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Notre Dame Miraculeuse des Roses
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23 septembre 2013

OH ! MON DIEU, QUE LA MORT VA FAIRE DECOUVRIR DE VOLEURS !

82_RECTO

 

Je ne veux pas vous parler, mes frères, de ceux qui prêtent à sept, huit, neuf et dix pour cent. Laissons-les de côté. Il faudrait pour leur faire sentir toute la grandeur et la noirceur de leur injustice et de leur cruauté, qu’un de ces vieux usuriers qui, depuis trois ou quatre mille ans, brûlent en enfer, vînt leur faire le récit des tourments qu’il endure et dont ses mille injustices sont la cause. Non, ce n’est pas là mon dessein. Ceux-là savent bien qu’ils font mal et que jamais Dieu ne leur pardonnera, s’ils ne rendent à qui ils ont fait tort. Tout ce que je leur dirais ne servirait qu’à les rendre plus coupables. Entrons dans un détail qui en regarde un plus grand nombre. Je dis que le bien acquis injustement n’enrichira jamais celui qui le possède. Au contraire, il sera une source de malédictions pour toute sa famille. Oh ! Mon Dieu ! Que l’homme est aveugle ! Il est parfaitement convaincu qu’il ne vient dans ce monde que pour un petit moment. A chaque moment, il en voit partir de plus jeunes et de plus robustes que lui. N’importe, cela ne lui fait pas ouvrir les yeux. L’Esprit Saint a beau lui dire par la bouche du saint homme Job qu’il est venu dans le monde dépourvu de tout et qu’il en sortira de même, que tous ces biens après lesquels il court le quitteront tous au moment qu’il y pensera le moins : tout cela ne l’arrête pas encore. Saint Paul affirme que celui qui veut devenir riche par des voies injustes, ne tardera pas de tomber dans de grands égarements. Bien plus, qu’il ne verra jamais la face de Dieu. Cela est si vrai que, sans un miracle de la grâce, un avare ou si vous voulez une personne qui a acquis quelque bien par fraude ou par adresse, ne se convertira presque jamais, tant ce péché aveugle celui qui le commet. Ecoutez comment Saint Augustin parle à ceux qui ont du bien d’autrui. Vous aurez beau, leur dit-il, vous confesser, vous aurez beau faire pénitence te pleurer vos péchés, si vous ne rendez pas, quand vous le pouvez, jamais Dieu ne vous pardonnera… Ou rendez ce qui n’est pas à vous, ou il faudra vous résoudre à aller brûler dans les enfers. L’Esprit Saint ne se contente pas seulement de nous défendre de prendre et de désirer le bien de notre prochain, il ne veut pas même que nous les regardions, dans la crainte que cette vue nous y fasse porter la main dessus. Le prophète Zacharie nous dit que la malédiction du Seigneur restera sur la maison du larron jusqu’à ce qu’elle soit détruite. Et moi je dis que non seulement le bien mal acquis par fraude ou par adresse ne profitera pas, mais qu’il sera cause que votre bien acquis légitimement périra et que vos jours seront abrégés.

Si je voulais, mes frères, examiner la conduite de ceux qui sont ici présents, je ne trouverais peut-être que des voleurs. Cela vous étonne ? Ecoutez-moi un instant et vous allez reconnaître que cela est vrai.

Les vols les plus communs se font dans les ventes et les achats. Entrons dans le détail afin que vous connaissiez le mal que vous faites et, en même temps, puissiez vous corrigez. Lorsque vous portez vendre vos denrées, l’on vous demandera si vos œufs ou votre beurre sont frais. Vous vous empresserez de répondre que oui, tandis que vous savez tout le contraire. Pourquoi le dites-vous ? Sinon pour voler deux ou trois sous à une pauvre personne qui, peut-être, les a empruntés pour entretenir son ménage ? Une autre fois, c’est en vendant du chanvre. Vous aurez la précaution de cacher en dedans le plus petit ou le plus mauvais. Vous direz peut-être : « Si je ne fais pas ainsi, je ne le vendrai pas autant. » C’est-à-dire, si vous vous conduisiez comme un bon chrétien, vous ne voleriez pas comme vous le faites. Une autre fois, vous vous êtes aperçu que dans votre compte, l’on vous avait donné plus qu’il ne fallait, mais vous n’avez rien dit. « Tant pis pour cette personne. Ce n’est pas de ma faute. » Ah ! Mon ami, un jour viendra où ‘on vous dira peut-être avec plus de raison : « Tant pis pour toi ! » Telle personne veut vous acheter du blé, du vin ou des bêtes. Elle vous demandera si ce blé est d’une bonne année. Sans balancer, vous l’assurez que cela est. Votre vin, vous le mélangez avec d’autre mauvais et vous le vendez comme tout bon. Si l’on ne veut pas vous croire, vous le jurez, et ce n’est pas une fois, mais vingt fois que vous donnez votre âme au démon. Oh ! Mon ami, tu n’as pas besoin de tant te tourmenter pour te donner à lui ; il y a longtemps que tu lui appartiens !

« Cette bête, vous dira-t-on encore, a-t-elle quelque défaut ? Il ne faut pas me tromper, je viens d’emprunter cet argent, si vous le faites, me voilà dans la misère ! »

« Ah ! Certes, non, reprenez-vous, cette bête est très bonne. Si je la vends, ce n’est pas sans en être fâché. Si je pouvais faire autrement, je ne la vendrais pas. »

Et, en réalité, vous la vendez parce qu’elle ne vaut rien et ne peut plus vous servir.

« Je fais comme les autres. Tant pis pour celui qui est attrapé. L’on m’a trompé, je tâche de tromper, sans quoi je perdrais trop. »

« N’est-ce pas mon ami, les autres se damnent, il faut bien que vous vous damniez aussi. Ils vont en enfer, il faut bien que vous y alliez avec eux. Vous aimez mieux avoir quelques sous de plus, et aller brûler en enfer pendant toute l’éternité ! Eh bien ! Je vous dis que si vous avez vendu une bête avec des défauts cachés, vous êtes obligés de dédommager l’acheteur de la perte que ces défauts cachés peuvent lui avoir causée, sans quoi, vous serez damné. »

« Ah ! Si vous étiez à notre place, vous feriez bien comme nous. »

« Oui, sans doute, je ferais comme vous si, comme vous je voulais me damner. Mais voulant me sauver, je ferais tout le contraire de ce que vous faites. »

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