EVANGILE SELON SAINT JEAN - 3 -
Il y en a vraiment un qui m’a envoyé. Et c’est celui-là que vous ne connaissez pas. Mais moi je le connais, car je viens de lui, et c’est lui qui m’a envoyé. » Ils essayèrent alors de s’emparer de lui, mais personne ne put mettre la main sur lui, car son heure n’était pas encore venue. Néanmoins, parmi la foule, beaucoup crurent en lui. « Quand le Christ viendra, disaient-ils, pourra t-il faire plus de prodiges que n’en accomplit celui-ci ? » Quand les Pharisiens apprirent que la foule parlait ainsi à son sujet, ils envoyèrent, de concert avec les Grands Prêtres, leur police pour l’arrêter : « Je ne suis plus avec vous que pour bien peu de temps avant de retourner auprès de Celui qui m’a envoyé. (Un moment viendra où) vous me chercherez sans pouvoir me trouver, car, là où je demeure, vous ne pouvez pas venir. » Les Juifs se dirent alors entre eux : « Où doit-il aller pour que nous ne le trouvions pas ? Va-t-il parcourir le Diaspore (des Juifs), et enseigner (à leur tour) les Gentils ? Que signifie ce qu’il vient de dire : Vous me chercherez sans pouvoir me trouver : là où je demeure, vous ne pourrez pas venir ? »
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Le dernier jour de la fête, qui était aussi le plus solennel, Jésus parla debout. « Si quelqu’un a soif, s’écria t-il, qu’il vienne à moi et qu’il boive. Si quelqu’un croit en moi, des fleuves d’eau vive, dit l’Ecriture, couleront (aussi) de son sein. »
Il parlait là de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui croiraient en lui ; mais il n’y avait pas encore eu d’envoi de l’Esprit, parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié. Quelques-uns de ceux qui, dans la foule, avaient entendu ces paroles, se mirent à dire : « c’est vraiment là le Prophète. » D’autres disaient : « C’est le Christ. » Mais d’autres répliquaient : « Est-ce que le Christ peut venir de Galilée ? L’Ecriture ne dit-elle pas que le Christ doit descendre de David et qu’il doit naître à Bethléem, la localité où David est né lui-même ? » La foule était donc très partagée à son sujet. Il y en avait quelques-uns, dans cette foule, qui voulaient s’emparer de lui, mais personne ne mit sur lui la main. Les policiers revinrent donc auprès des Grands Prêtres et des Pharisiens qui leur demandèrent : « Pourquoi ne l’avez-vous pas amené ? » « Jamais, leur répondirent les policiers, personne n’a parlé comme cet homme. » « Est-ce que par hasard, s’écrièrent les Pharisiens, vous aussi, vous vous seriez laissés séduire ? Est-ce que vous avez vu un des Chefs (du peuple) ou des Pharisiens croire en lui ? Quand à cette tourbe, qui ne connaît pas la Loi, c’est une foule maudite ! » C’est alors que Nicodème, celui-là même qui, bien qu’appartenant à leur caste, était venu, au commencement, trouver Jésus, leur dit à tous : « Est-ce que notre Loi peut condamner quelqu’un avant de l’avoir entendu et d’avoir su ce qu’il a fait ? » « Mais sortirais-tu, toi aussi, de la Galilée ? Examine, et constate qu’il ne sort pas de Prophète de la Galilée. » Et chacun se retira ensuite chez soi.
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Quant à Jésus, il se rendit au Mont des Oliviers. Au point du jour, il retourna au Temple. Tout le peuple vint aussitôt le trouver. Il s’assit, et se mit à les enseigner tous. Et voilà que tout à coup, les Docteurs de la Loi et les Pharisiens amenèrent une femme surprise en adultère, et, la plaçant au milieu des assistants : « Maître, dirent-ils à Jésus, cette femme a été prise en flagrant délit d’adultère. Dans la Loi, Moise nous a prescrit de lapider ces femmes-là. Toi, qu’en dis-tu ? » Ils parlaient ainsi afin de le sonder et pour trouver contre lui un chef d’accusation. Mais Jésus, se penchant, se mit à écrire avec son doigt sur la terre. Et, comme ils insistaient sur leur interrogation, il se releva et leur dit : « Que celui d’entre vous qui est sans péché soit le premier à lui jeter une pierre. » Puis, se penchant de nouveau, il recommença à écrire sur la terre. En entendant ces paroles, ils se mirent à sortir, un par un, en commençant par les plus âgés, laissant Jésus seul, avec la femme toujours au milieu : « Femme, dit Jésus en se relevant, où sont-ils ? Personne ne t’a condamnée ? » « Personne, Seigneur. » « Moi non plus, dit Jésus, je ne te condamne pas. Retire-toi ; mais, désormais, ne pèche plus. »
Jésus dit encore aux Juifs : « Je suis la lumière du monde. Celui qui m’accompagne ne marche pas dans les ténèbres, mais il possèdera la lumière de la vie. » « C’est toi-même, lui dirent les Pharisiens, qui rends témoignage sur toi : ton témoignage n’est pas valable. » « Quand bien même ce serait moi qui rendrais sur moi témoignage, répondit Jésus, mon témoignage serait valable, car je sais, moi, d’où je suis venu et où je retourne, tandis que vous autres, vous ne savez ni d’où je viens, ni où je retourne. Vous autres, vous jugez d’après la chair (que vous voyez) ; moi, (pour le moment), je ne juge personne, mais, s’il m’arrivait de juger, mon jugement serait valable ; parce que je ne suis pas seul : il y a moi, et le Père qui m’a envoyé. Or, dans votre Loi, il est écrit qu’un témoignage est valable avec deux témoins. Or, il y a moi qui rends témoignage sur moi-même, et il y a aussi le Père qui m’a envoyé et qui rend témoignage sur moi. » « Où est ton père » ? lui dirent-ils. « Vous ne connaissez ni moi ni mon Père, répondit Jésus. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. »
C’est dans la salle du trésor qu’il leur parlait ainsi ce jour-là où il enseignait dans le Temple. Et personne ne put encore s’emparer de lui, parce que son heure n’était pas venue.
Il leur dit encore : « Pour moi, je m’en retourne. Et (bientôt) vous me chercherez, et c’est dans votre péché que vous mourrez : car, là où, moi je vais, vous autres, vous ne pouvez pas venir. » Les Juifs se mirent à dire entre eux : « Est-ce qu’il va se tuer pour dire : là où, moi je vais, vous autres, vous ne pouvez pas venir ? » « Vous autres, leur dit Jésus, vous êtes d’en bas ; pour moi, je suis d’en haut. Vous autres, vous appartenez à ce monde ; pour moi, je n’appartiens pas à ce monde. Je viens de vous dire que c’est dans vos péchés que vous mourrez : c’est parce que vous ne croyez pas que c’est moi qui suis, que vous mourrez dans vos péchés. » Ils se mirent donc à lui dire : « Toi, qui es-tu ? » « Vaut-il seulement la peine, dit Jésus, que je vous (en) parle ! C’est plutôt sur vous que j’aurais beaucoup à dire et beaucoup de jugements à prononcer. Mais Celui qui m’a envoyé a ses raisons. C’est ce qu’il m’a commandé que je dois enseigner au monde (les Juifs ne comprirent pas que, par là, il leur désignait son Père). Quand vous aurez dressé en l’air le Fils de l’homme, alors vous saurez que c’est moi qui suis, mais que je ne fais rien de moi-même, et que je n’enseigne que ce que mon Père m’a dit d’enseigner. Et Celui qui m’a envoyé est (toujours) avec moi : il ne m’a pas abandonné seul, car c’est ce qui lui plaît que je fais toujours. » En l’entendant parler ainsi, il y en eut beaucoup qui crurent en lui. Et Jésus dit à ceux qui se trouvèrent croire en lui : « C’est en vivant de ma parole que vous êtes vraiment mes disciples. C’est alors que vous connaîtrez la vérité et que la vérité vous tirera de l’esclavage. » « Mais, lui dirent-ils, nous sommes les fils d’Abraham ! Et nous n’avons jamais été les esclaves de personne ! Comment peux-tu dire : « Vous deviendrez libres ? » « En vérité, en vérité, je vous le dis, répondit Jésus, tous ceux qui commettent le péché sont les esclaves du péché. Ce n’est pas l’esclave qui demeure pour toujours dans la maison, c’est le fils : si donc c’est le fils qui vous tire de l’esclavage, vous serez vraiment libres. Je sais bien que vous êtes les enfants d’Abraham, (ajouta Jésus pour les autres Juifs). Et pourtant, vous cherchez à me faire mourir, parce que (en réalité), vous ne voulez pas faire, en vous, place à ma parole. Et pourtant, je ne fais que dire ce que mon Père m’a commandé, comme vous-mêmes, vous faites ce que votre père vous commande. » « Notre père, répliquèrent-ils, c’est Abraham ! » « Si c’est Abraham qui est votre père, faites donc alors les œuvres d’Abraham. Malheureusement, vous cherchez à me tuer, moi, qui n’ai fait que vous dire la vérité que je tiens de Dieu : voilà ce que n’aurait jamais fait Abraham. Non, vous faites bien les œuvres de votre vrai père. » « Nous autres, lui dirent-ils, nous ne sommes pas nés de la prostitution ; nous n’avons qu’un père, qui est Dieu. » « Si c’était Dieu votre père, répliqua Jésus, vous m’aimeriez, car c’est de Dieu que je suis sorti et que je suis venu : je ne suis pas venu de moi-même, c’est Lui qui m’a envoyé. Pourquoi ne comprenez-vous pas mon langage ? Parce que vous ne voulez pas accepter ma Doctrine. (En réalité), votre père à vous, c’est le diable, et c’est bien ce que votre père veut, que vous, vous voulez faire. Celui-là a été homicide dès le commencement : il ne pouvait pas se tenir dans la vérité, car la vérité n’a rien affaire avec lui. C’est quand il dit le mensonge qu’il parle de son propre fonds, car il est le mensonge même et le père du mensonge. Et moi, parce que je dis la vérité, vous ne me croyez pas. Qui d’entre vous peut me convaincre de péché ? Si je dis la vérité, pourquoi, vous autres, ne me croyez-vous pas ? Celui qui est enfant de Dieu, entend les paroles de Dieu ; si vous n’entendez pas les paroles de Dieu, c’est que vous n’êtes pas les enfants de Dieu. » « N’avons-nous pas raison, nous autres, lui répliquèrent les Juifs, de dire que tu es un Samaritain et que tu es possédé d’un démon ? » « Ce n’est pas moi qui suis possédé d’un démon, répondit Jésus : seulement j’honore mon Père ; mais c’est vous autres qui m’outragez. Pour moi, certes, je ne cherche point ma gloire ; il en est un qui s’en charge et qui juge. En vérité, en vérité, je vous le dis, si quelqu’un pratique ma parole, il ne verra jamais la mort. » « C’est bien maintenant que nous constatons que tu es possédé d’un démon. Abraham est mort, ainsi que les Prophètes, et toi, tu dis : Si quelqu’un pratique ma parole, il ne goûtera jamais la mort. Est-ce que toi, par hasard, tu serais plus grand que notre père Abraham, qui est mort ? Et les Prophètes aussi sont morts. Qui prétends-tu être ? » « Si c’est moi-même qui me glorifie, répondit Jésus, ma gloire n’est rien ; mais c’est mon Père qui me glorifie, mon Père dont vous dites qu’Il est votre Dieu. Mais, vous autres, vous ne le connaissez pas, tandis que moi, je le connais, et, si je disais que je ne le connais pas, je serais semblable à vous, un menteur. Mais je le connais, et je fais ce qu’il me dit. Abraham, votre père, a tressailli de joie à la pensée de voir ma venue ; il l’a vue, et il a été rempli de joie. » « Tu n’as pas encore cinquante ans, lui dirent les Juifs, et tu as vu Abraham ? » « En vérité, en vérité, je vous le dis, répondit Jésus, avant qu’Abraham ne fût, je suis. » Là-dessus, ils prirent des pierres pour le lapider ; mais Jésus, se dérobant, sortit du Temple.
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En passant, Jésus vit un homme aveugle de naissance : « Rabbi, lui demandèrent ses disciples, qui a péché, cet homme ou ses parents, pour qu’il soit né aveugle ? » « Ni lui, ni ses parents n’ont péché ; à son occasion, Dieu a seulement voulu manifester sa puissance. Pendant qu’il fait jour encore, il nous faut accomplir les œuvres de Celui qui m’a envoyé. Voici venir la nuit, où personne ne peut plus œuvrer : tant que je suis dans ce monde, je suis encore la lumière du monde. » En achevant ces mots, il cracha à terre, fit de la boue avec sa salive et enduisit, avec cette boue, les yeux de l’aveugle : « Va maintenant, lui dit Jésus, te laver à la piscine de Siloam (mot qui signifie envoyé). » Il y alla, s’y lava et en partit guéri. Ses voisins et ceux qui avaient l’habitude de le voir jusque-là mendier, disaient : « N’est-ce pas celui qui était assis là, et mendiait ? » D’aucuns disaient : « C’est lui. » D’autres disaient : « Ce n’est pas lui mais il lui ressemble. » Lui, leur disait : « C’est bien moi !»« Comment se fait-il, lui disaient-ils alors, que tes yeux se soient ouverts ? » « L’homme qu’on appelle Jésus, leur répondit-il, a fait de la boue, en a enduit mes yeux, et m’a dit : Va te laver à Siloam. J’y suis allé, je me suis lavé, et j’ai vu. » « Où est cet homme ? » lui dirent-ils. « Je ne sais », répondit-il. On amena aux Pharisiens l’ancien aveugle. (Or, c’était un Sabbat que Jésus avait fait de la boue et avait ouvert ses yeux.) Les Pharisiens se mirent donc aussi à lui demander comment il se faisait qu’il voyait : « Il a mis, leur dit-il, de la boue sur mes yeux, j’ai été me laver et je vois. » Quelques-uns des Pharisiens se mirent à dire : « Cet homme n’est pas un envoyé de Dieu, puisqu’il n’observe pas le Sabbat. » Mais d’autres disaient : « Comment un homme pécheur peut-il faire de si grands miracles ? » Et ils n’étaient pas d’accord entre eux. S’adressant à l’aveugle : « Toi, que dis-tu de lui ? lui demandèrent-ils, toi à qui il a ouvert les yeux ? » « C’est un Prophète », répondit-il. Les Juifs ne voulurent pas croire ce que l’homme leur racontait, qu’il était hier aveugle et qu’il avait recouvré la vue, avant d’avoir fait venir ses parents, pour les interroger : « C’est bien là votre fils ? leur demandèrent-ils. Et vous dites qu’il est bien né aveugle. Comment donc se fait-il qu’il voit maintenant ? » « Nous n’en savons rien. Qui lui a ouvert les yeux ? Nous autres, nous n’en savons rien. Interrogez-le lui-même. Il a l’âge. Il peut parler lui-même pour lui. » Les parents parlaient ainsi parce qu’ils avaient peur des Juifs. Les Juifs avaient, en effet, décidé entre eux, que quiconque reconnaîtrait Jésus pour le Christ serait chassé de la synagogue. Voilà pourquoi les parents de l’aveugle-né leur avaient dit : « Il a l’âge. Interrogez-le lui-même. » Ils convoquèrent donc, une seconde fois, l’homme qui avait été aveugle, et lui dirent : « Jure devant Dieu de dire la vérité. Nous autres, nous savons que cet homme est un pécheur. » « S’il est un pécheur, je n’en sais rien. Je ne sais qu’une chose, c’est j’étais aveugle et que maintenant, je vois. » « Que t’a-t-il fait ? lui dirent-ils encore. Comment t’a-t-il ouvert les yeux ? » « Je vous l’ai déjà dit, et vous n’avez pas fait attention à mes paroles. Pourquoi voulez-vous encore l’entendre ? Est-ce que vous autres aussi, vous voudriez devenir ses disciples ? » Et ils lui répondirent avec des injures : « C’est toi qui es son disciple. Nous autres, nous sommes les disciples de Moise. Nous autres, nous savons que Dieu a parlé à Moise. Quant à cet homme-là, nous ne savons pas d’où il vient. » « Voilà justement qui est étrange, que vous autres, vous ne sachiez pas d’où il vient, alors qu’il m’a ouvert les yeux. Nous savons que Dieu n’écoute pas les pécheurs, mais que, s’il y a quelqu’un qui honore Dieu et fait sa volonté, c’est celui-là que Dieu écoute. De tout temps, on n’a pas entendu dire que quelqu’un ait rendu la vue à un aveugle-né. Si cet homme ne venait pas de Dieu, il ne saurait rien faire de semblable. » « C’est dans les péchés que tout entier, tu es né, lui répondirent-ils; et c’est toi qui nous fais la leçon ? » Et ils le mirent à la porte. Jésus apprit qu’ils l’avaient mis à la porte, et, l’ayant rencontré, il lui dit : « Est-ce que toi, tu crois au Fils de l’homme ? » « Qui donc est-il, Seigneur, répondit-il, pour que je croie en lui ? » « Tu le connais. Et celui qui te parle, c’est lui. » « Je crois, Seigneur » s’écria t-il, et il se prosterna devant lui. Et Jésus dit : « Je suis venu passer ce monde au crible : ceux qui ne voyaient pas verront ; et ceux qui voyaient deviendront aveugles. » En entendant ces paroles, quelques-uns d’entre les Pharisiens qui étaient avec lui, lui dirent : « Est-ce que nous autres aussi, nous serions des aveugles ? » « Si vous disiez que vous êtes des aveugles, leur dit Jésus, vous n’auriez plus de péché. Malheureusement, ce que vous dites, c’est : Nous voyons (très bien). Voilà pourquoi votre péché demeure. » « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui n’entre pas par la porte dans le bercail des brebis, mais y grimpe par un autre endroit, celui-là est un voleur et un brigand. Celui qui entre par la porte est le pasteur. C’est à celui-là que le portier ouvre ; c’est sa voix que les brebis connaissent ; et, quand il les emmène, c’est chacune par son nom qu’il les nomme. Quand il les fait sortir, il marche à leur tête, et ses brebis le suivent parce qu’elles connaissent sa voix. Elles ne suivront pas un étranger, elles s’enfuiront plutôt à sa voix parce qu’elles ne connaissent pas la voix des étrangers. » Telle est la parabole que Jésus dit aux Pharisiens ; mais ils ne comprirent pas ce qu’il leur voulait dire. Jésus reprit : « En vérité, en vérité, je vous le dis, c’est moi qui suis la porte par où passent les brebis. Tous ceux qui sont venus avant moi sont des voleurs et des brigands : les brebis ne les ont pas écoutés. C’est moi qui suis la porte. Si c’est par moi qu’on entre, on pourra entrer et sortir, et pâturer en sûreté. Le voleur, lui, ne vient que pour voler, égorger et détruire, tandis que moi, je viens pour donner la vie, et une vie abondante. C’est moi qui suis le vrai pasteur. Le vrai pasteur donne sa vie pour ses brebis. Le mercenaire, au contraire, qui n’est nullement pasteur, et à qui les brebis n’appartiennent point, en voyant venir le loup emporte les brebis et les disperse de tous côtés. C’est qu’il n’est que mercenaire et qu’il ne s’intéresse pas personnellement aux brebis. C’est moi qui suis le vrai pasteur, je connais mes brebis, et mes brebis me connaissent, comme mon Père me connait et comme je connais mon Père. (Je suis le vrai Pasteur :) et je donne ma vie pour mes brebis. J’ai aussi d’autres brebis qui ne sont pas dans ce bercail ; celles-là aussi, je dois les mener ; elles écouteront ma voix et, il n’y aura, avec les autres, qu’un seul troupeau et qu’un seul pasteur. Si mon Père m’aime, c’est parce que conformément à ses ordres, je donne ma vie et la reprends ensuite. Personne n’a réussi à me l’enlever ; c’est moi qui la dépose ici de moi-même. J’ai mission de la donner, et j’ai mission de la reprendre. C’est le commandement que j’ai reçu de mon Père. » A l’occasion de ce nouveau discours, il y eut encore désaccord entre les Juifs. Beaucoup d’entre eux disaient : « C’est un démon qui le possède ; il devient fou. Pourquoi restez-vous à l’écouter ? » « D’autres disaient : « Ce ne sont pas les paroles d’un possédé. Est-ce qu’un démon peut ouvrir les yeux des aveugles ? »
On célébrait alors à Jérusalem la fête de la Purification du Temple. C’était l’hiver, et Jésus allait et venait sous le portique de Salomon. C’est à ce moment que les Juifs, se resserrant autour de lui, se mirent à lui dire : « Quand dois-tu finir de nous tenir en suspens ? Si c’est toi qui es le Christ, dis-nous-le catégoriquement. » « Je vous l’ai (déjà) dit, répondit Jésus, mais vous ne me croyez pas. Ce sont les œuvres que je fais au nom de mon Père, qui me rendent témoignage. Mais vous ne me croyez pas, parce que vous n’êtes pas de mes brebis. Mes brebis, elles, reconnaissent ma voix, et moi, je les connais, et elles me suivent. Moi, je leur donne une vie éternelle ; elles ne périront jamais ; et personne ne pourra me les ravir.