, par crainte des Juifs, les disciples étaient réunis, se trouvaient bien fermées, quand, tout à coup, Jésus vint et se trouva debout au milieu d’eux : « La paix soit à vous ! » leur dit-il. Et à ces mots, il leur montra ses mains et son côté. En voyant le Seigneur, ils furent remplis de joie : « La paix soit à vous !  leur dit-il une seconde fois. Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Et, à ces mots, il souffla sur eux : « Recevez, leur dit-il, l’Esprit Saint : à tous ceux à qui vous remettrez leurs péchés, ils seront remis ; à tous ceux à qui vous les retiendrez, ils seront retenus. »

Thomas, l’un des Douze, qu’on appelait Didyme, n’était pas avec eux quand Jésus vint. Les autres disciples s’empressèrent de lui dire : « Nous avons vu le Seigneur. » Mais il leur dit : « Tant que je ne verrai pas dans ses mains la marque des clous, tant que je ne mettrai pas mon doigt dans la marque de ces clous, tant que je ne mettrai pas ma main dans son côté, je ne croirai pas. » Huit jours après, les disciples étaient encore enfermés et Thomas avec eux, et Jésus vint toutes portes fermées et se trouva au milieu d’eux : « La paix soit à vous ! » leur dit-il. Puis, s’adressant à Thomas : « Mets ton doigt ici, et regarde mes mains ; étends ton bras et mets ta main dans mon côté, et ne sois pas incrédule, mais croyant. » « Mon Seigneur et mon Dieu ! » lui dit Thomas pour toute réponse. « C’est parce que tu m’as vu, lui dit Jésus, que tu as cru ? Heureux ceux qui auront cru sans avoir vu ! »

Jésus, a fait, en présence de ses disciples, encore beaucoup d’autres miracles, qui ne se trouvent pas rapportés dans ce livre-ci. Ceux-ci ont été rapportés pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et que, le croyant, vous ayez la vie en son nom. »

 †

Après ces apparitions, Jésus se manifesta encore à ses disciples sur les bords de la mer de Tibériade. Voici comment. Là où se trouvaient ensemble Simon Pierre, Thomas appelé Didyme, Nathanaël qui était de Cana de Galilée, les deux fils de Zébédée et deux autres disciples : « Je m’en vais pécher, dit Simon Pierre. » « Nous t’accompagnons » lui dirent les autres. Et tous sortirent prendre le bateau ; mais, cette nuit-là, ils ne purent rien prendre. Au petit jour, les disciples virent quelqu’un sur le rivage, sans savoir que c’était Jésus : « Garçons, leur dit-il, vous n’avez pas un peu de poisson ? » « Pas du tout » lui répondirent-ils. « Jetez votre filet sur la droite de la barque, leur dit-il, et vous en trouverez. » Ils le jetèrent donc, mais ils ne pouvaient plus le retirer par suite de l’énorme quantité de poissons qu’il contenait. « C’est le Seigneur », dit à Pierre le disciple que Jésus aimait. Entendant dire que c’était le Seigneur, Simon Pierre fixa à sa ceinture son sarrau de pécheur, car il n’avait pas d’autre habit, et sauta dans l’eau pour rejoindre Jésus. Les autres disciples arrivèrent avec la barque, tirant dans l’eau même, leur filet chargé de poissons, car ils n’étaient pas très éloignés de la terre, environ deux cents coudées. En débarquant, que voient-ils ? Un feu de braise sur lequel cuisait du poisson et du pain : « Apportez, leur dit Jésus, quelques uns des poissons que vous venez de prendre. » Simon Pierre remonta alors dans la barque et amena jusqu’à terre le filet, qui contenait cent cinquante trois énormes poissons ; et, malgré cette grande quantité, le filet ne se rompit pas : « Venez déjeuner maintenant », leur dit Jésus. Bien que sachant que c’était le Seigneur, aucun d’entre eux n’osait lui dire : « Qui es-tu ? ». Mais Jésus s’approcha, prit le pain et le leur distribua ; puis il en fit autant pour les poissons. Telle fut la troisième manifestation de Jésus à ses disciples après sa résurrection.

« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? » dit Jésus à Simon Pierre après le déjeuner. « Oui, Seigneur, tu sais bien que je t’aime », lui répondit Pierre. « Pais mes agneaux », lui dit Jésus. « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » lui demanda t-il une seconde fois. « Oui, Seigneur, lui répondit Pierre, tu sais bien que je t’aime. » « Pais mes brebis », lui dit Jésus. « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » lui demanda t-il une troisième fois. Attristé de ce que Jésus lui avait demandé trois fois : « M’aimes-tu ? », Pierre lui dit : « Seigneur, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. » « Pais mes brebis, lui dit Jésus. En vérité, en vérité, ajouta t-il, je te le dis, maintenant que tu es jeune, tu noues ta ceinture et tu vas partout où tu veux. Quand tu seras plus avancé en âge, tu étendras tes bras, et c’est un autre qui te nouera ta ceinture et te transportera là où tu ne voudras pas. » En disant ces mots, il voulait indiquer par quelle sorte de mort Pierre devait glorifier Dieu, et il ajouta : « Suis-moi. » Or, derrière lui venait le disciple que Jésus aimait et qui, pendant la Cène, s’était penché sur sa poitrine pour lui demander : « Seigneur, qui est-ce qui va te livrer ? » Pierre, se retournant, le vit qui suivait, et dit : « Seigneur, et pour lui, qu’est-ce qui arrivera ? » « Pour lui, dit Jésus, même s’il me plaisait qu’il reste jusqu’à ce que je revienne, en quoi as-tu à t’en préoccuper ? Pour toi, suis-moi. » Là-dessus, les disciples conclurent que ce disciple ne mourrait point. Mais Jésus ne dit pas : « Il ne mourra point ; mais : même s’il me plaisait qu’il reste jusqu’à ce que je revienne, en quoi as-tu à t’en préoccuper ? » C’est ce disciple même qui rend témoignage sur ces choses ; c’est lui-même qui les a écrites, et nous savons que son témoignage est véridique. Il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites. Si on les racontait toutes en détail, je ne croix pas que le monde pourrait contenir le livre qu’on en écrirait.

10 septembre 2013

EVANGILE SELON SAINT JEAN FIN

Or, c’était la Parascève, et les corps des suppliciés ne devaient pas rester sur la croix pendant le sabbat (et cette fois, le sabbat était une très grande fête) ; en conséquence, les Juifs demandèrent à Pilate qu’on leur brisât les jambes et qu’on les enlevât. Les soldats arrivèrent, brisèrent les jambes du premier, puis du second des hommes qui avaient été crucifiés avec lui ; mais quand ils arrivèrent à Jésus et qu’ils constatèrent qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent point les jambes, mais l’un des soldats, avec sa lance, lui perça le côté, et, aussitôt, il en sortit du sang et de l’eau. Et c’est celui qui l’a vu qui en rend témoignage (et son témoignage est valable et il sait qu’il dit la vérité) afin que vous croyiez. Car toutes ces choses se sont passés pour que s’accomplît cette Ecriture : « On ne brisera aucun de ses os, et cette autre : Ils lèveront les yeux vers celui qu’ils ont transpercé. »

Après cela, Joseph d’Arimathée, qui était un disciple de Jésus, mais qui, par peur des Juifs, s’en cachait, alla demander à Pilate de lui permettre d’enlever le corps de Jésus. Pilate le lui accorda, et il vint donc l’enlever. Nicodème, celui qui, au début, était venu, de nuit, trouver Jésus, vint à son tour, apportant un rouleau de myrrhe et d’aloès pesant environ cent livres. Ils prirent le corps de Jésus et l’entourèrent de bandelettes avec leurs aromates, selon la manière habituelle aux Juifs d’ensevelir les morts. Sur le lieu où on l’avait crucifié, il y avait un jardin, et, dans ce jardin, un sépulcre neuf, où personne encore n’avait été enseveli ; étant donné la Parascève et la proximité du sépulcre, c’est là qu’ils mirent Jésus.

Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala arriva de bonne heure au sépulcre alors qu’il faisait encore nuit et vit que la pierre avait été enlevée du tombeau. Elle courut avertir Simon Pierre et le disciple que Jésus aimait : « On a enlevé du tombeau le Seigneur, dit-elle, et nous ne savons pas où on l’a mis. » Pierre et l’autre disciple sortirent et se dirigèrent vers le tombeau. Tous les deux se mirent à courir. L’autre disciple courut plus vite que Pierre et arriva le premier au tombeau ; il se pencha pour regarder, et il vit les bandelettes étendues là ; toutefois, il n’entra pas. Simon Pierre arrive derrière lui, et, lui, entre dans le tombeau, il voit, lui aussi, les bandelettes étendues là, et il constate que le suaire  qui enveloppait la tête n’est pas avec les bandelettes mais roulé à part dans un coin. C’est alors qu’entra à son tour l’autre disciple qui était arrivé le premier au tombeau, et, à cette vue, il crut : jusque-là, en effet, ils n’avaient pas compris  que l’Ecriture avait dit qu’il devait ressusciter d’entre les morts. Là-dessus, les disciples s’en retournèrent chez eux. Quant à Marie de Magdala, elle se tenait là, debout, près du tombeau à l’extérieur, et pleurant. Tout en continuant de pleurer, elle se pencha pour regarder dans l’intérieur, et elle vit deux anges vêtus de blanc, assis l’un où était la tête, l’autre où étaient les pieds de Jésus : « Femme, lui dirent-ils, pourquoi pleures-tu ? » « C’est, dit-elle, qu’on a enlevé mon Maître, et je ne sais où on l’a mis. » A ces mots, elle se retourna, et, sans savoir que c’était lui, elle vit Jésus qui était là debout et qui lui dit : « Femme, pourquoi pleures-tu ? Qui cherches-tu ? » Elle, pensant que c’était le jardinier : « Seigneur, dit-elle, si c’est toi qui l’as emporté, dis-moi où tu l’as mis et j’irai le prendre. » « Mariam », lui dit Jésus en araméen. « Rabbouni », (ce qui dans la même langue, veut dire Maître), dit-elle en se précipitant. « Ne me touche pas, lui dit Jésus. Je ne suis pas encore remonté vers le Père ; mais va trouver mes frères et disciples : Je monte vers mon Père, vers votre Père, vers mon Dieu, vers votre Dieu. » Marie de Magdala alla annoncer aux disciples : « J’ai vu le Seigneur et voici ce qu’il m’a dit. »

Il était déjà tard ce jour-là, qui était le premier de la semaine, et les portes du lieu où, par crainte des Juifs, les disciples étaient réunis, se trouvaient bien fermées, quand, tout à coup, Jésus vint et se trouva debout au milieu d’eux : « La paix soit à vous ! » leur dit-il. Et à ces mots, il leur montra ses mains et son côté. En voyant le Seigneur, ils furent remplis de joie : « La paix soit à vous !  leur dit-il une seconde fois. Comme mon Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie. » Et, à ces mots, il souffla sur eux : « Recevez, leur dit-il, l’Esprit Saint : à tous ceux à qui vous remettrez leurs péchés, ils seront remis ; à tous ceux à qui vous les retiendrez, ils seront retenus. »

Thomas, l’un des Douze, qu’on appelait Didyme, n’était pas avec eux quand Jésus vint. Les autres disciples s’empressèrent de lui dire : « Nous avons vu le Seigneur. » Mais il leur dit : « Tant que je ne verrai pas dans ses mains la marque des clous, tant que je ne mettrai pas mon doigt dans la marque de ces clous, tant que je ne mettrai pas ma main dans son côté, je ne croirai pas. » Huit jours après, les disciples étaient encore enfermés et Thomas avec eux, et Jésus vint toutes portes fermées et se trouva au milieu d’eux : « La paix soit à vous ! » leur dit-il. Puis, s’adressant à Thomas : « Mets ton doigt ici, et regarde mes mains ; étends ton bras et mets ta main dans mon côté, et ne sois pas incrédule, mais croyant. » « Mon Seigneur et mon Dieu ! » lui dit Thomas pour toute réponse. « C’est parce que tu m’as vu, lui dit Jésus, que tu as cru ? Heureux ceux qui auront cru sans avoir vu ! »

Jésus, a fait, en présence de ses disciples, encore beaucoup d’autres miracles, qui ne se trouvent pas rapportés dans ce livre-ci. Ceux-ci ont été rapportés pour que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et que, le croyant, vous ayez la vie en son nom. »

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Après ces apparitions, Jésus se manifesta encore à ses disciples sur les bords de la mer de Tibériade. Voici comment. Là où se trouvaient ensemble Simon Pierre, Thomas appelé Didyme, Nathanaël qui était de Cana de Galilée, les deux fils de Zébédée et deux autres disciples : « Je m’en vais pécher, dit Simon Pierre. » « Nous t’accompagnons » lui dirent les autres. Et tous sortirent prendre le bateau ; mais, cette nuit-là, ils ne purent rien prendre. Au petit jour, les disciples virent quelqu’un sur le rivage, sans savoir que c’était Jésus : « Garçons, leur dit-il, vous n’avez pas un peu de poisson ? » « Pas du tout » lui répondirent-ils. « Jetez votre filet sur la droite de la barque, leur dit-il, et vous en trouverez. » Ils le jetèrent donc, mais ils ne pouvaient plus le retirer par suite de l’énorme quantité de poissons qu’il contenait. « C’est le Seigneur », dit à Pierre le disciple que Jésus aimait. Entendant dire que c’était le Seigneur, Simon Pierre fixa à sa ceinture son sarrau de pécheur, car il n’avait pas d’autre habit, et sauta dans l’eau pour rejoindre Jésus. Les autres disciples arrivèrent avec la barque, tirant dans l’eau même, leur filet chargé de poissons, car ils n’étaient pas très éloignés de la terre, environ deux cents coudées. En débarquant, que voient-ils ? Un feu de braise sur lequel cuisait du poisson et du pain : « Apportez, leur dit Jésus, quelques uns des poissons que vous venez de prendre. » Simon Pierre remonta alors dans la barque et amena jusqu’à terre le filet, qui contenait cent cinquante trois énormes poissons ; et, malgré cette grande quantité, le filet ne se rompit pas : « Venez déjeuner maintenant », leur dit Jésus. Bien que sachant que c’était le Seigneur, aucun d’entre eux n’osait lui dire : « Qui es-tu ? ». Mais Jésus s’approcha, prit le pain et le leur distribua ; puis il en fit autant pour les poissons. Telle fut la troisième manifestation de Jésus à ses disciples après sa résurrection.

« Simon, fils de Jean, m’aimes-tu plus que ceux-ci ? » dit Jésus à Simon Pierre après le déjeuner. « Oui, Seigneur, tu sais bien que je t’aime », lui répondit Pierre. « Pais mes agneaux », lui dit Jésus. « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » lui demanda t-il une seconde fois. « Oui, Seigneur, lui répondit Pierre, tu sais bien que je t’aime. » « Pais mes brebis », lui dit Jésus. « Simon, fils de Jean, m’aimes-tu ? » lui demanda t-il une troisième fois. Attristé de ce que Jésus lui avait demandé trois fois : « M’aimes-tu ? », Pierre lui dit : « Seigneur, tu sais tout : tu sais bien que je t’aime. » « Pais mes brebis, lui dit Jésus. En vérité, en vérité, ajouta t-il, je te le dis, maintenant que tu es jeune, tu noues ta ceinture et tu vas partout où tu veux. Quand tu seras plus avancé en âge, tu étendras tes bras, et c’est un autre qui te nouera ta ceinture et te transportera là où tu ne voudras pas. » En disant ces mots, il voulait indiquer par quelle sorte de mort Pierre devait glorifier Dieu, et il ajouta : « Suis-moi. » Or, derrière lui venait le disciple que Jésus aimait et qui, pendant la Cène, s’était penché sur sa poitrine pour lui demander : « Seigneur, qui est-ce qui va te livrer ? » Pierre, se retournant, le vit qui suivait, et dit : « Seigneur, et pour lui, qu’est-ce qui arrivera ? » « Pour lui, dit Jésus, même s’il me plaisait qu’il reste jusqu’à ce que je revienne, en quoi as-tu à t’en préoccuper ? Pour toi, suis-moi. » Là-dessus, les disciples conclurent que ce disciple ne mourrait point. Mais Jésus ne dit pas : « Il ne mourra point ; mais : même s’il me plaisait qu’il reste jusqu’à ce que je revienne, en quoi as-tu à t’en préoccuper ? » C’est ce disciple même qui rend témoignage sur ces choses ; c’est lui-même qui les a écrites, et nous savons que son témoignage est véridique. Il y a encore beaucoup d’autres choses que Jésus a faites. Si on les racontait toutes en détail, je ne croix pas que le monde pourrait contenir le livre qu’on en écrirait.

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10 septembre 2013

EVANGILE SELON SAINT JEAN - 6 -

EVANGILE SELON SAINT JEAN

 

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en fait de péché, puisqu’ils n’ont pas cru en moi ; en fait je justice puisque je m’en retourne bien vers mon Père (et, en vérité, vous ne me reverrez plus) ; en fait de jugement, puisque le prince de ce monde est déjà condamné. J’aurais encore beaucoup de choses à vous dire mais pour le moment, vous n’êtes pas capables de les prendre sur vos épaules. Mais, quand il viendra, lui, l’Esprit de la vérité, il vous mènera comme par la main vers la vérité tout entière : il ne parlera pas de lui-même, il dira lui aussi ce qu’il entend, et il vous révèlera les choses à venir. C’est lui qui me glorifiera, car c’est de moi qu’il recevra ce qu’il vous annoncera : car tout ce qu’a le Père est à moi. Voilà pourquoi je vous ai dit que c’est de moi qu’il reçoit tout ce qu’il vous annoncera : car tout ce qu’a le Père est à moi. Voilà pourquoi je vous ai dit que c’est de moi qu’il reçoit tout ce qu’il vous annoncera. Encore un peu de temps, et vous ne me voyez plus ; puis encore un peu de temps, et vous me verrez. »

Là-dessus, quelques-uns d’entre ses disciples se dirent entre eux : « Qu’est-ce qu’il nous dit là : Encore un peu de temps, et vous ne me voyez plus ; puis encore un peu de temps, et vous me reverrez ? Et ceci : Je m’en retourne trouver mon Père ! Que signifie, disaient-ils, cet un peu de temps ? Nous ne voyons pas ce qu’il entend par là. » Voyant donc que ses disciples voulaient l’interroger, Jésus leur dit : « Vous vous demandez, n’est-ce pas, ce que j’ai voulu dire par ces mots : Encore un peu de temps, et vous ne me voyez plus ; et : encore un peu de temps, et vous me verrez. En vérité, en vérité, je vous le dis, vous autres, vous allez pleurer et vous lamenter, pendant que le monde va se réjouir. Oui, vous allez être plongés dans la tristesse, mais votre tristesse se tournera en joie. Quand une femme va enfanter, elle entre dans l’angoisse car son heure est venue mais quand elle a mis au monde son enfant, elle ne se rappelle plus son angoisse dans sa joie d’avoir donné un homme de plus à l’humanité. De même, vous aussi, vous êtes maintenant dans la tristesse ; mais je reviendrai vous voir, et votre cœur sera dans la joie, et cette joie, personne ne saura vous l’enlever ; et, ce jour-là, vous ne m’interrogerez plus.

En vérité, en vérité, je vous le dis, tout ce que vous demanderez à mon Père en mon nom, il vous l’accordera à cause de moi. Jusqu’à présent, vous n’avez rien demandé en mon nom ; demandez ainsi, désormais, et vous recevrez, et ainsi votre joie sera pleine.  Jusqu’ici, c’est en langage figuré que je vous ai parlé ; mais l’heure vient où ce n’est plus en langage figuré que je vous parlerai et où je vous parlerai de mon Père sans voile. Ce jour-là, c’est en mon nom que vous prierez, et je ne dis pas que c’est moi qui appellerai sur vous l’attention de mon Père ; car mon Père lui-même vous aime parce que vous m’aimez et que vous croyez que je suis sorti de Dieu. Oui, je suis sorti du Père et je suis venu dans le monde ; et maintenant, je quitte le monde à son tour et je m’en vais retrouver le Père. » « Voilà qu’en effet, maintenant, lui dirent ses disciples, tu parles sans voile et que tu n’emploies aucun langage figuré. Maintenant, nous savons que tu sais tout et que tu n’as pas besoin d’être interrogé : c’est ce qui fait que nous croyons que tu es sorti de Dieu. » « Ah ! Maintenant vous croyez ? leur répondit Jésus. Et pourtant, voici qu’arrive le moment (et il est déjà arrivé) où vous allez être dispersés chacun de votre côté comme les pierres d’un scorpion et vous me laisserez seul. Seul, je ne le suis pas, car le Père est avec moi. Je vous dis tout cela, pour que, en moi, vous ayez la paix. Le monde essaye de vous écraser ; mais ayez confiance : j’ai vaincu le monde. »

Telles furent les paroles de Jésus. Levant ensuite les yeux au ciel, il dit : « Père, l’heure est venue, glorifie ton Fils, pour que ton Fils te glorifie : tu lui as conféré autorité sur tous les hommes, et, à ceux que tu lui as spécialement donnés, il est chargé de donner la vie éternelle. Or, la vie éternelle, c’est de te connaître, toi, le seul vrai Dieu, et, en même temps, celui que tu as envoyé, Jésus Christ. Sur la terre, c’est moi qui t’ai glorifié, en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donné à faire. Mais maintenant, Père, glorifie-moi à ton tour ; donne-moi auprès de toi la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existât. J’ai révélé ton nom aux hommes que tu as retirés du monde pour me les donner. Ils étaient à toi, et tu me les as donnés, et ils ont observé ta parole. Ils savent maintenant que tout ce que tu m’as donné vient de toi. Car ce sont les paroles que tu m’as données que je leur ai données, et ils les ont reçues, et ils savent bien que je suis sorti de toi, et ils ont cru que c’est toi qui m’as envoyé. C’est pour eux que je prie ; ce n’est pas pour le monde que je prie, mais pour ceux que tu l’as donnés : ils sont à toi : tout ce qui est à moi est à toi, et tout ce qui est à toi est à moi ; et je me trouve glorifié en eux. Désormais, je ne reste plus dans le monde, mais eux restent dans le monde, alors que, moi, je m’en vais te retrouver. Père saint, garde-les dans ton nom, dans le nom que tu m’as donné, afin qu’ils soient un, comme nous. Quand j’étais avec eux, c’est moi qui les gardais dans ton nom, dans le nom que tu m’as donné, et je les ai bien conservés, et aucun d’entre eux ne s’est perdu, si ce n’est le fils de la perdition, mais il fallait bien que l’Ecriture s’accomplît. Mais maintenant, je vais te retrouver et je leur dis encore ces paroles pendant que je suis dans le monde, afin qu’ils aient en eux-mêmes la plénitude de ma joie. Je leur ai donné ta parole, et le monde les a pris en haine parce qu’ils ne sont pas du monde, comme moi, je ne suis pas du monde. Je ne te demande pas de les enlever du monde, mais de les garder du mal. Ils n’appartiennent pas au monde, comme moi je n’appartiens pas au monde. Sanctifie-les dans la vérité car ta parole est vérité. De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi aussi, je les ai envoyés dans le monde. Et c’est pour eux que je m’offre en sacrifice, afin qu’ils soient, eux aussi, réellement, des sacrificateurs. Mais ce n’est pas seulement pour eux que je prie, je prie aussi pour ceux qui croiront en moi grâce à leur parole : afin que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi, de mon côté, en toi ; afin qu’eux aussi soient en nous ; afin que, par là, les hommes croient que c’est bien toi qui m’as envoyé. Moi aussi, je leur ai manifestée la gloire que tu m’as donnée, afin qu’ils soient un, comme nous sommes un, moi en eux et toi en moi, et, de cette façon, ils se trouveront consommés dans l’unité, et ainsi, l’humanité comprendra que c’est toi qui m’as envoyé et que tu les as aimés comme tu m’as aimé.  Père, ceux que tu m’as donnés, je veux que là où moi je suis, eux aussi soient avec moi, afin qu’ils contemplent ma gloire, la gloire que tu m’as donnée, car tu m’as aimé avant que le monde existât. Père juste, voilà donc que, d’un côté, le monde ne t’a pas connu, alors que moi, je te connaissais, et que, d’un autre côté, ceux-ci ont connu que c’était toi qui m’avais envoyé : je leur ai révélé ton nom et je continuerai à le leur révéler, afin que l’amour dont tu m’as aimé soit en eux et que moi aussi, je sois en eux.

Après avoir dit ces paroles, Jésus sortit avec ses disciples, franchit le torrent du Cédron, et entra avec eux dans un jardin. Mais Judas qui le livrait connaissait aussi l’endroit, car Jésus s’était souvent réuni là avec ses disciples. Judas arrive donc avec la cohorte des policiers relevant des Grands Prêtres et des Pharisiens, munis de lanternes, de torches et d’armes. Sachant tout ce qui arrivait contre lui, Jésus sortit du jardin et dit à la bande : « Qui cherchez-vous ? » « Jésus de Nazareth. » « C’est moi ! » Judas, qui le livrait, était là debout avec eux. Quand Jésus leur eut dit : « C’est moi », ils reculèrent et tombèrent à terre. Il leur demanda une seconde fois : « Qui cherchez-vous ? » « Jésus de Nazareth », répondirent-ils. « Je vous ai dit : c’est moi. Donc, si c’est moi que vous cherchez, laissez partir ceux-ci. » Ainsi s’accomplit la parole qu’il avait dite : « De ceux que tu m’as donnés, je n’en ai perdu aucun. » Mais Simon Pierre, qui avait un sabre, le tira, en frappa le serviteur du Grand Prêtre et lui coupa l’oreille droite. Ce serviteur s’appelait Malchus : « Remets ton sabre dans son fourreau, dit Jésus à Pierre. Le calice que m’a donné à boire mon Père, ne faut-il pas que je le boive ? » La cohorte et son chef, ainsi que les policiers des Juifs, s’emparèrent alors de Jésus, le garrotèrent et l’emmenèrent d’abord chez Anne ; il était beau-père de Caïphe, qui était Grand Prêtre cette année-là ; Anne, le renvoya, toujours garrotté, chez le Grand Prêtre Caïphe. C’était Caïphe qui avait donné cet avis aux Juifs : Il importe qu’il n’y ait qu’un homme à mourir pour le peuple. Cependant, Simon Pierre suivait toujours Jésus avec un autre disciple. Or ce disciple était connu de Caïphe, ce qui lui permet d’entrer avec Jésus dans la cour du Grand Prêtre. Quant à Pierre, il resta debout, dehors à la porte. L’autre disciple connu du Grand Prêtre sortit pour dire un mot à la servante  qui gardait la porte et il fit entrer Pierre. C’est alors que la servante dit à Pierre : « Au moins, tu n’es pas des disciples de cet individu ? » « Non », dit-il. Or les serviteurs et les policiers avaient fait, dans la cour, un brasero, car il faisait froid, et ils étaient là, debout autour, en train de se chauffer ; et Pierre se tenait là lui aussi avec eux et en train de se chauffer. Pendant ce temps, le Grand Prêtre interrogeait Jésus sur ses disciples et sur son enseignement : « C’est ouvertement, lui dit Jésus, que j’ai parlé au peuple. C’est partout que j’ai enseigné, en synagogue aussi bien qu’au Temple, dans tous les endroits où tous les Juifs se réunissent : je n’ai rien dit en cachette. Pourquoi est-ce moi que tu interroges ?  Demande à ceux qui m’ont écouté ce que je leur ai dit : ce sont ceux-là qui savent ce que j’ai enseigné. » A ces mots, un des policiers qui se tenait là près de Jésus lui donna un soufflet : « Est-ce ainsi, lui dit-il, que tu réponds au Grand Prêtre ? » « Si j’ai mal parlé, lui répondit Jésus, montre-moi en quoi ; si, au contraire, j’ai parlé comme il convient, pourquoi me frappes-tu ? » Pendant ce temps, Simon Pierre était debout en train de se chauffer. Et ceux qui étaient là lui dirent : « Mais ne serais-tu pas, toi aussi, un de ses disciples ? » Mais il nia avec force et dit : « Non, je n’en suis point. » C’est alors qu’un des serviteurs du Grand Prêtre, parent de celui dont Pierre avait coupé l’oreille, lui dit à son tour : « Mais n’est-ce pas toi que j’ai vu dans le jardin avec lui ? » Mais Pierre le nia encore une fois ; et aussitôt, le coq chanta. On amena ensuite, de très grand matin, Jésus de chez Caiphe au prétoire du gouverneur. Mais les Juifs, pour ne pas encourir de souillure et pouvoir manger la Pâque, n’entrèrent pas eux-mêmes dans le prétoire. Voilà pourquoi Pilate dut sortir pour leur parler : «  Quelle accusation, leur dit-il, apportez-vous contre cet homme ? » « Si cet homme, lui répondirent-ils, n’était pas un coupable, nous ne l’aurions pas remis entre tes mains. » « Chargez-vous vous-mêmes de son cas, leur dit Pilate, et jugez-le suivant votre Loi. » « Nous, lui répondirent les Juifs, nous n’avons pas le droit d’exécuter quelqu’un. » Ainsi allait s’accomplir la parole de Jésus quand il avait dit de quelle mort il devait mourir. Pilate alors retourna dans le prétoire et appela Jésus : « C’est toi, lui dit-il, qui es le Roi des Juifs ? » « Est-ce de toi-même que tu dis cela, lui répondit Jésus, ou est-ce que ce sont d’autres qui te l’ont dit de moi ? » « Est-ce que je suis Juif, moi ? lui dit Pilate. C’est ta nation, ce sont les Grands Prêtres qui t’ont remis entre mes mains : qu’as-tu fait ? » « La royauté que j’ai, répondit Jésus, ne vient pas de ce monde ; si c’était de ce monde que venait ma royauté, mes hommes auraient combattu pour moi pour m’empêcher de tomber entre les mains des Juifs : ma royauté ne vient pas d’ici-bas. » « Tu es donc tout de même roi ? » lui dit Pilate. « C’est toi qui le dis, répondit Jésus, je suis roi, et voici pourquoi je suis né, voici pourquoi je suis venu dans ce monde : pour rendre témoignage à la vérité ; et tous ceux qui viennent de la vérité écoutent ma voix. » « Qu’est-ce que c’est que cela, la vérité ? » lui dit Pilate. Et, sur ces paroles, il ressortit pour parler aux Juifs : « Pour moi, leur dit-il, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. Maintenant, vous savez que j’ai la coutume, à l’occasion de la Pâque, de vous accorder une libération : voulez-vous que je délivre le Roi des Juifs ? » « Non pas, lui crièrent-ils de leur côté, mais Barabbas (or Barabbas était un bandit). »

Pilate alors fit saisir et flageller Jésus. Les soldats, avec des épines, tressèrent une couronne qu’ils lui mirent sur la tête ; ils lui jetèrent sur les épaules un manteau de pourpre et se mirent à s’avancer à tour de rôle vers lui, en lui disant : « Salut Roi des Juifs ! » et, en même temps, à lui donner des soufflets. Pilate sortit alors de nouveau et dit aux Juifs : « Voici que je vous le ramène, sachez que je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. » A ce moment-là, Jésus apparut portant sa couronne d’épines et son manteau de pourpre : « Voilà l’homme », leur dit-il. Mais en le voyant, les Grands Prêtres et leurs policiers se mirent à hurler : « Crucifie-le ! Crucifie-le ! » « Chargez-vous en vous-mêmes, leur dit Pilate ; pour moi, je ne trouve en lui aucun motif de condamnation. » « Nous autres, lui répondirent les Juifs, nous avons une Loi, et, suivant cette loi, il doit périr, car il s’est dit le Fils de Dieu. » Quand Pilate entendit ces mots, sa crainte augmenta. Il rentra donc encore une fois dans le prétoire avec Jésus et lui dit : « Quelle est ton origine ? » Mais Jésus ne lui donna aucune réponse. « Tu ne me réponds pas ? lui dit Pilate. Tu ne sais pas que j’ai le pouvoir de te libérer comme j’ai le pouvoir de te crucifier ? » « Tu n’aurais aucun pouvoir contre moi, lui répondit Jésus, si ce pouvoir ne t’avait été donné d’en haut. Voilà pourquoi celui qui m’a remis entre tes mains est plus coupable que toi. » A la suite de ces dernières paroles, Pilate se décidé à essayer de le libérer. Mais les Juifs lui crièrent : « Si tu relâches cet homme, tu n’es pas l’ami de César : quiconque essaye de se faire roi se dresse contre César. » C’est sur ces paroles que Pilate fit sortir Jésus. Il entra lui-même dans la cour appelée Lithostrotos et en araméen Gabbatha, et il s’assit à son tribunal. (C’était le jour de la Parascève et il était environ la sixième heure). Puis il dit aux Juifs : « Voilà votre roi. » « Enlève-le, enlève-le, crièrent-ils, crucifie-le ! » « Votre roi, leur dit Pilate, que je le crucifie ? » « Nous n’avons pas d’autre roi que César », lui répondirent les Grands Prêtres. C’est alors qu’il le leur livra pour être crucifié. Ils s’emparèrent donc de Jésus, qui prit sa croix sur ses épaules et sortit de Jérusalem pour monter au lieu dit l’Endroit du Crâne, en araméen Golgotha. Là, on le crucifia et deux autres avec lui, un de chaque côté, Jésus au milieu. Pilate avait fait rédiger un écriteau qu’il fit placer sur la croix ; il était ainsi conçu : Jésus de Nazareth, Roi des Juifs. L’endroit où fut crucifié Jésus, étant tout près de la ville, un grand nombre de Juifs purent lire cet écriteau : il était écrit à la fois en araméen, en latin et en grec. Les Grands Prêtres firent dire à Pilate : « N’écris pas : Roi des Juifs, mais : Celui-ci s’est dit le Roi des Juifs. » « Ce que j’ai écrit, répondit Pilate, je l’ai écrit. »

Après avoir crucifié Jésus, les soldats s’emparèrent de ses habits et en firent quatre lots, un lot pour chacun d’entre eux. Quant à la tunique, quand ils virent qu’elle était sans couture et d’un seul tissu depuis le haut (jusqu’en bas), ils se dirent entre eux : « Na la partageons pas ; tirons-la au sort, pour savoir qui l’aura. » Ainsi se trouve accomplie cette parole de l’Ecriture : « Ils se sont partagé entre eux mes vêtements ; Et ma robe, ils l’ont tiré au sort. »

Voilà ce que firent les soldats.

Près de la croix de Jésus, se tenaient debout sa mère et la sœur de sa mère, ainsi que Marie (femme de Clopas), et Marie de Magdala. Jésus, voyant sa mère, et, tout près d’elle, debout, le disciple qu’il aimait, dit à sa mère : « O femme, voila ton fils. » Puis il dit au disciple : « Voilà ta mère. » Et à partir de ce moment-là, il la prit chez lui.

Sachant que déjà, tout se trouvait accompli, Jésus, pour que fût encore accomplie cette parole de l’Ecriture, ajouta : « J’ai soif. » Il y avait là un vase rempli de vinaigre ; on en imbiba une éponge qu’on mit au bout d’un roseau et qu’on lui présenta. Jésus y trempa ses lèvres et dit : « Tout est consommé », et, inclinant la tête, il rendit son dernier souffle.

9 septembre 2013

EVANGILE SELON SAINT JEAN

EVANGILE SELON SAINT JEAN - 5 -

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Or, près de la poitrine de Jésus, se trouvait celui des disciples que Jésus aimait. Simon Pierre lui fit donc signe et lui demanda : « Fais-nous savoir quel est celui dont il veut parler. » Le disciple se retourna donc contre la poitrine de Jésus et lui dit : « Seigneur, lequel est-ce ? » « Celui, répondit, Jésus, à qui je donnerai cette bouchée que je vais tremper. » Il met tremper la bouchée, la prend et la donne à Judas, fils de Simon Iscariote. Et, aussitôt après la bouchée, Satan entra en lui. Jésus lui dit alors : « Ce que tu veux faire, fais-le un peu plus vite. » Mais aucun de ceux qui étaient à table ne comprit dans quel but il lui adressait ces mots. Plusieurs pensèrent, étant donné que Juda détenait la bourse, que Jésus lui disait : « Va acheter ce qu’il nous faut pour la fête ; ou : Va donner quelque chose aux pauvres. Aussitôt après avoir prit la bouchée, le misérable sortit donc. Il faisait nuit. Quand il fut sorti : « les hommes, dit Jésus, ont glorifié à présent le Fils de l’homme, et, en lui, c’est Dieu qu’ils ont glorifié ; mais maintenant, c’est Dieu lui aussi qui le glorifiera, et il va le glorifier bientôt. Mes petits enfants, ce n’est que pour bien peu de temps que je suis encore avec vous. Vous me chercherez, et ce que j’ai dit aux Juifs : Là, où, moi je vais, vous autres, vous ne sauriez venir, je le dis aussi à vous maintenant. Je vous donne un commandement nouveau : aimez-vous les uns les autres ; de la même façon que je vous ai aimés, vous aussi aimez-vous les uns les autres. C’est à cela que tous reconnaîtront que vous êtes mes disciples, si vous vous aimez les uns les autres. » « Seigneur, lui dit Simon Pierre, où vas-tu donc ? » « Là où je vais, répondit Jésus, tu ne saurais m’accompagner pour le moment. Plus tard, tu m’y accompagneras. » « Seigneur, lui dit Pierre, pourquoi pas maintenant ? Je suis prêt à mourir pour toi. » « Tu es prêt à mourir pour moi ? lui répondit Jésus. En vérité, en vérité, je te le dis, le coq n’aura pas encore chanté, que tu m’auras renié trois fois. Que votre cœur ne se tourmente pas. Vous avez confiance en Dieu : ayez aussi confiance en moi. Dans la maison de mon Père, il y a beaucoup de logements : s’il n’en était pas ainsi, je vous l’aurais dit, moi qui vais justement vous y préparer une place. Et, si je m’en vais vous préparer une place, je pourrai alors revenir et vous prendre avec moi, afin que, là où je suis, vous soyez vous aussi ; et, pour aller où je vais, vous connaissez la voie. « Seigneur, lui dit Thomas, nous ne savons pas où tu vas : comment connaîtrions-nous la voie ? » « C’est moi, lui dit Jésus, qui suis la voie, la vérité et la vie : personne ne va au Père que par moi. Si vous me connaissez, vous devez connaître aussi mon Père. Mais que dis-je ? Vous le connaissez, vous l’avez vu. » « Seigneur, lui dit Philippe, montre-nous le Père et cela nous suffira. » « Voilà si longtemps que je suis avec vous autres, lui répondit Jésus, et tu ne me connais pas, Philippe ? Celui qui m’a vu, a vu le Père ; Comment peux-tu dire : Montre-nous le Père ? Tu ne crois donc pas que je suis dans le Père et que le Père est en moi ? Ce que je vous dis, ce n’est pas de moi-même que je le dis. C’est le Père, qui demeure en moi, qui agit. Croyez-moi quand je vous dis que je suis dans le Père et que le Père est en moi ; Sinon, croyez-en au moins mes miracles. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi, les œuvres que je fais, il les fera comme moi, et il en fera de plus étendues encore, car, pour moi, ma mission est finie : je m’en vais à mon Père. Mais tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, c’est moi qui le réaliserai, pour que le Père soit glorifié en son Fils ; et tout ce que vous me demanderez à moi-même en mon nom, c’est moi aussi qui le réaliserai. Si vous m’aimez, vous observerez mes commandements. Quant à moi, je demanderai au Père de vous envoyer encore une autre aide pour rester toujours avec vous, l’Esprit de la vérité, que le monde ne peut accepter, parce qu’il ne le voit pas de ses yeux et qu’il ne connaît que ce qu’il voit, mais vous autres, vous le connaissez, parce qu’il est là à vos côtés, parce qu’il est en vous. Je ne vous laisserai pas orphelins, je reviens vous trouver. Encore un peu de temps, et ce n’est plus le temps qui me voit ; C’est vous autres qui me voyez, car c’est moi qui suis la vie, et c’est vous autres qui vivrez. Ce jour-là, vous comprendrez que je suis dans mon Père et que vous êtes en moi et que je suis en vous. C’est celui qui maintient mes commandements et qui les observe, qui m’aime ; et celui qui m’aime sera aimé de mon Père, et moi aussi, je l’aimerai et je me manifesterai moi-même à lui. « Que s’est-il donc passé, Seigneur, lui dit Judas (non l’Iscariote), que cette fois, c’est à nous seulement que tu dois te manifester et non au monde ? » « Si quelqu’un m’aime, lui répondit Jésus, il observera ma parole, et mon Père l’aimera, et nous viendrons le trouver et nous, nous ferons en lui une demeure. C’est celui qui ne m’aime pas qui n’observe pas mes paroles. Et la parole que vous entendez n’est pas ma parole, mais la parole du Père qui m’a envoyé. Je vous ai dit tout cela pendant que je demeurais auprès de vous. Mais le soutien que mon Père vous enverra à ma place, l’Esprit Saint qu’il vous enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit. Voici le moment venu de vous passer la paix, mais c’est ma paix que je vous donne, et ce n’est pas comme les gens la donnent habituellement que moi je vous la donne : ne vous tourmentez pas, n’ayez pas peur. Vous savez que je vous ai dit : Je m’en vais mais je reviens vous trouver. Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de me voir aller retrouver le Père, car le Père est bien plus grand que moi. Je me trouve donc vous avoir maintenant tout dit à l’avance, pour que, quand tout arrivera, vous croyiez en moi. Désormais, je n’ai plus grand-chose à vous dire, car voici que revient le prince de ce monde. Ce n’est pas qu’il ait quelque chose à réclamer en moi ; il faut seulement que le monde sache que j’aime mon Père et que c’est comme mon Père m’a prescrit d’agir que j’agis. Levez-vous ; partons d’ici.

C’est moi qui suis le vrai cep de vigne, et c’est mon Père qui est le vigneron : quand il voit sur moi un sarment qui ne porte aucun fruit, il le retranche ; quant à ceux qui portent des fruits, il les taille pour qu’ils fructifient davantage. C’est ainsi que vous autres, vous avez déjà été émondés, comme je vous l’ai dit : demeurez seulement en moi, et moi je demeurerai en vous ; de même que le sarment ne peut fructifier que s’il demeure rattaché au cep, de même vous ne sauriez, vous non plus, porter de fruits si vous ne demeuriez pas rattachés à moi. C’est donc moi le cep et vous les sarments : celui qui demeure en moi et en qui, par conséquent, je demeure, celui-là porte beaucoup de fruits ; mais, sans moi, vous ne pouvez rien faire. Et si quelques uns ne demeurent pas en moi, ils seront rejetés et se dessècheront comme les sarments retranchés, et on les ramassera pour les jeter au feu et les brûler. Si, au contraire, vous demeurez en moi et mes paroles en vous, tout ce que vous désirerez, demandez-le, et on vous l’accordera. C’est alors que mon Père sera glorifié quand vous porterez beaucoup de fruits et c’est alors que vous serez vraiment mes disciples. De la même façon que mon Père m’a aimé et que je vous ai aimés, demeurez vous aussi dans mon amour ; c’est en observant mes commandements que vous demeurerez dans mon amour, comme c’est en observant les prescriptions de mon Père que moi-même je demeure dans son amour. Je vous ai dit tout cela pour que la joie qui est en moi soit en vous et que votre joie soit pleine. Or voici mon commandement : c’est que vous vous aimiez les uns les autres, comme moi-même je vous ai aimés. Or, il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. Et vous autres, vous êtes mes amis quand vous faites ce que je vous prescris. Je ne vous appelle plus des serviteurs, parce que le serviteur n’est pas au courant de ce que fait son maître, mais voilà que je vous appelle des amis, parce que tout ce que m’a dit mon Père, je vous l’ai fait connaître à mon tour. Ce n’est pas vous qui m’avez choisi : c’est moi qui vous ai choisis pour que vous alliez porter des fruits et que vos fruits demeurent, et pour que tout ce que vous aurez demandé à mon Père en mon nom, il vous l’accorde. Quant à mon commandement, c’est que vous vous aimiez les uns les autres.

Si le monde ne vous aime pas, sachez qu’il m’a haï d’abord avant vous. Si vous apparteniez au monde, le monde vous aimerait, car il aimerait ce qui lui appartient ; mais vous n’appartenez pas au monde : je vous ai choisis et retirés du monde, et voilà pourquoi le monde ne vous aime pas. Rappelez-vous ce que je vous ai dit : Il n’y a pas de serviteur qui soit au-dessus de son maître. S’ils me persécutent, vous aussi, on vous persécutera ; s’ils avaient observé ma parole, ils observeraient aussi la vôtre. Ils feront tout cela contre vous à cause de mon nom, parce qu’ils ne connaissent pas Celui qui m’a envoyé.  Si je n’étais pas venu leur adresser la parole, ils ne seraient pas coupables, mais je suis venu et leur péché n’a pas d’excuse. Celui qui me hait, hait aussi mon Père. Si je n’avais pas accompli, au milieu d’eux, des œuvres comme personne n’en a jamais fait, ils ne seraient pas coupables. Mais ces œuvres, ils les ont vues, et ils n’en ont pas moins haï et moi et mon Père.  Mais il fallait bien que s’accomplit la parole qui se trouve écrite dans leur « loi » : Ils ont eu sans motif de la haine pour moi. Quand viendra le soutien que je vous enverrai de chez le Père, l’Esprit de la vérité, qui émane du Père, il témoignera en ma faveur ; et vous aussi, vous serez mes témoins, puisque, dès le commencement, vous êtes avec moi.

Je vous ai dit tout cela pour que votre foi ne fléchisse pas : car ils vous excluront de la synagogue ; bien plus, l’heure arrive où ceux qui vous mettront à mort croiront accomplir envers Dieu un acte sacré. Et ils agiront ainsi, parce qu’ils n’ont connu ni le Père, ni moi. Je vous dis toutes ces choses, afin que, quand elles arriveront, vous vous rappeliez que je vous les ai dites.

Je ne vous ai pas dit tout cela dès le début, parce que je demeurais avec vous. Mais maintenant, je m’en retourne vers Celui qui m’a envoyé, et, cette fois, aucun d’entre vous ne me demande plus : Où t’en retournes-tu ? Seulement, parce que je vous ai dit tout cela, votre cœur se trouve rempli de tristesse. Et bien, je vais vous dire la vérité, c’est dans votre intérêt que je m’en retourne : si je ne m’en retourne pas, le Soutien ne viendra pas vous trouver ; si, au contraire, je m’en retourne, je l’enverrai vous trouver. Et quand il sera venu, lui, il fera éclater l’erreur du monde en fait de péché, en fait de justice et en fait de jugement.                                  

 

9 septembre 2013

EVANGILE SELON SAINT JEAN

EVANGILE SELON SAINT JEAN - 4 -

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Ce que mon Père m’a donné est plus précieux que tout, et ce n’est pas au Père non plus qu’on pourra le ravir : car le Père et moi, nous ne faisons qu’un. » Là-dessus, les Juifs apportèrent encore une fois des pierres pour le lapider : « Je vous ai fait voir, de la part de mon Père, plus d’un beau miracle, leur dit Jésus. Pour lequel d’entre eux me lapidez-vous ? » « Ce n’est pas pour un de tes beaux miracles que nous voulons te lapider, lui répondirent les Juifs, mais pour un blasphème, et parce que, quand tu n’es qu’un homme, tu te fais Dieu. » « N’est-il pas écrit dans votre Loi : Je l’ai dit, vous êtes des dieux ? Si votre Loi a appelé des dieux ceux à qui s’est adressée la parole de Dieu, et si vous ne pouvez récuser l’Ecriture, comment pouvez-vous dire (maintenant) à celui que le Père a consacré et envoyé dans le monde : « Tu blasphèmes ! Parce que j’ai dit : Je suis le Fils de Dieu ? Si je ne fais pas les œuvres de mon Père, ne croyez pas en moi. Mais si je fais ses œuvres, quand bien même vous ne croiriez pas en moi, croyez au moins en ces œuvres, et constatez enfin et rendez-vous compte que le Père est en moi et moi, je suis dans le Père. » Ils cherchèrent donc, encore une fois, à mettre la main sur lui ; mais (une fois encore), il leur échappa. Il retourna au-delà du Jourdain, dans l’endroit où Jean avait d’abord baptisé, et attendit dans ce lieu. Beaucoup vinrent l’y trouver : « Jean, disait-on, n’a fait aucun miracle, mais tout ce que Jean a dit de celui-ci était la vérité. » Et, dans cet endroit-là, il y eut beaucoup de gens qui crurent en lui.

Il y avait alors un homme qui était malade, Lazare, de Béthanie, le village de Marie, et de sa sœur Marthe. Marie était celle qui oignit le Seigneur avec de l’huile parfumée et qui lui essuya les pieds avec ses cheveux ; ce malade qui était malade était son frère. Les deux sœurs envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, voici que celui que tu aimes est malade. » A ces mots, Jésus dit : « Cette maladie ne conduira pas à la mort, elle va à la gloire de Dieu : c’est par elle que le Fils de Dieu sera glorifié. » Or Jésus aimait Marthe et sa sœur et Lazare. Après qu’il eut appris que Lazare était malade, il demeura encore deux jours dans l’endroit où il se trouvait. Il dit alors à ses disciples : « Retournons en Judée. » « Rabbi, lui dirent les disciples, il n’y a que peu de temps, les Juifs cherchaient à te lapider, et voilà que tu retournes là-bas ? » « N’y a-t-il pas, répondit Jésus, douze heures dans le jour ? Si quelqu’un marche de jour, il ne va pas heurter contre quoi que ce soit, parce qu’il marche à la lumière de ce monde. Si quelqu’un au contraire, marche de nuit, il trébuche à chaque instant, parce qu’il n’a plus de lumière pour le guider. » Ainsi parla t-il ; et, après cela, il leur dit : « Lazare, notre ami, repose ; mais je m’en vais le réveiller. » « Seigneur, lui dirent ses disciples, s’il repose, il est sauvé. » Mais Jésus leur avait parlé de sa mort ; et eux s’imaginèrent que c’était du repos du sommeil qu’il avait voulu parler. C’est alors que Jésus leur dit ouvertement : « Lazare est mort ; et je me réjouis, dans l’intérêt de votre foi, de ne m’être pas trouvé là-bas avec vous. Eh bien, allons le voir. » Thomas, appelé Didyme, dit alors aux autres disciples :    « Allons, nous aussi, mourir avec lui. » Quand Jésus arriva, il y avait déjà quatre jours que Lazare était dans le sépulcre. Or Béthanie n’étant environ qu’à quinze stades de Jérusalem, beaucoup de Juifs (importants) étaient venus offrir à Marthe et à Marie leurs condoléances pour la mort de leur frère. Dès que Marthe eut appris la venue de Jésus, elle courut à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison. Marthe dit donc à Jésus : « Seigneur, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. Mais même maintenant, je sais que tout ce que tu demanderas à Dieu, il te l’accordera. » « Ton frère ressuscitera, lui dit Jésus. » « Je sais, lui répondit Marthe, qu’il ressuscitera, lors de la résurrection, le dernier jour. » « C’est moi, lui dit Jésus, qui suis la résurrection et la vie ; celui qui croit en moi, quand même il serait mort, vivra. Et quiconque vit en moi et croit en moi ne mourra pas pour toujours, le crois-tu ? » « Oui, Seigneur, lui dit Marthe ; je crois que tu es le Christ, le Fils de Dieu, qui viens en ce monde. » Après avoir dit ces mots, elle alla appeler sa sœur Marie : « Le Maître est là, lui dit-elle en particulier, et il te demande. » A ces mots, Marie se leva en hâte, et alla trouver Jésus. Jésus n’était pas encore entré dans la bourgade, et était toujours dans l’endroit où Marthe l’avait rencontré. En voyant Marie se lever et sortir en toute hâte, les Juifs qui étaient avec elle dans la maison, et lui offraient leurs condoléances, croyant qu’elle retournait au tombeau pour y pleurer, se mirent à la suivre. En arrivant à l’endroit où était Jésus, et dès qu’elle l’aperçut, Marie tomba à ses pieds : « Seigneur, lui dit-elle, si tu avais été là, mon frère ne serait pas mort. » En la voyant pleurer elle et aussi les Juifs qui l’avaient accompagnée, Jésus se raidit pour dominer l’émotion et le trouble qui s’emparèrent de lui : «  Où l’avez-vous mis ? dit-il. » « Seigneur, viens voir » lui répondit-on. Alors ses larmes jaillirent : « Voyez comme il l’aimait », se mirent à dire les Juifs. Mais quelques uns d’entre eux ajoutèrent : « Est-ce qu’il ne pouvait pas, lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, empêcher aussi cet homme de mourir ? » Frémissant encore une seconde fois, Jésus entra dans le tombeau. Le corps était dans une espèce de puits, sur l’ouverture duquel était placée une pierre : « Otez la pierre, dit Jésus. » « Seigneur, lui dit Marthe, la sœur du mort, il sent déjà, car voilà quatre jours qu’il est mort. » « Ne t’ai-je pas dit, répondit Jésus, que, si tu croyais, tu verrais la gloire de Dieu ? » On ôta donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce de m’avoir exaucé. Moi, je sais bien que tu m’exauces toujours, mais je parle ici pour les gens qui m’entourent, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’a envoyé. » Et aussitôt, après ces mots, il cria d’une voix formidable : « Lazare, viens ici ! Dehors ! » Et on vit sortir le mort, lié de ses bandelettes aux pieds et aux mains, et le visage enveloppé de son suaire : « Déliez-le, leur dit Jésus, et laissez-le s’en aller. »

Là-dessus, un grand nombre d’entre les Juifs qui étaient venus rendre visite à Marie, en voyant ce que Jésus venait d’accomplir, crurent en lui. D’autres allèrent trouver les Pharisiens et leur rapportèrent ce que venait de faire Jésus. Les Grands Prêtres et les Pharisiens se réunirent immédiatement : « Que faisons-nous, disaient-ils, que faisons-nous en face des nombreux miracles qu’accomplit cet homme ? Si nous le laissons faire, tout le monde va croire en lui, et les Romains vont venir nous enlever notre lieu (sacré) et notre peuple. » L’un d’entre eux, Caïphe, qui était le Grand Prêtre de cette année fameuse, leur dit alors : « Vous autres, vous n’y entendez rien, et vous ne calculez pas que votre intérêt est qu’un seul homme meure, pour que le peuple, lui, soit sauvé, et ne périsse pas tout entier. » Ce n’était pas là ce qu’il voulait dire lui-même. Mais étant Grand Prêtre de cette année unique, il prophétisa (sans le savoir) que Jésus devait mourir pour sa nation ; et non seulement pour sauver sa nation, mais aussi pour que les enfants de Dieu dispersés à travers le monde ne forment qu’une seule nation. C’est de ce jour-là qu’ils prirent la résolution de le faire mourir. Dès lors, Jésus s’abstint de circuler en public parmi les Juifs. Il partit pour la contrée qui avoisine le désert, et se rendit dans une bourgade appelée Ephraïm, où il resta avec ses disciples. Or la Pâque des Juifs approchait, et (déjà) beaucoup de gens montaient de la campagne à Jérusalem, pour se purifier avant la Pâque. Ils cherchaient Jésus et dans le Temple, ils se disaient entre eux : « Qu’en dites-vous ? Pensez-vous qu’il ne va pas venir à la fête ? » Les Grands Prêtres et les Pharisiens avaient, en effet, ordonnés à ceux qui sauraient où il était de les avertir afin qu’on pût s’emparer de lui.

Six jours avant la Pâque, Jésus vint donc à Béthanie où était Lazare qu’il avait ressuscité. On lui offrit là un grand repas : Marthe servait et Lazare était l’un des convives. Marie prit une livre d’un parfum de nard authentique et d’une très grande valeur et en oignit les pieds de Jésus qu’elle essuya ensuite avec ses cheveux, et la maison se remplie du parfum de l’onguent. Judas Iscariote, l’un des Douze, qui allait livrer Jésus, dit alors : « Pourquoi n’avoir pas vendu ce parfum pour cent deniers qu’on aurait donnés aux pauvres ? » S’il parla ainsi, ce n’est pas qu’il se souciât des pauvres, mais c’est qu’il était voleur et que, détenant la bourse, il dérobait ce qu’on y mettait : « Laisse-la tranquille, lui dit Jésus : elle avait gardé cet onguent pour le jour de mon ensevelissement. Des pauvres, vous en avez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’avez pas toujours. » Un grand nombre de gens du pays, sachant que Jésus était là, vinrent en foule non seulement pour le voir, mais encore pour voir Lazare qu’il avait ressuscité. Quant aux Grands Prêtres, ils décidèrent de tuer aussi Lazare, constatant que beaucoup de Juifs, à la suite de sa résurrection, se mettaient à les abandonner et à croire en Jésus. C’est le lendemain que la foule énorme qui était venue à la fête, apprenant que Jésus entrait à Jérusalem, prit des rameaux des palmiers et sortit à sa rencontre en criant : « Hosanna ! Que soit béni celui qui vient au nom du Seigneur ! Que soit béni celui qui est aussi le roi d’Israël ! » Et Jésus, ayant trouvé un ânon, s’assit dessus, suivant qu’il est écrit : « Sois sans crainte, fille de Sion : Voici venir ton roi assis sur un petit ânon. » Ses disciples ne virent pas sur le moment l’accomplissement de cette prophétie, mais lorsque Jésus eut été glorifié, ils comprirent qu’il n’avait fait que ce qui avait été écrit. C’étaient donc les gens qui avaient entendu Jésus ordonner à Lazare de sortir de son tombeau et qui avaient vu le mort ressusciter, qui maintenant lui rendaient témoignage ; et, si la foule se portait à sa rencontre, c’était parce qu’elle avait appris qu’il était l’auteur de ce prodige. Voilà pourquoi les Pharisiens se dirent les uns aux autres : « Vous voyez qu’on n’a rien fait : voilà que tout le monde le suit. »

Parmi ceux qui étaient montés adorer pendant la Pâque, il y avait quelques Hellènes. Ils abordèrent Philippe, qui était de Bethsaida de Galilée, et lui dirent : « Seigneur, nous voudrions voir Jésus. » Philippe va consulter André. Et tous les deux vont transmettre la demande à Jésus : « L’heure est venue, leur répondit Jésus, où le Fils de l’homme va être glorifié. En vérité, en vérité, je vous le dis, si le grain de froment qui tombe dans la terre ne meurt pas, il ne produit rien ; s’il meurt, il produit cent pour un. Celui qui aime sa vie (temporelle) avant tout, perd (son âme) ; et celui qui est prêt à sacrifier sa vie temporelle, gagne pour son âme la vie éternelle. Si quelqu’un veut être mon serviteur, qu’il me suive, et, là où je suis, là aussi sera mon serviteur ; si quelqu’un est mon serviteur, mon Père saura l’honorer. Maintenant, mon âme est dans l’angoisse. Que dois-je dire ? Père, que vous me sauviez de cette heure ? Mais c’est pour cette heure que je suis venu. Père, glorifie ton nom. » Et une voix répondit du ciel : « Et je l’ai glorifié, et je le glorifierais encore. » En l’entendant, la foule qui était là se mit à dire que venait d’éclater un coup de tonnerre. D’autres disaient : « C’est un ange qui vient de lui parler. » « Ce n’est pas pour moi, leur dit Jésus, que cette voix s’est fait entendre, mais pour vous. C’est maintenant qu’a lieu le jugement de ce monde ; c’est maintenant que le prince de ce monde va être mis à la porte. Quant à moi, quand j’aurais été dressé au-dessus du sol, j’attirerai tout le monde à moi. » Par ces mots, il indiquait de quelle mort il allait mourir. « L’Ecriture, dit la foule, nous apprend que le règne du Christ doit durer éternellement. Comment, dès lors, peux-tu dire, toi, que le Fils de l’homme doit être dressé en l’air ? De quel Fils de l’homme veux-tu donc parler ? » « Ce n’est plus, leur dit Jésus, que pour un temps bien court que vous avez encore auprès de vous la lumière. Marchez donc pendant que vous avez la lumière, pour ne pas vous laisser prendre par les ténèbres, car celui qui marche dans les ténèbres ne sait pas où il va ; pendant que vous avez la lumière, profitez de la lumière, afin d’être des fils de lumière. » Après voir parlé à la foule (des Juifs), Jésus s’éloigna d’eux et se déroba à leurs yeux. Malgré tant de miracles qu’il avait faits en leur présence, ils ne croyaient pas en lui. Ainsi s’accomplissait la parole du Prophète Isaïe : « Seigneur, qui a ajouté foi à ce que nous avons entendu ? Et qui a compris la puissance du bras du Seigneur ? » Et Isaïe a dit également pourquoi ils ne pouvaient pas croire : « Il leur a laissé leurs yeux fermés et leur cœur endurci, Afin qu’ils ne voient point et ne se laissent point toucher, Qu’ils ne se convertissent point et que je ne les guérisse pas. » Voilà les paroles que dit Isaïe quand il contempla la gloire de Jésus  et qu’il parla à son sujet. Cependant, même parmi les Chefs du peuple, il y en eut beaucoup à croire en lui ; mais, par crainte des Pharisiens, ils ne voulaient pas le manifester, de peur de se faire exclure de la synagogue : ils préférèrent le suffrage des hommes au suffrage de Dieu. Quant à Jésus, c’est bien haut qu’il proclama : « Celui qui croit en moi ne croit pas seulement en moi, mais en Celui-là même qui m’a envoyé ; et celui qui me voit, voit Celui qui m’a envoyé. C’est moi, la lumière, qui suis venu en ce monde, afin que tous ceux qui croient en moi ne demeurent pas dans les ténèbres. Et s’il y en a à ne pas prêter l’oreille à ma parole et à ne pas la garder dans leur cœur, ce n’est pas moi qui les condamne (car je ne suis pas venu juger le monde, mais le sauver) ; ceux qui me rejettent et ne retiennent pas ma parole dans leur cœur, ont déjà quelqu’un qui les juge : la parole même que je leur ai adressée, c’est elle qui les condamnera au dernier jour. Car ce n’est pas de moi-même que j’ai pris la parole, mais c’est Celui qui m’a envoyé, c’est le Père lui-même qui m’a donné ses ordres et qui m’a indiqué ce que j’avais à dire et ce que j’avais à proclamer.  Et je sais bien que ces ordres, c’est, pour vous, la condition de la vie éternelle. Ce que je vous dis donc, c’est comme mon Père m’a prescrit de le faire, que je vous le dis. »

On arrivait à la fête de la Pâque ; Jésus, qui savait que l’heure était venue pour lui de quitter ce monde et d’aller rejoindre son Père, après avoir jusque-là tant aimé les siens, les siens qui étaient en ce monde, les aima jusqu’à la consommation suprême. Ils étaient à table ; et déjà le diable avait décidé Judas, fils de Simon, l’Iscariote, à livrer son maître. Jésus, sachant bien pourtant que son Père lui avait tout remis entre les mains, et qu’il était sorti de Dieu et qu’il retournait à Dieu, se leva de table, quitta ses vêtements, prit un grand linge dont il se ceignit puis versa de l’eau dans une cuvette et se mit en devoir de laver les pieds de ses disciples et de les essuyer avec le linge dont il était ceint. Il s’approche de Simon Pierre : « Seigneur, s’écrie celui-ci, c’est toi, qui à moi, laves les pieds ? » « Oui, lui répondit jésus, ce que, moi, je fais, toi, tu ne le comprends pas pour le moment ; mais tu le comprendras plus tard. » « Jamais, dit Pierre, je ne te laisserais me laver les pieds. » «  Si tu ne veux pas que je te lave les pieds, lui répondit Jésus, c’est donc que tu n’es pas avec moi ? » « Si, Seigneur, dit Pierre, mais alors lave-moi non seulement les pieds mais encore les mains et la tête. » « Celui qui a pris son bain, répondit Jésus, n’a pas besoin de se laver : tout son corps est propre. Vous autres, aussi, vous êtes propres ; … eh bien, non, pas tous… » Car il savait qu’il y en avait un qui le trahissait : voilà pourquoi il dit : Non, pas tous. Quand il eut fini de leur laver les pieds, qu’il eut repris ses vêtements et se fut remis à table, il ajouta : « Comprenez-vous ce que je viens de vous faire ? Vous autres, vous m’appelez le Maître et le Seigneur, et vous dites bien, car je le suis. Si donc moi, le Maître et le Seigneur, je vous ai lavés les pieds, à vous, c’est que, vous autres aussi, vous devez laver les pieds les uns des autres : je vous ai donné l’exemple, afin que vous fassiez les uns pour les autres, ce que j’ai fait pour vous. En vérité, en vérité, je vous le dis, il n’y a pas de serviteur qui soit plus grand que son maître, ni de messager qui soit plus grand que celui qui l’a envoyé. Si vous m’avez compris, heureux serez-vous toutes les fois que vous ferez ce que je viens de vous dire. Ce n’est pas de vous tous que je parle ici. Je sais bien quels ils sont, ceux que j’ai choisis. Mais il fallait que s’accomplît ce passage de l’Ecriture : C’est celui-là même qui partageait mon pain qui m’a donné un coup de pied. Je vous le dis dès maintenant et avant que cela n’arrive, afin que, lorsque cela sera arrivé, vous croyiez que c’est moi qui suis. En vérité, en vérité, je vous le dis, quand on recevra ceux que j’aurais envoyés, c’est moi que l’on recevra, et, quand on me recevra, c’est Celui qui m’a envoyé qu’on recevra. » A ces mots, Jésus, ne pouvant maîtriser son émotion, se prit à réaffirmer : « En vérité, en vérité, je vous le dis, c’est l’un d’entre vous qui me trahira. » Les disciples se mirent à se regarder les uns les autres, se demandant duquel d’entre eux il voulait parler.

9 septembre 2013

EVANGILE SELON SAINT JEAN

EVANGILE SELON SAINT JEAN - 3 -

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Il y en a vraiment un qui m’a envoyé. Et c’est celui-là que vous ne connaissez pas. Mais moi je le connais, car je viens de lui, et c’est lui qui m’a envoyé. » Ils essayèrent alors de s’emparer de lui, mais personne ne put mettre la main sur lui, car son heure n’était pas encore venue. Néanmoins, parmi la foule, beaucoup crurent en lui. « Quand le Christ viendra, disaient-ils, pourra t-il faire plus de prodiges que n’en accomplit celui-ci ? » Quand les Pharisiens apprirent que la foule parlait ainsi à son sujet, ils envoyèrent, de concert avec les Grands Prêtres, leur police pour l’arrêter : « Je ne suis plus avec vous que pour bien peu de temps avant de retourner auprès de Celui qui m’a envoyé. (Un moment viendra où) vous me chercherez sans pouvoir me trouver, car, là où je demeure, vous ne pouvez pas venir. » Les Juifs se dirent alors entre eux : « Où doit-il aller pour que nous ne le trouvions pas ? Va-t-il parcourir le Diaspore (des Juifs), et enseigner (à leur tour) les Gentils ? Que signifie ce qu’il vient de dire : Vous me chercherez sans pouvoir me trouver : là où je demeure, vous ne pourrez pas venir ? »

 

Le dernier jour de la fête, qui était aussi le plus solennel, Jésus parla debout. « Si quelqu’un a soif, s’écria t-il, qu’il vienne à moi et qu’il boive. Si quelqu’un croit en moi, des fleuves d’eau vive, dit l’Ecriture, couleront (aussi) de son sein. »

Il parlait là de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; mais il n’y avait pas encore eu d’envoi de l’Esprit, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié. Quelques-uns de ceux qui, dans la foule, avaient entendu ces paroles, se mirent à dire : « c’est vraiment là le Prophète. » D’autres disaient : « C’est le Christ. » Mais d’autres répliquaient : « Est-ce que le Christ peut venir de Galilée ? L’Ecriture ne dit-elle pas que le Christ doit descendre de David et qu’il doit naître à Bethléem, la localité où David est né lui-même ? » La foule était donc très partagée à son sujet. Il y en avait quelques-uns, dans cette foule, qui voulaient s’emparer de lui, mais personne ne mit sur lui la main. Les policiers revinrent donc auprès des Grands Prêtres et des Pharisiens qui leur demandèrent : « Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? » « Jamais, leur répondirent les policiers, personne n’a parlé comme cet homme. » « Est-ce que par hasard, s’écrièrent les Pharisiens, vous aussi, vous vous seriez laissés séduire ? Est-ce que vous avez vu un des Chefs (du peuple) ou des Pharisiens croire en lui ? Quand à cette tourbe, qui ne connaît pas la Loi, c’est une foule maudite ! » C’est alors que Nicodème, celui-là même qui, bien qu’appartenant à leur caste, était venu, au commencement, trouver Jésus, leur dit à tous : « Est-ce que notre Loi peut condamner quelqu’un avant de l’avoir entendu et d’avoir su ce qu’il a fait ? » « Mais sortirais-tu, toi aussi, de la Galilée ? Examine, et constate qu’il ne sort pas de Prophète de la Galilée. » Et chacun se retira ensuite chez soi. 

 

Quant à Jésus, il se rendit au Mont des Oliviers. Au point du jour, il retourna au Temple. Tout le peuple vint aussitôt le trouver. Il s’assit, et se mit à les enseigner tous. Et voilà que tout à coup, les Docteurs de la Loi et les Pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère, et, la plaçant au milieu des assistants : « Maître, dirent-ils à Jésus, cette femme a été prise en flagrant délit d’adultère. Dans la Loi, Moise nous a prescrit de lapider ces femmes-là. Toi, qu’en dis-tu ? » Ils parlaient ainsi afin de le sonder et pour trouver contre lui un chef d’accusation. Mais Jésus, se penchant, se mit à écrire avec son doigt sur la terre. Et, comme ils insistaient sur leur interrogation, il se releva et leur dit : « Que celui d’entre vous qui est sans péché soit le premier à lui jeter une pierre. » Puis, se penchant de nouveau, il recommença à écrire sur la terre. En entendant ces paroles, ils se mirent à sortir, un par un, en commençant par les plus âgés, laissant Jésus seul, avec la femme toujours au milieu : « Femme, dit Jésus en se relevant, où sont-ils ? Personne ne t’a condamnée ? » « Personne, Seigneur. » « Moi non plus, dit Jésus, je ne te condamne pas. Retire-toi ; mais, désormais, ne pèche plus. »

Jésus dit encore aux Juifs : « Je suis la lumière du monde. Celui qui m’accompagne ne marche pas dans les ténèbres, mais il possèdera la lumière de la vie. » « C’est toi-même, lui dirent les Pharisiens, qui rends témoignage sur toi : ton témoignage n’est pas valable. » « Quand bien même ce serait moi qui rendrais sur moi témoignage, répondit Jésus, mon témoignage serait valable, car je sais, moi, d’où je suis venu et où je retourne, tandis que vous autres, vous ne savez ni d’où je viens, ni où je retourne. Vous autres, vous jugez d’après la chair (que vous voyez) ; moi, (pour le moment), je ne juge personne, mais, s’il m’arrivait de juger, mon jugement serait valable ; parce que je ne suis pas seul : il y a moi, et le Père qui m’a envoyé. Or, dans votre Loi, il est écrit qu’un témoignage est valable avec deux témoins. Or, il y a moi qui rends témoignage sur moi-même, et il y a aussi le Père qui m’a envoyé et qui rend témoignage sur moi. » « Où est ton père » ? lui dirent-ils. « Vous ne connaissez ni moi ni mon Père, répondit Jésus. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. »

C’est dans la salle du trésor qu’il leur parlait ainsi  ce jour-là où il enseignait dans le Temple. Et personne ne put encore s’emparer de lui, parce que son heure n’était pas venue.

Il leur dit encore : « Pour moi, je m’en retourne. Et (bientôt) vous me chercherez, et c’est dans votre péché que vous mourrez : car, là où, moi je vais, vous autres, vous ne pouvez pas venir. » Les Juifs se mirent à dire entre eux : « Est-ce qu’il va se tuer pour dire : là où, moi je vais, vous autres, vous ne pouvez pas venir ? » « Vous autres, leur dit Jésus, vous êtes d’en bas ; pour moi, je suis d’en haut. Vous autres, vous appartenez à ce monde ; pour moi, je n’appartiens pas à ce monde. Je viens de vous dire que c’est dans vos péchés que vous mourrez : c’est parce que vous ne croyez pas que c’est moi qui suis, que vous mourrez dans vos péchés. » Ils se mirent donc à lui dire : « Toi, qui es-tu ? » « Vaut-il seulement la peine, dit Jésus, que je vous (en) parle ! C’est plutôt sur vous que j’aurais beaucoup à dire et beaucoup de jugements à prononcer. Mais Celui qui m’a envoyé a ses raisons. C’est ce qu’il m’a commandé que je dois enseigner au monde (les Juifs ne comprirent pas que, par là, il leur désignait son Père). Quand vous aurez dressé en l’air le Fils de l’homme, alors vous saurez que c’est moi qui suis, mais que je ne fais rien de moi-même, et que je n’enseigne que ce que mon Père m’a dit d’enseigner. Et Celui qui m’a envoyé est (toujours) avec moi : il ne m’a pas abandonné seul, car c’est ce qui lui plaît que je fais toujours. » En l’entendant parler ainsi, il y en eut beaucoup qui crurent en lui. Et Jésus dit à ceux qui se trouvèrent croire en lui : «  C’est en vivant de ma parole que vous êtes vraiment mes disciples. C’est alors que vous connaîtrez la vérité et que la vérité vous tirera de l’esclavage. » « Mais, lui dirent-ils, nous sommes les fils d’Abraham ! Et nous n’avons jamais été les esclaves de personne ! Comment peux-tu dire : « Vous deviendrez libres ? » « En vérité, en vérité, je vous le dis, répondit Jésus, tous ceux qui commettent le péché sont les esclaves du péché. Ce n’est pas l’esclave qui demeure pour toujours dans la maison, c’est le fils : si donc c’est le fils qui vous tire de l’esclavage, vous serez vraiment libres. Je sais bien que vous êtes les enfants d’Abraham, (ajouta Jésus pour les autres Juifs). Et pourtant, vous cherchez à me faire mourir, parce que (en réalité), vous ne voulez pas faire, en vous, place à ma parole. Et pourtant, je ne fais que dire ce que mon Père m’a commandé, comme vous-mêmes, vous faites ce que votre père vous commande. » « Notre père, répliquèrent-ils, c’est Abraham ! » « Si c’est Abraham qui est votre père, faites donc alors les œuvres d’Abraham. Malheureusement, vous cherchez à me tuer, moi, qui n’ai fait que vous dire la vérité que je tiens de Dieu : voilà ce que n’aurait jamais fait Abraham. Non, vous faites bien les œuvres de votre vrai père. » « Nous autres, lui dirent-ils, nous ne sommes pas nés de la prostitution ; nous n’avons qu’un père, qui est Dieu. » « Si c’était Dieu votre père, répliqua Jésus, vous m’aimeriez, car c’est de Dieu que je suis sorti et que je suis venu : je ne suis pas venu de moi-même, c’est Lui qui m’a envoyé. Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage ? Parce que vous ne voulez pas accepter ma Doctrine. (En réalité), votre père à vous, c’est le diable, et c’est bien ce que votre père veut, que vous, vous voulez faire. Celui-là a été homicide dès le commencement : il ne pouvait pas se tenir dans la vérité, car la vérité n’a rien affaire avec lui.  C’est quand il dit le mensonge qu’il parle de son propre fonds, car il est le mensonge même et le père du mensonge. Et moi, parce que je dis la vérité, vous ne me croyez pas. Qui d’entre vous peut me convaincre de péché ? Si je dis la vérité, pourquoi, vous autres, ne me croyez-vous pas ? Celui qui est enfant de Dieu, entend les paroles de Dieu ; si vous n’entendez pas les paroles de Dieu, c’est que vous n’êtes pas les enfants de Dieu» « N’avons-nous pas raison, nous autres, lui répliquèrent les Juifs, de dire que tu es un Samaritain  et que tu es possédé d’un démon ? » « Ce n’est pas moi qui suis possédé d’un démon, répondit Jésus : seulement j’honore mon Père ; mais c’est vous autres qui m’outragez. Pour moi, certes, je ne cherche point ma gloire ; il en est un qui s’en charge et qui juge. En vérité, en vérité, je vous le dis, si quelqu’un pratique ma parole, il ne verra jamais la mort. » « C’est bien maintenant que nous constatons que tu es possédé d’un démon. Abraham est mort, ainsi que les Prophètes, et toi, tu dis : Si quelqu’un pratique ma parole, il ne goûtera jamais la mort. Est-ce que toi, par hasard, tu serais plus grand que notre père Abraham, qui est mort ? Et les Prophètes aussi sont morts. Qui prétends-tu être ? » « Si c’est moi-même qui me glorifie, répondit Jésus, ma gloire n’est rien ; mais c’est mon Père qui me glorifie, mon Père dont vous dites qu’Il est votre Dieu. Mais, vous autres, vous ne le connaissez pas, tandis que moi, je le connais, et, si je disais que je ne le connais pas, je serais semblable à vous, un menteur. Mais je le connais, et je fais ce qu’il me dit. Abraham, votre père, a tressailli de joie à la pensée de voir ma venue ; il l’a vue, et il a été rempli de joie. » « Tu n’as pas encore cinquante ans, lui dirent les Juifs, et tu as vu Abraham ? » « En vérité, en vérité, je vous le dis, répondit Jésus, avant qu’Abraham ne fût, je suis. » Là-dessus, ils prirent des pierres pour le lapider ; mais Jésus, se dérobant, sortit du Temple.

En passant, Jésus vit un homme aveugle de naissance : « Rabbi, lui demandèrent ses disciples, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » « Ni lui, ni ses parents n’ont péché ; à son occasion, Dieu a seulement voulu manifester sa puissance. Pendant qu’il fait jour encore, il nous faut accomplir les œuvres de Celui qui m’a envoyé. Voici venir la nuit, où personne ne peut plus œuvrer : tant que je suis dans ce monde, je suis encore la lumière du monde. » En achevant ces mots, il cracha à terre, fit de la boue avec sa salive et enduisit, avec cette boue, les yeux de l’aveugle : « Va maintenant, lui dit Jésus, te laver à la piscine de Siloam (mot qui signifie envoyé). » Il y alla, s’y lava et en partit guéri. Ses voisins et ceux qui avaient l’habitude de le voir jusque-là mendier, disaient : « N’est-ce pas celui qui était assis là, et mendiait ? » D’aucuns disaient : « C’est lui. » D’autres disaient : « Ce n’est pas lui mais il lui ressemble. » Lui, leur disait : « C’est bien moi « Comment se fait-il, lui disaient-ils alors, que tes yeux se soient ouverts ? » « L’homme qu’on appelle Jésus, leur répondit-il, a fait de la boue, en a enduit mes yeux, et m’a dit : Va te laver à Siloam. J’y suis allé, je me suis lavé, et j’ai vu. » « Où est cet homme ? » lui dirent-ils. « Je ne sais », répondit-il. On amena aux Pharisiens l’ancien aveugle. (Or, c’était un Sabbat que Jésus  avait fait de la boue et avait ouvert ses yeux.) Les Pharisiens se mirent donc aussi à lui demander  comment il se faisait qu’il voyait : « Il a mis, leur dit-il, de la boue sur mes yeux, j’ai été me laver et je vois. » Quelques-uns des Pharisiens se mirent à dire : « Cet homme n’est pas un envoyé de Dieu, puisqu’il n’observe pas le Sabbat. » Mais d’autres disaient : « Comment un homme pécheur peut-il faire de si grands miracles ? » Et ils n’étaient pas d’accord entre eux. S’adressant à l’aveugle : « Toi, que dis-tu de lui ? lui demandèrent-ils, toi à qui il a ouvert les yeux ? » « C’est un Prophète », répondit-il. Les Juifs ne voulurent pas croire ce que l’homme leur racontait, qu’il était hier aveugle et qu’il avait recouvré la vue, avant d’avoir fait venir ses parents, pour les interroger : « C’est bien là votre fils ? leur demandèrent-ils. Et vous dites qu’il est bien né aveugle. Comment donc se fait-il qu’il voit maintenant ? » « Nous n’en savons rien. Qui lui a ouvert les yeux ? Nous autres, nous n’en savons rien. Interrogez-le lui-même. Il a l’âge. Il peut parler lui-même pour lui. » Les parents parlaient ainsi parce qu’ils avaient peur des Juifs. Les Juifs avaient, en effet, décidé entre eux, que quiconque reconnaîtrait Jésus pour le Christ serait chassé de la synagogue. Voilà pourquoi les parents de l’aveugle-né leur avaient dit : « Il a l’âge. Interrogez-le lui-même. » Ils convoquèrent donc, une seconde fois, l’homme qui avait été aveugle, et lui dirent : «  Jure devant Dieu de dire la vérité. Nous autres, nous savons que cet homme est un pécheur. » « S’il est un pécheur, je n’en sais rien. Je ne sais qu’une chose, c’est j’étais aveugle et que maintenant, je vois. » « Que t’a-t-il fait ? lui dirent-ils encore. Comment t’a-t-il ouvert les yeux ? » «  Je vous l’ai déjà dit, et vous n’avez pas fait attention à mes paroles. Pourquoi voulez-vous encore l’entendre ? Est-ce que vous autres aussi, vous voudriez devenir ses disciples ? » Et ils lui répondirent avec des injures : « C’est toi qui es son disciple. Nous autres, nous sommes les disciples de Moise. Nous autres, nous savons que Dieu a parlé à Moise. Quant à cet homme-là, nous ne savons pas d’où il vient. » « Voilà justement qui est étrange, que vous autres, vous ne sachiez pas d’où il vient, alors qu’il m’a ouvert les yeux. Nous savons que Dieu n’écoute pas les pécheurs, mais que, s’il y a quelqu’un qui honore Dieu et fait sa volonté, c’est celui-là que Dieu écoute. De tout temps, on n’a pas entendu dire que quelqu’un ait rendu la vue à un aveugle-né. Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne saurait rien faire de semblable. » «  C’est dans les péchés que tout entier, tu es né, lui répondirent-ils; et c’est toi qui nous fais la leçon ? » Et ils le mirent à la porte. Jésus apprit qu’ils l’avaient mis à la porte, et, l’ayant rencontré, il lui dit : « Est-ce que toi, tu crois au Fils de l’homme ? » « Qui donc est-il, Seigneur, répondit-il, pour que je croie en lui ? » « Tu le connais. Et celui qui te parle, c’est lui. » « Je crois, Seigneur » s’écria t-il, et il se prosterna devant lui. Et Jésus dit : « Je suis venu passer ce monde au crible : ceux qui ne voyaient pas verront ; et ceux qui voyaient deviendront aveugles. » En entendant ces paroles, quelques-uns d’entre les Pharisiens qui étaient avec lui, lui dirent : « Est-ce que nous autres aussi, nous serions des aveugles ? » « Si vous disiez que vous êtes des aveugles, leur dit Jésus, vous n’auriez plus de péché. Malheureusement, ce que vous dites, c’est : Nous voyons (très bien). Voilà pourquoi votre péché demeure. » « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n’entre pas par la porte dans le bercail des brebis, mais y grimpe par un autre endroit, celui-là est un voleur et un brigand. Celui qui entre par la porte est le pasteur. C’est à celui-là que le portier ouvre ; c’est sa voix que les brebis connaissent ; et, quand il les emmène, c’est chacune par son nom qu’il les nomme. Quand il les fait sortir, il marche à leur tête, et ses brebis le suivent parce qu’elles connaissent sa voix. Elles ne suivront pas un étranger, elles s’enfuiront plutôt à sa voix parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers. » Telle est la parabole que Jésus dit aux Pharisiens ; mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur voulait dire. Jésus reprit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, c’est moi qui suis la porte par où passent les brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands : les brebis ne les ont pas écoutés. C’est moi qui suis la porte. Si c’est par moi qu’on entre, on pourra entrer et sortir, et pâturer en sûreté. Le voleur, lui, ne vient que pour voler, égorger et détruire, tandis que moi, je viens pour donner la vie, et une vie abondante. C’est moi qui suis le vrai pasteur. Le vrai pasteur donne sa vie pour ses brebis. Le mercenaire, au contraire, qui n’est nullement pasteur, et à qui les brebis n’appartiennent point, en voyant venir le loup emporte les brebis et les disperse de tous côtés. C’est qu’il n’est que mercenaire et qu’il ne s’intéresse pas personnellement aux brebis. C’est moi qui suis le vrai pasteur, je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme mon Père me connait et comme je connais mon Père. (Je suis le vrai Pasteur :) et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai aussi d’autres brebis qui ne sont pas dans ce bercail ; celles-là aussi, je dois les mener ; elles écouteront ma voix et, il n’y aura, avec les autres, qu’un seul troupeau et qu’un seul pasteur. Si mon Père m’aime, c’est parce que conformément à ses ordres, je donne ma vie et la reprends ensuite. Personne n’a réussi à me l’enlever ; c’est moi qui la dépose ici de moi-même. J’ai mission de la donner, et j’ai mission de la reprendre. C’est le commandement que j’ai reçu de mon Père. » A l’occasion de ce nouveau discours, il y eut encore désaccord entre les Juifs. Beaucoup d’entre eux disaient : « C’est un démon qui le possède ; il devient fou. Pourquoi restez-vous à l’écouter ? » « D’autres disaient : « Ce ne sont pas les paroles d’un possédé. Est-ce qu’un démon peut ouvrir les yeux des aveugles ? »

On célébrait alors à Jérusalem la fête de la Purification du Temple. C’était l’hiver, et Jésus allait et venait sous le portique de Salomon. C’est à ce moment que les Juifs, se resserrant autour de lui, se mirent à lui dire : « Quand dois-tu finir de nous tenir en suspens ? Si c’est toi qui es le Christ, dis-nous-le catégoriquement. » « Je vous l’ai (déjà) dit, répondit Jésus, mais vous ne me croyez pas. Ce sont les œuvres que je fais au nom de mon Père, qui me rendent témoignage. Mais vous ne me croyez pas, parce que vous n’êtes pas de mes brebis. Mes brebis, elles, reconnaissent ma voix, et moi, je les connais, et elles me suivent. Moi, je leur donne une vie éternelle ; elles ne périront jamais ; et personne ne pourra me les ravir.

9 septembre 2013

EVANGILE SELON SAINT JEAN

EVANGILE SELON SAINT JEAN - 2 -

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Après avoir passé là ces deux jours, il partit pour la Galilée, attestant que si un prophète est bien reçu, ce n’est pas dans son propre pays. Quand il arriva dans la Galilée, les gens du pays qui avaient été à Jérusalem et qui avaient vu toutes les choses extraordinaires qu’il avait accomplies pendant la fête, lui firent bon accueil. Il retourna à Cana, où il avait changé l’eau en vin. Et un dignitaire royal dont le fils était malade à Capharnaüm, et qui avait appris que Jésus était arrivé de Judée dans le pays, vint le trouver pour lui demander de descendre guérir son fils, car il était sur le point de mourir. « Pour croire, lui dit Jésus, vous autres, il vous faut voir, de vos yeux, des miracles et des prodiges. » « Seigneur, lui dit le dignitaire, descends avant que mon fils ne meure. » « Pars, lui dit Jésus : ton fils est en vie. » Et cet homme crut à la parole que Jésus venait de prononcer, et il partit. Il descendait, quand il vit tout à coup ses serviteurs venir au-devant de lui pour lui dire : « Ton fils est en vie ». Il leur demanda à quelle heure il s’était trouvé mieux : « C’est hier, à la septième heure, lui répondirent-ils, que la fièvre l’a quitté. » Le père constata que c’était l’heure où Jésus lui avait dit : « Ton fils est en vie. » Et il crut (en Jésus), lui et toute sa maison. Ce fut là le second miracle de Jésus. Il le fit à son retour de la Judée en Galilée.

Une fête des Juifs avait lieu quelques temps après, et Jésus monta à Jérusalem. Or, il y a, à Jérusalem, tout près de la Porte des Brebis, une piscine qui porte le nom hébreu de Bézatha et qui a cinq portiques. Sous ces portiques étaient couchés, en grand nombre, des infirmes, des aveugles, des boiteux, des gens aux membres atrophiés, (qui attendaient le bouillonnement de l’eau). Car l’Ange du Seigneur descendait de temps à autre dans la piscine et agitait l’eau, et le premier qui descendait dans la piscine après l’agitation de l’eau était guéri de son mal, quel qu’il fut. Or il y avait là un homme qui traînait son infirmité depuis trente-huit ans. En le voyant étendu, Jésus, qui savait qu’il était depuis longtemps dans cet état, lui dit : « Veux-tu être guéri ? » « -Seigneur, lui répondit l’infirme, quand l’eau bouillonne, je n’ai personne pour me mettre dans la piscine. Pendant que j’y vais, c’est un autre qui descend avant moi. » « Lève-toi, lui dit Jésus, prends ton grabat et marche. » Aussitôt l’homme se trouva guéri ; il prit son grabat et se mit en route. Or, ce jour-là était un sabbat. Les Chefs des Juifs dirent donc à celui qui se trouvait guéri : « C’est le Sabbat, et il t’est défendu de porter ton grabat. » « Celui qui m’a guéri, leur répondit-il, m’a dit : « Prends ton grabat et marche. »  « Quel est donc cet homme, lui demandèrent-ils, qui t’a dit : « Soulève ton grabat et marche ? » Celui qui avait été guéri ne savait pas qui c’était, car, comme il y avait foule dans l’endroit, Jésus s’était dérobé. Quelques temps après, Jésus le trouve dans le Temple et lui dit : « te voilà guéri, ne commets plus de péché : car il pourrait t’arriver pire encore. » Cet homme s’en alla dire aux Juifs que c’était Jésus qui l’avait guéri. Et parce qu’il avait guéri le jour du Sabbat, les Juifs s’en prenaient à Jésus. Il leur répliqua : « Jusqu’à présent, mon Père, lui, ne cesse d’agir, et, moi non plus, je ne cesse pas d’agir. » Mais quand ils le virent non seulement opérer le jour du Sabbat, mais encore dire que Dieu était son propre Père et se proclamer égal à Dieu, les Chefs des Juifs ne s’arrêtèrent pas là et cherchèrent à le faire mourir. C’est alors que Jésus leur répliqua en ces termes : « En vérité, en vérité, je vous le dis, le Fils ne peut rien faire de lui-même sans le faire voir à son Père. Car tout ce que fait le Père, le Fils le fait semblablement. Car le Père aime son Fils et il lui montre tout ce qu’il fait lui-même. Et il lui montrera des choses qu’il fait qui sont encore plus grandes que celles que vous voyez et qui vous plongeront dans l’étonnement.

En effet, de même que le Père ressuscite les morts et leur donne la vie, de même le Fils, de son côté, donne la vie à ceux qu’il veut. Ce n’est pas le Père qui se charge de juger personne : c’est son Fils qu’il a chargé de tout ce qui concerne le jugement. Car il veut que tous honorent son Fils comme le Fils honore son Père. Car celui qui n’honore pas le Fils, n’honore pas non plus le Père qui l’a envoyé. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui écoute ma parole et croit à Celui qui m’a envoyé, tient la vie éternelle ; il ne passe pas en jugement, il passe seulement de la mort à la vie. En vérité, en vérité, je vous le dis, l’heure vient (et c’est maintenant) où les morts entendront la voix du Fils de Dieu et où ceux qui l’auront entendue recevront la vie. Car, de même que le Père tient la vie en lui, de même il a donné à son Fils de tenir aussi la vie en lui. Et c’est à lui qu’il a remis le pouvoir de juger, parce qu’il est le Fils de l’homme. Ne soyez pas surpris si l’heure arrive où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront la voix du Fils, et si ceux qui auront fait le bien sortiront pour ressusciter à une vie nouvelle, pendant que ceux qui auront fait le mal sortiront pour passer en jugement. Je ne puis rien faire de moi-même : c’est suivant ce que j’entends de mon Père que je prononce mon jugement, et mon jugement est conforme à la justice, car je ne cherche pas à faire ce que je veux, je cherche à faire ce que veut Celui qui m’a envoyé. Si c’est moi qui me rends témoignage à moi-même, mon témoignage est sans valeur ; mais c’est un autre qui me rend témoignage, et je sais la valeur du témoignage qu’il me rend. Vous autres, vous avez envoyé consulter Jean, qui a rendu, du reste, témoignage à la vérité. Mais moi, je ne me contente pas du témoignage d’un homme ; et, si je parle du témoignage qu’il a rendu à la vérité, c’est pour que son témoignage vous conduise au salut. Jean était la lampe qui chauffe et qui brille, et vous autres, un instant, vous avez cru trouver en lui la joie dans sa lumière. Mais, pour moi, je tiens un témoignage plus grand que celui de Jean, car ce sont les œuvres que mon Père m’a donné à accomplir qui rendent témoignage que c’est le Père qui m’a envoyé. Et c’est aussi le Père qui m’a envoyé qui me rend lui-même témoignage. Vous n’avez jamais entendu sa voix ni vu sa face. Et quant à sa parole, vous ne pouvez pas dire qu’elle demeure en vous, puisque vous ne croyez pas à celui qu’il a envoyé. Scrutez les Ecritures, puisque, vous autres, vous croyez tenir en elles la vie éternelle. Et bien, ce sont elles-mêmes qui me rendent témoignage. Et pourtant, vous ne voulez pas venir me trouver pour avoir la vie. Moi, je n’ai que faire de la gloire que donnent les hommes. Mais, pour vous autres, je sais qu’au fond de vos cœurs, vous n’aimez pas Dieu. Moi, c’est au nom de mon Père que je suis venu, et vous ne voulez pas de moi. Et si un autre vient en son propre nom, c’est lui que vous recevrez. Comment pourriez-vous croire, vous qui n’appréciez que les hommages que vous vous rendez les uns autres, et qui vous souciez si peu de l’approbation du seul qui compte ? Ne croyez pas que c’est moi qui irai devant mon Père  vous accuser : votre accusateur, c’est Moise, sur qui reposent pourtant vos espérances. Car, si vraiment vous croyiez si bien en Moise, vous croiriez en moi, car c’est de moi qu’a parlé Moise dans les Ecritures. Mais si vous ne croyez pas ce que, lui, a écrit, comment pourrez-vous croire ce que moi, je vous dis ?

 

 

Jésus s’en alla ensuite au-delà de la mer de Galilée (ou) de Tibériade. Une foule de gens, témoins des guérisons merveilleuses qu’il opérait, s’attachaient à ses pas. Jésus gravit une montagne, et là s’assit avec ses disciples. On approchait alors de la Pâque, la (grande) fête des Juifs. Levant les yeux et voyant la foule immense qui montait toujours vers lui, Jésus dit à Philipe : « Où pourrons-nous acheter des pains pour nourrir tout ce monde ? » Il parlait ainsi pour l’éprouver car il savait bien ce qu’il allait faire. Philippe lui répondit : « Deux cents deniers de pains ne suffiraient pas pour que chacun en ait au moins un peu. » Un des ses disciples, André, le frère de Simon Pierre, lui dit : « Il y a ici un petit garçon qui a cinq pains d’orge et deux poissons : mais qu’est-ce que cela pour tant de monde ? » « Faites installer les gens » dit Jésus. L’endroit était couvert d’une herbe épaisse. Les gens s’étendirent donc là. Il y avait à peu près cinq mille hommes. Jésus prit les pains, les bénit et les distribua aux gens qui étaient là, et il en fit autant pour les poissons, tout le temps qu’ils en voulurent. Quand ils eurent été rassasiés, il dit à ses disciples : « Ramassez les morceaux qui restent, pour ne rien laisser perdre. » Ils les ramassèrent donc, et ils remplirent douze corbeilles avec les morceaux des cinq pains d’orge que ceux qui avaient mangé avaient laissés. En voyant les merveilles qu’il avait accomplies, les gens disaient : « C’est vraiment là le prophète qui doit venir dans le monde. »

Mais Jésus, sachant qu’ils étaient sur le point de venir l’enlever pour le proclamer Roi, se retira, encore une fois, seul dans la montagne. Quand le soir fut venu, ses disciples descendirent au bord de la mer, montèrent dans une barque, et se dirigèrent vers Capharnaüm, sur l’autre rive. La nuit était arrivée que Jésus ne les avait pas encore rejoints. Et, sous le souffle d’un grand vent, la mer commençait à se soulever. Ils se trouvaient avoir ramé environ sur vingt-cinq ou trente stades, quand ils virent Jésus qui marchait sur l’eau et était tout près de la barque, et ils eurent peur. « C’est moi, leur dit-il, n’ayez pas peur. »Ils s’empressèrent de le prendre avec eux, et la barque aussitôt aborda à la rive vers laquelle ils se dirigeaient.

La foule restée sur l’autre rive avait constaté qu’il n’y avait eu là qu’une seule barque, que Jésus n’était pas monté avec ses disciples dans cette barque et que ses disciples étaient bien partis seuls. Le lendemain, elle vit d’autres embarcations venant de Tibériade arriver à l’endroit où elle avait mangé le pain béni par le Seigneur. Se rendant compte alors que Jésus n’était plus là, non plus que ses disciples, la foule monta à son tour dans ces embarcations  et vint chercher Jésus à Capharnaüm. Quand les gens l’eurent trouvé de l’autre côté de la mer, ils lui dirent : « Rabbi, quand donc es-tu venu ici ? » Jésus leur répondit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, vous me cherchez, non pas parce que vous avez vu des miracles, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés. Recherchez non la nourriture qui périt, mais la nourriture qui demeure pour la vie éternelle, celle que le Fils de l’homme vous donnera, car c’est lui que Dieu le Père a marqué de son sceau. « Quelles sont donc les œuvres de Dieu, lui dirent-ils, qu’il faut que nous fassions ? »  « L’œuvre de Dieu qu’il faut que vous fassiez, leur répondit Jésus, est de croire en Celui que Dieu a envoyé. » « Quelle œuvre significative, as-tu toi, à nous montrer  pour que nous croyions en toi ? Quelle œuvre fais-tu ? Nos pères, à nous, ont mangé la manne dans le désert : comme le dit l’Ecriture, (Moise) leur a envoyé du Ciel un pain à manger. » « En vérité, en vérité, je vous le dis, répondit Jésus, Moise ne vous a pas donné le pain qui vient du Ciel ; mais, aujourd’hui, mon Père vous donne le vrai pain qui vient du Ciel. Car le pain de Dieu est celui qui descend (vraiment) du ciel et donne la vie au monde. »  « Seigneur, lui dirent-ils, en tous temps, donne-nous ce pain. » « C’est Moi, leur dit Jésus, qui suis le pain de la vraie vie : celui qui vient à moi n’aura pas faim, et celui qui croit en moi n’aura jamais soif. Mais, je vous l’ai dit, vous m’avez vu et vous ne croyez point. Tous ceux que mon Père me donne, c’est moi qu’ils viendront trouver, et tous ceux qui viendront me trouver, ce n’est pas moi qui les abandonnerai ; car je ne suis pas descendu du Ciel pour faire ma volonté, mais pour faire la volonté de Celui qui m’a envoyé ; or la volonté de Celui qui m’a envoyé est que je ne laisse rien périr de ce qu’il m’a donné, et que, le dernier jour, je les rende à la vraie vie. Car c’est la volonté de mon Père que tous ceux qui voient le Fils et croient en lui, aient la vie éternelle, et que moi, je les ressuscite au dernier jour. » Les Juifs se mirent à murmurer contre lui parce qu’il avait dit : C’est moi qui suis le vrai pain qui est descendu du Ciel. « N’est-ce pas là Jésus, disaient-ils, le fils de Joseph, et dont, nous autres, nous connaissons bien le père et la mère ? Comment maintenant peut-il dire : Je suis descendu du Ciel ? » « Ne murmurez pas entre vous, leur dit Jésus. Nul ne peut venir à moi s’il n’y est attiré par le Père qui m’a envoyé, et c’est moi qui le ressusciterai au dernier jour. Il est écrit dans les Prophètes : Dieu instruira tous les hommes. Et tous ceux qui ont entendu le Père et retenu son enseignement viennent à moi. Ce n’est pas que quelqu’un ait vu le Père ; excepté celui qui vient de Dieu : celui-là a vu le Père. En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit tient la vie éternelle. C’est moi qui suis le pain de la vie (éternelle). Vos pères à vous ont mangé dans le désert la manne, et sont morts. Voici le pain qui descend du ciel, et dont moi je dis que ceux qui en mangeront ne mourront pas. C’est moi qui suis le pain vivant  qui est descendu du ciel : celui qui mangera de ce pain vivra éternellement, et le pain que, moi, je donnerai, c’est ma chair (livrée) pour la vie du monde. » Là-dessus, les Juifs se mirent à discuter entre eux : « Comment, disaient-ils, cet homme, peut-il nous donner sa chair à manger ? » « En vérité, en vérité, je vous le dis, répondit Jésus, si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme, et si vous ne buvez pas son Sang, vous n’avez pas de vie en vous. Celui qui mange ma chair et boit mon sang tient la vie éternelle, et c’est moi qui le ressusciterai au dernier jour ; car ma chair est une véritable nourriture et mon sang un véritable breuvage. Celui qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi, et moi je demeure en lui. De même que mon Père, qui est (toute) vie, m’a envoyé, et que je ne vis que par mon Père, de même celui qui me mange vivra par moi. Voici le pain qui est descendu du ciel, non pas comme celui qu’ont mangé vos pères et qui ne les a pas empêchés de mourir : celui qui mangera de ce pain vivra éternellement. » Ce fut là l’enseignement que Jésus donna en synagogue, à Capharnaüm. Après l’avoir entendu, plusieurs de ses disciples dirent entre eux : « Voilà qui est dur à accepter ! Qui peut seulement l’écouter ? » Jésus, connaissant par sa science intérieure que ses disciples murmuraient à ce sujet, ajouta : « Ce que j’ai dit vous offusque ? Que direz-vous quand vous verrez le Fils de l’homme remonter au lieu d’où il était descendu ? C’est l’esprit qui donne la vie, la chair (toute seule) ne sert à rien ; ce que je vous ai dit est esprit et vie. Mais il y en a, parmi vous, quelques uns qui ne croient pas (car Jésus savait, dès le début, quels étaient ceux qui ne croyaient pas et quel était celui qui le trahirait). Voilà pourquoi, ajouta t-il, je vous ai dit que personne ne peut venir à moi si cela ne lui a pas été donné par le Père. » C’est à la suite de ce discours que beaucoup de ses disciples reculèrent et qu’ils cessèrent de le suivre ; et Jésus dit aux Douze : « Vous aussi, est-ce que vous voulez vous en aller ? » « Seigneur, lui répondit Simon Pierre, à qui irions-nous ? Tu détiens les paroles de la vie éternelle ; et nous autres, nous croyons et nous savons que Tu es le Saint de Dieu. » « C’est moi, leur dit Jésus, qui vous ai choisis (tous) les douze, n’est-ce pas ? Et pourtant, parmi vous, il y en a un qui est un démon. » Il voulait parler de Judas, fils de Simon, de la ville de Kérioth, l’un des Douze (en effet), et qui devait le livrer.

 

 

Jésus se mit ensuite à parcourir la Galilée ; il ne voulait pas circuler en Judée car les Juifs cherchaient à le faire mourir. La fête des Juifs (dite) de la scénopégie était proche. Ses frères lui dirent donc : « Ne reste pas dans ce pays : va en Judée, pour que tes disciples (de là-bas), eux aussi, voient les œuvres que tu fais, car on ne fait rien dans l’ombre quand on veut paraître au grand jour. Puisque tu accomplis ces miracles, manifeste-toi au monde (car ses frères eux-mêmes ne croyaient pas en lui). « Mon heure à moi, leur dit Jésus, n’est pas encore venue, mais votre heure à vous est là, (et elle vous attend) toujours. Vous autres, le monde ne peut pas vous haïr ; mais moi, il me hait parce que, moi, je témoigne contre lui, que ses œuvres sont mauvaises. Vous autres, montez à la fête. Pour le moment, moi, je n’y monte pas ; mon heure n’est pas encore venue. » Et, après leur avoir parlé ainsi, il resta en Galilée. Mais quand ses frères furent montés à la fête, il y monta lui aussi à son tour, non pas ostensiblement, mais sans se faire connaître. C’est pourquoi au milieu de la fête, les Juifs le cherchaient (partout) : « Où est-il donc ? » disaient-ils. Et tout le monde, tout bas, parlaient de lui : « C’est un homme de bien », disaient les uns. « Pas du tout, répondaient les autres, c’est un imposteur qui séduit la foule. » Mais, par crainte des Juifs, personne n’osait parler de lui ouvertement. On était déjà au milieu de la fête, quand Jésus, un jour de sabbat, monta au temple pour y enseigner. Et les Juifs se demandaient avec étonnement : « Comment se fait-il qu’il ait tant de connaissances sans avoir suivi nos leçons ? » « Mon instruction, leur dit Jésus, ne vient pas de moi, mais de Celui qui m’a envoyé ; et, si quelqu’un veut (également) faire la volonté de Dieu, il saura reconnaître si ma doctrine vient de Dieu, ou si ma doctrine est personnelle. C’est celui parle de son propre fonds qui recherche sa propre gloire. Mais celui qui recherche la gloire de Celui qui l’a envoyé, celui-là parle au nom de la vérité, celui-là n’est pas un imposteur. Moise ne vous a-t-il pas donné la Loi ? Et pourtant, aucun d’entre vous ne pratique la Loi : (en effet), pourquoi cherchez-vous à me faire mourir ? » « Tu es possédé du démon, lui répondit la foule. Qui est-ce qui cherche à te faire mourir ? » « J’ai fait, répondit Jésus (s’adressant aux Chefs des Juifs), j’ai fait une guérison (le jour du Sabbat), et vous en avez été surpris. C’est Moise qui vous a prescrit la circoncision (en réalité, la circoncision ne date pas de Moise mais des Patriarches), et pourtant vous n’hésitez pas à la pratiquer sur un homme, (même) un jour de Sabbat. Si, pour ne pas manquer à la Loi de Moise, vous n’hésitez pas à pratiquer, le jour même du Sabbat, sur un homme, une opération (insignifiante), allez-vous entrer en fureur contre moi parce que, le jour du Sabbat, je rends à un homme, la santé de son corps tout entier ? Ne jugez pas d’après les conventions, jugez d’après le fond des choses. » Quelques habitants de Jérusalem se mirent alors à dire entre eux : « N’est-ce pas là celui qu’on cherche à faire mourir ? Voici qu’il parle ouvertement et on ne lui dit rien ; Est-ce que vraiment, par hasard, les Chefs auraient reconnu que c’est là le Christ ? Pourtant, celui-ci, nous savons d’où il vient ; tandis que le Christ, quand il viendra, personne ne pourra dire d’où il vient. » Et Jésus, qui continuait à enseigner dans le Temple, s’écria : « Mais si ! Vous me connaissez ! Et vous savez (parfaitement) d’où je viens ! Je ne suis pas venu de moi-même.

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Notre Dame Miraculeuse des Roses
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