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Notre Dame Miraculeuse des Roses
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23 septembre 2013

SI VOUS SAVEZ DONNER, IL FAUDRA SAVOIR RENDRE

 

cure_ars_251_300                                                                                                   

D’autres personnes passant dans un pré, une rivière ou un verger, ne feront point difficulté de remplir leur tablier d’herbes ou de raves, et d’emporter leurs paniers et leurs poches pleins de fruits. Des parents verront venir leurs enfants les mains pleines de ces choses volées, et les reprendront en riant :

« Eh ! C’est bien grand-chose que cela ! »

Mes frères, si vous prenez tantôt pour un sou, tantôt pour deux, vous aurez bientôt fait la matière d’un péché mortel. D’ailleurs, vous pouvez commettre un péché mortel en ne prenant qu’un centime si vous désirez prendre trois francs… Quelquefois, ce sera un cordonnier qui emploiera du mauvais cuir ou du mauvais fil et qui les fera payer comme bons. Ou encore, ce sera un tailleur qui, sous prétexte qu’il ne reçoit pas un assez bon prix de façon, gardera un morceau d’étoffe sans en rien dire. O mon Dieu ! Que la mort va faire découvrir de voleurs ! C’est encore un tisserand qui gâte une partie de son fil plutôt que de prendre la peine de le débrouiller. Ou bien il en mettra du moindre et gardera, sans en rien dire, celui qu’on lui a confié. Voilà une femme à qui l’on donnera du chanvre à filer, elle en jettera une partie, sous prétexte qu’il n’est pas bien peigné, en gardera quelque peu, et mettant son fil dans un endroit humide, le poids y sera tout de même. Elle ne pense peut-être pas qu’il appartient à un pauvre domestique auquel ce fil ne fera point d’usage, parce qu’il est déjà à moitié pourri. Elle sera donc cause des nombreux jurements qu’il fera contre son maître. Un berger sait très bien qu’il n’est pas permis de mener paître dans ce pré ou dans ce bois. N’importe, si on ne le voit pas, cela lui suffit. Un autre sait bien que l’on a défendu d’aller ramasser l’ivraie dans ce blé parce qu’il est en fleur. Il regarde si personne ne le voit et il y entre. Dites-moi, mes frères, seriez-vous bien contents si votre voisin vous faisait cela ? Non, sans doute. Eh bien ! Croyez que celui…

Si maintenant, nous examinons la conduite des ouvriers, il en est une bonne partie qui sont des voleurs… Si on les fait travailler à prix faits, soit pour piocher, soit pour miner, ou pour tout autre travail : ils en massacreront la moitié, et ne laisseront pas que de bien se faire payer. Si on les loue à la journée, ils se contentent de bien travailler quand le maître les regarde et, ensuite, ils se mettent à causer ou à ne rien faire. Un domestique ne fera pas difficulté de recevoir et bien traiter ses amis en l’absence de ses maîtres sachant bien que ceux-ci ne le souffriraient pas. D’autres feront de grosses aumônes, afin d’être considérés comme des personnes charitables. Ne devraient-ils pas au contraire donner de leur gage qu’ils dissipent si souvent en vanités ? Si cela vous est arrivé, n’oubliez pas que vous êtes obligés à rendre à qui de droit tout ce que vous avez donné aux pauvres à l’insu et contre le gré de vos maîtres. C’est encore un premier domestique auquel son patron aura confié la surveillance des autres ou de ses ouvriers et qui, sur leur demande, leur donnera du vin ou tout autre chose. Faites-y bien attention : si vous savez donner, il faudra savoir rendre…

Si nous nous tournons maintenant du côté des maîtres, je crois que nous ne manquerons pas d’y trouver des voleurs. En effet, combien de maîtres ne donnent pas tout ce dont ils ont convenu avec leurs domestiques ; qui, voyant arriver la fin de l’année, font tout leur possible pour les faire partir, afin de n’avoir point à les payer. Si une bête vient à périr malgré les soins de celui qui en était chargé, ils lui en retiendront le prix sur son gage, de sorte qu’un pauvre enfant aura travaillé toute l’année et, au bout de ce temps, se trouvera sans rien. Combien encore ayant promis de la toile la feront faire ou plus étroite, ou de plus mauvais fil, ou même la font attendre plusieurs années, jusqu’au point qu’il faut les appeler en justice pour les obliger à payer. Combien enfin en labourant, fauchant, moissonnant, dépassent les bornes, ou bien coupent chez leur voisin un scion pour s’en faire un manche de pioche, un riote ou une corde à leur charrette. N’avais-je pas raison de dire, mes frères, que si nous examinions de très près la conduite des gens du monde, nous ne trouverions que des voleurs et des adroits ?...

Il en est peu, comme vous voyez, qui n’aient quelque chose sur la conscience. Hé bien ! Où sont ceux qui restituent ? Je n’en sais rien…

« Maintenant, allez-vous dire, nous pouvons espérer connaître, du moins en gros, la manière dont nous pouvons faire tort. Mais comment et à qui faut-il donc rendre ? »

Vous voulez restituer ? Eh bien ! Ecoutez-moi un instant, et vous allez le savoir. Il ne faut pas se contenter de rendre la moitié, ni les trois quarts, mais tout, si vous le pouvez, sans quoi vous serez damnés. Il en est qui, sans examiner le nombre de personnes auxquelles ils ont fait tort, feront quelque aumône ou feront dire quelques messes. Et après cela, ils se croiront en sûreté. C’est vrai, les aumônes et les messes sont de très bonnes choses, mais il faut qu’elles soient données de votre argent, et non pas de celui de votre prochain. Cet argent n’est pas à vous, donnez-le à son maître, et ensuite donnez du vôtre si vous voulez : vous ferez très bien…

Il en est qui disent :

« J’ai bien fait tort à un tel, mais il est assez riche : je connais une pauvre personne qui en a un bien plus grand besoin. »

Mon ami, donnez à cette personne de votre bien, mais rendez à votre prochain le bien que vous lui avez pris.

« Il en fera mauvais usage. »

Cela ne vous regarde pas. Donnez-lui son bien, priez pour lui et dormez tranquille.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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