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Notre Dame Miraculeuse des Roses
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24 octobre 2013

NOTRE INCONSEQUENCE

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Mais laissons-là pour un moment ce culte extérieur, qui, par une bizarrerie singulière et par une inconséquence pleine d’irréligion confesse votre foi et en même temps la dément. Où trouve-t-on parmi vous cette charité fraternelle qui, dans les principes de votre croyance, est fondée sur des motifs si sublimes et si divins ? Touchez cela un peu de près, et nous verrons si ces reproches sont bien fondés. Que votre religion est belle, nous disent les Juifs et même les païens, si vous faisiez ce qu’elle vous commande ! Non seulement vous êtes frères, mais ce qu’il y a de plus beau : vous ne faites tous ensemble qu’un même corps avec Jésus Christ, dont la chair et le sang vous sert chaque jour de nourriture ; vous êtes tous les membres les uns les autres. Il faut en convenir, cet article de votre foi est admirable, il a quelque chose de divin. Si vous agissiez selon votre croyance, vous seriez dans le cas d’attirer toutes les autres nations à votre religion, tant elle est belle, consolante, et vous promet tant de biens pour l’autre vie. Mais ce qui fait croire à toutes les nations que votre religion n’est pas telle que vous le dites, c’est que votre conduite est tout à fait opposée à ce que votre religion vous commande. Si l’on interrogeait vos pasteurs, et qu’il leur fût permis de dévoiler ce qu’il y a de plus secret, ils nous montreraient les querelles, les inimitiés, la vengeance, les jalousies, les médisances, les faux rapports, les procès et tant d’autres vices qui font horreur à tous les peuples dont vous dites que la religion est si éloignée de la vôtre pour la sainteté. La corruption des mœurs qui règne parmi vous, retient ceux qui ne sont pas de votre religion de l’embrasser, parce que si vous étiez bien persuadés qu’elle est bonne et divine, vous vous comporteriez bien d’une autre manière.

 

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24 octobre 2013

SERVIR LA SAINTE VIERGE

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Si je voulais, je vous prouverais que dans tous les états, il y a eu de grands serviteurs de la Sainte Vierge. Je vous en trouverais parmi ceux qui mendient leur pain de porte en porte. Je vous en trouverais parmi ceux qui sont dans un état tel que celui de la plupart d’entre vous. Je vous en trouverais parmi les riches et en grand nombre. Nous lisons dans l’Evangile que Notre Seigneur a toujours traité tout le monde avec une grande douceur, excepté une sorte de personnes qu’il a traitées durement : c’était les Pharisiens ; et cela parce qu’ils étaient des orgueilleux et des pécheurs endurcis. Ils l’auraient volontiers empêché, s’ils l’avaient pu, d’accomplir la volonté de son Père. Aussi, les appelait-il des « sépulcres blanchis, des hypocrites, des races de vipères, de vipereaux, qui déchirent le sein de leur mère. » Nous pouvons la même chose au sujet de la dévotion envers la Sainte Vierge. Les chrétiens ont tous une grande dévotion à Marie, excepté ces vieux pécheurs endurcis qui, depuis longtemps, ayant perdu la foi, se roulent dans les ordures de leur brutale passion. Le démon tâche de les tenir dans l’aveuglement, jusqu’au moment où la mort leur fera ouvrir les yeux. Ah ! S’ils avaient le bonheur d’avoir recours à Marie, ils ne tomberaient pas en enfer, comme il leur arrivera ! Non, mes frères, n’imitons pas ces gens-là ! Au contraire, suivons les traces de tous les vrais serviteurs de Marie. De ce nombre était Saint Charles Borromée qui disait toujours son chapelet à genoux. Bien plus, il jeûnait toutes les veilles de fêtes de la Sainte Vierge. Il était si exact à la saluer au son de la cloche que quand l’Angelus sonnait, dans quelque lieu qu’il se trouvât, il se mettait à genoux, quelquefois même au milieu de la rue toute pleine de boue. Il voulait que dans tout son diocèse, l’ont eût une grande dévotion à Marie, et qu’on prononçât son saint nom avec beaucoup de respect. Il fit bâtir une quantité de chapelles en son honneur. Eh bien ! Mes frères, pourquoi n’imiterions-nous pas ces grands saints qui ont obtenu de Marie tant de grâces pour se préserver du péché. N’avons-nous pas les mêmes ennemis à combattre, le même ciel à espérer ? Oui, Marie a toujours les yeux sur nous. Sommes-nous tentés ? Tournons notre cœur vers Marie et nous sommes sûrs d’être délivrés.

24 octobre 2013

LA PURETE N’EST PAS CONNUE

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Hélas ! Mes frères, que la pureté est peu connue dans le monde, que nous l’estimons peu, que nous prenons peu de soin pour la conserver, que nous avons peu de zèle à la demander à Dieu, puisque nous ne pouvons l’avoir de nous-mêmes ;

Non, mes frères, elle n’est pas connue de ces vieux infâmes impudiques qui se traînent, se roulent et se noient dans la fange de leurs turpitudes, dont le cœur est semblable à ces … sur le haut des montagnes… rôtis et brûlés par ces feux impurs. Hélas ! Bien loin de chercher à l’éteindre, ils ne cessent de l’allumer et de l’enflammer par leurs regards, leurs pensées, leurs désirs et leurs actions. Dans quel état sera cette âme quand elle paraîtra devant un Dieu ? La Pureté même ? Non, mes frères, cette belle vertu n’est pas connue de cette personne, dont les lèvres ne sont qu’une bouche et qu’un tuyau dont l’enfer se sert pour vomir ses impuretés sur la terre, et qui s’en nourrit comme d’un pain quotidien. Hélas ! Leur pauvre âme n’est plus qu’un objet d’horreur au ciel et à la terre ! Non, mes frères, elle n’est pas connue cette aimable vertu de pureté de ces jeunes gens dont les yeux et les mains sont souillés par des regards et… O Dieu ! Combien d’âmes, ce péché traîne dans les enfers !... Non, mes frères, cette belle vertu n’est pas connue de ces filles mondaines et corrompues qui prennent tant de précautions et de soins pour attirer sur elles les yeux du monde, qui par leurs parures recherchées et indécentes annoncent publiquement qu’elles sont d’infâmes instruments dont l’enfer se sert pour perdre les âmes, ces âmes qui ont tant coûté de travaux, de larmes et de tourments à Jésus Christ !... Regardez-les, ces malheureuses et vous verrez que mille démons environnent leur tête et leur poitrine. O mon Dieu, comment la terre peut-elle supporter de tels suppôts de l’enfer ? Chose plus étonnante encore, comment les mères, les souffrent-elles dans un état indigne d’une chrétienne ! Si je ne craignais d’aller trop loin, je dirais à ces mères qu’elles ne valent pas plus que leurs filles ! Hélas ! Ce malheureux cœur et ses yeux impurs ne sont qu’une source empoisonnée qui donne la mort à quiconque les regarde ou les écoute. Comment de tels monstres osent-ils se présenter devant un Dieu saint et si ennemi de l’impureté ! Hélas ! Leur pauvre vie n’est autre chose qu’un monceau de graisse qu’elles amassent pour enflammer les feux de l’enfer pendant toute l’éternité. Mais, mes frères, quittons une matière si dégoûtante et si révoltante pour un chrétien dont la pureté doit imiter celle de Jésus Christ lui-même, et revenons à notre belle vertu de pureté qui nous élève jusqu’au ciel, qui nous ouvre le cœur adorable de Jésus Christ, et nous attire toutes sortes de bénédictions spirituelles et temporelles…

Saint Jacques nous dit que cette vertu vient du ciel et que jamais nous ne l’aurons, si nous ne la demandons pas au Dieu. Nous devons donc souvent demander au bon Dieu de nous donner la pureté dans nos yeux, dans nos paroles et dans toutes nos actions…

Enfin, nous devons avoir une grande dévotion à la Sainte Vierge, si nous voulons conserver cette belle vertu ; cela n’est pas douteux, puisqu’elle est la reine, le modèle et la patronne des vierges…

24 octobre 2013

VOTRE PRIERE N’EST QU’UNE INJURE

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Il y en a qui se rassurent dans quelques vertus qu’ils pratiquent, parce que leur penchant les y porte, comme par exemple : une mère se refiera sur ce qu’elle fait quelques aumônes, qu’elle est assidue à faire ses prières, à fréquenter les sacrements, à faire même des lectures de piété ; mais elle voit, sans chagrin, ses enfants s’éloigner des sacrements. Ses enfants ne font point de Pâques ; mais cette mère leur donne de temps en temps la permission pour aller dans les plaisirs, les danses, les mariages et quelquefois les veillées. Elle aime à faire paraître ses filles, elle croit que si elles ne fréquentent pas ces lieux de débauches, elles seront inconnues, qu’elles ne pourront pas trouver à s’établir. Oui, sans doute, qu’elles seront inconnues, mais aux libertins. Oui, mes frères, elles ne trouveront pas à s’établir avec des personnes qui les maltraiteront comme de viles esclaves. Mais cette mère aime à les voir en la compagnie de quelques jeunes gens qui sont plus riches qu’elles. Après quelques prières et quelques bonnes œuvres qu’elle fera, elle se croit dans le chemin du ciel. Allez, ma mère, vous n’êtes qu’une aveugle et une hypocrite, vous n’avez qu’une apparence de vertu. Vous vous rassurez de ce que vous faites quelques visites au Saint Sacrement : sans doute, cela est bon ; mais votre fille est à la danse ; mais elle est au cabaret avec des libertins, et il n’y a sorte de saletés qu’ils ne vomissent ; mais votre fille la nuit, est dans des lieux où elle ne devrait pas être. Allez, mère aveugle et réprouvée, sortez et quittez votre prière. Ne voyez-vous pas que vous faites comme les Juifs, qui ployaient les genoux devant Jésus Christ pour faire semblant de l’adorer ? Eh ! Quoi ! Vous venez adorer le bon Dieu, tandis que vos enfants sont après le crucifier ! Pauvre aveugle, vous ne savez pas ce que vous dites ni ce que vous faites. Votre prière n’est qu’une injure que vous faites à Dieu. Commencez à aller votre fille qui perd son âme : ensuite, vous reviendrez demander à Dieu votre conversion.

Un Père croit que c’est assez que de maintenir le bon ordre dans sa maison, il ne veut pas que l’on jure ni que l’on prononce des paroles sales : cela est très bien, mais il ne se fait pas de scrupule de laisser ses garçons dans les jeux, les foires et les plaisirs. Mais, ce même père laisse travailler ses ouvriers le dimanche, sous le moindre prétexte, ou même pour ne pas contrarier ses moissonneurs ou ses batteurs. Cependant, vous le voyez à l’église adorer le bon Dieu, même bien prosterné ; il tâche de renvoyer les moindres distractions. Dites-moi, mon ami, de quel œil pensez-vous que le bon Dieu puisse regarder ces personnes ? Allez, mon ami, vous êtes un aveugle ; allez vous instruire de vos devoirs, et ensuite vous viendrez présenter vos prières à Dieu. Ne voyez-vous pas que vous faites les fonctions de Pilate, qui reconnaît Jésus Christ et qui le condamne. Vous verrez ce voisin qui est charitable, qui fait des aumônes, qui est touché de la misère de son prochain : cela est assez bien ; mais il laisse vivre ses enfants dans la plus grande ignorance ; peut-être ne savent-ils pas même ce qu’il faut faire pour être sauvé. Allez, mon ami, vous êtes un aveugle : vos aumônes et votre sensibilité vous conduisent à grands pas en enfer. Celui-ci a assez de bonnes qualités, il aime même à rendre service à tout le monde ; mais il ne peut plus souffrir sa pauvre femme ni ses pauvres enfants, qu’il accable d’injures et peut-être même de mauvais traitements. Allez, mon ami, votre religion ne vaut rien. Celui-là se croit assez sage parce qu’il n’est pas un blasphémateur, un voleur, ni même un impudique ; mais il ne se met pas en peine de se corriger de ces pensées de haine, de vengeance, d’envie et de jalousie qui le travaillent presque chaque jour. Mon ami, votre religion ne peut que vous perdre.

Nous en verront d’autres, qui sont de toutes les pratiques de piété, qui se font un grand scrupule de laisser quelques prières qu’ils ont coutume de dire. Ils se croiront perdus de ne pas communier en certains jours où ils ont l’habitude de le faire ; mais un rien les impatiente, les fait murmurer. Une parole qui n’aura pas été dite comme ils voudraient leur fait naître une froideur. Ils ont peine à voir leur prochain de bonne grâce, ils aiment à n’avoir rien à faire avec vous, sous différents prétextes ils évitent votre compagnie, ils trouveront qu’on agit mal à leur égard. Allez, pauvres hypocrites, allez vous convertir ; ensuite, vous aurez recours aux sacrements que, dans cet état, sans le savoir, vous ne faites que profaner avec votre dévotion mal entendue.

24 octobre 2013

OU VOUS SEREZ RELIGIEUX, OU VOUS SEREZ DAMNE

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J’entends encore quelqu’un me dire :

-Quel mal peut-il y avoir à se récréer un moment ? Je ne fais de tort à personne, je ne veux pas être religieuse ou religieux ! Si je ne fréquente pas les danses, je resterai dans le monde comme une personne morte ?

-Mon ami, vous vous trompez. Ou vous serez religieux, ou vous serez damné. Qu’est-ce qu’une personne religieuse ? Ce n’est pas autre chose qu’une personne qui remplit ses devoirs de chrétien. Vous dites que je ne gagnerai rien en vous parlant de la danse, et que vous n’en ferez ni plus ni moins. Vous vous trompez encore. En méprisant les instructions de votre pasteur, vous vous attirerez un nouveau châtiment de Dieu, et moi, en remplissant mon devoir, j’y gagnerai beaucoup. Dieu ne me demandera pas à l’heure de la mort si vous avez rempli vos devoirs mais si je vous ai enseigné ce que vous deviez faire pour les bien remplir. Vous dites encore que je ne viendrai jamais à bout de vous faire croire qu’il y a du mal à récréer un moment en dansant ? Vous ne voulez pas croire qu’il y ait du mal ? C’est votre affaire. Pour moi, il me suffit de vous le dire de manière à vous le faire comprendre, si toutefois vous le voulez. En agissant ainsi, je fais tout ce que je dois faire. Il ne faut pas que cela vous irrite : votre pasteur fait son devoir. Mais, direz-vous, les commandements de Dieu ne défendent pas la danse, l’Ecriture Sainte non plus. Peut-être ne l’avez-vous pas bien examiné. Suivez-moi un instant, et vous allez voir qu’il n’est pas un commandement de Dieu que la danse ne fasse transgresser, ni un sacrement qu’elle ne fasse profaner.

Vous savez aussi bien que moi que ces sortes de folies et d’extravagances ne se font ordinairement, que les dimanches et les fêtes. Que fera donc en pareil jour une fille ou un garçon qui ont résolu d’aller danser ? Quel amour auront-ils pour Dieu ? Leur esprit ne sera-t-il pas tout occupé de leurs parures, afin de plaire aux personnes avec lesquelles ils espèrent se trouver ? Supposez qu’ils fassent leur prière, comment la feront-ils ? Hélas ! Dieu seul le sait ! D’ailleurs, quel amour de Dieu peut avoir une personne qui ne respire que l’amour des plaisirs et des créatures ? Vous conviendrez avec moi qu’il est impossible de plaire à Dieu et au monde. Non, jamais cela ne sera. Dieu nous défend le jurement. Hélas ! Que de querelles, de jurements et de blasphèmes, causés par la jalousie que font naître les jeunes personnes, quand elles sont dans de telles assemblées ? N’y avez-vous pas souvent des disputes ou des batailles ? Qui pourrait compter tous les crimes qui se commettent dans ces réunions infernales ? Le troisième commandement nous commande de sanctifier le saint jour du Dimanche. Peut-on croire qu’un garçon qui aura passé plusieurs heures avec une fille dont le cœur est semblable à une fournaise, satisfera ainsi au précepte ? Saint Augustin a bien raison de dire que les hommes feraient bien mieux de labourer leur terre, et les filles de filer leur quenouille, que d’aller danser ; le mal serait moindre. Le quatrième commandement de Dieu ordonne aux enfants de respecter leurs parents. Ces jeunes gens qui fréquentent les danses, ont-ils le respect et la soumission qu’ils doivent à leurs parents ? Non, sans doute : ils les font mourir de chagrin, soit en les méprisant, soit en dépensant leur argent mal à propos, soit même en leur reprochant leur conduite passée. Quel chagrin ne doivent pas concevoir ces parents, si leur foi n’est pas encore éteinte, en voyant leurs enfants livrés à de tels plaisirs, ou pour parler plus clairement à ces libertinages ? Ces enfants ne sont plus pour le ciel, mais des victimes engraissées pour l’enfer. Supposez que les parents n’aient pas encore perdu la foi… Hélas ! Je n’ose aller plus loin ! Que de parents aveugles !... Que d’enfants réprouvés !... Y a-t-il un lieu, un temps, une occasion, où il se commet tant de péchés d’impureté que dans les danses et à la suite des danses ? N’est-ce pas dans ces assemblées que l’on est le plus violemment porté au péché contraire à la sainte vertu de chasteté ? N’est-ce pas là que tous les sens sont portés à la volupté ? Pourrait-on examiner cela un peu de près, et ne pas mourir d’horreur à la vue de tant de crimes qui se commettent ? N’est-ce pas dans ces assemblées, que le démon allume avec fureur le feu impur dans le cœur des jeunes gens, pour anéantir en eux la grâce du Baptême ? N’est-ce pas là que l’enfer se fait des esclaves autant qu’il en veut ? Si, malgré l’éloignement des occasions, et les secours de la prière, un chrétien a encore tant de peine pour garder la pureté du cœur, comment pourrait-il conserver cette vertu, au milieu de tant d’objets capables de la faire succomber. « Voyez, nous dit Saint Jean Chrysostôme, voyez cette fille mondaine et volage, ou plutôt ce tison infernal qui, par sa beauté et ses vaines parures, allume dans le cœur de ce jeune homme le feu impur de la concupiscence. Ne les voyez-vous pas, aussi bien l’un que l’autre, chercher à se charmer par leurs airs, leurs gestes et leurs autres manières ? Comptez, malheureux, si vous le pouvez, le nombre de vos mauvaises pensées, de vos mauvais désirs et de vos mauvaises actions. N’est-ce pas là où vous entendez ces airs qui flattent les oreilles, enflamment et brûlent les cœurs, et font de ces assemblées des fournaises d’impudicité ? » N’est-ce pas là, mes frères, que les garçons et les filles s’abreuvent à la source du crime, qui va bientôt, comme un torrent ou une rivière débordée, inonder, perdre et empoisonner tous les environs ?... Allez, pères et mères réprouvés, allez dans les enfers où la fureur de Dieu vous attend, vous et les belles actions que vous avez faites, en laissant courir vos enfants. Allez, ils ne tarderont pas à vous y rejoindre, puisque vous leur avez si bien tracé le chemin ! Allez compter le nombre d’années que vos garçons et vos filles ont perdues, allez devant votre juge rendre compte de votre vie, et vous verrez si votre pasteur avait raison de défendre ces sortes de joies infernales !...

-Ah ! Me direz-vous, vous en dites plus qu’il y en a !

-J’en dis trop ? Eh bien ! Ecoutez : les Saints Pères en disent-ils trop ? Saint Ephrem nous dit que la danse est la perdition des filles et des femmes, l’aveuglement des hommes, la tristesse des anges et la joie des démons. Mais, mon Dieu, peut-on bien avoir les yeux fascinés jusqu’à ce point, que de vouloir croire qu’il n’y a point de mal ; tandis que c’est la corde, par laquelle le démon traîne le plus d’âmes en enfer ?... Allez, pauvres parents, aveugles et réprouvés, allez mépriser ce que vous dira votre pasteur ! Allez ! Continuez votre route ! Ecoutez tout et ne profitez de rien ! Il n’y a point de mal ? Mais dites-moi, à quoi avez-vous renoncé je jour de votre Baptême ? Ou plutôt, à quelles conditions vous l’a-t-on donné ? N’est-ce pas en vous faisant prêter serment à la face du ciel et de la terre, en présence de Jésus Christ sur l’autel, que vous renonciez pour toute votre vie, à Satan, à ses pompes et à ses œuvres, c’est-à-dire au péché, aux plaisirs et à toutes les vanités du monde ? N’est-ce pas en vous faisant promettre que vous vouliez marcher à la suite d’un Dieu crucifié ? Dites-moi, n’est-ce pas véritablement violer les promesses de votre baptême, et profaner ce sacrement de miséricorde ? Ne profanez-vous pas aussi celui de la Confirmation, en changeant la Croix de Jésus Christ que vous y avez reçue, contre de vains ajustements, en rougissant de cette croix qui devrait être votre gloire et votre bonheur ? Saint Augustin assure que ceux qui vont aux danses, renoncent véritablement à Jésus Christ pour se donner au démon. Quelle horreur ! Chasser Jésus Christ après l’avoir reçu dans votre cœur ! « Aujourd’hui, nous dit Saint Ephrem, ils s’unissent à Jésus Christ et demain, au démon. » Hélas ! Que de Judas, après l’avoir reçu, vont le vendre à satan, dans ces assemblées où se réunit tout ce qu’il y a de plus vicieux ! Quant au sacrement de Pénitence, quelle vie contradictoire ! Un chrétien qui, après un seul péché, ne devrait plus que pleurer toute sa vie, ne pense qu’à se livrer à toutes ces joies mondaines ! Plusieurs ne profanent-ils pas le sacrement de l’Extrême-onction, en faisant des mouvements indécents des pieds, des mains et de tout le corps, qui doit être sanctifié par les huiles saintes ? N’outrage-t-on pas le sacrement de l’Ordre par le mépris que l’on fait des instructions de son pasteur ? Mais pour le sacrement du Mariage, hélas ! Que d’infidélités ne médite-t-on pas dans ces assemblées ? Il semble qu’alors, tout soit permis. Qu’il faut aveugle pour croire qu’il n’y a point de mal !...

Le Concile d’Aix-la-Chapelle défend la danse, même aux noces. Et Saint Charles Borromée, archevêque de Milan, dit que l’on donnait trois ans de pénitence à une personne qui avait dansé, et si elle y retournait, on la menaçait d‘excommunication. S’il n’y a point de mal, alors que les Saints Pères et l’Eglise se sont trompés ? Mais qui vous dit qu’il n’y a point de mal ? Ce ne peut être qu’un libertin, une fille volage et mondaine, qui tâchent d’étouffer autant qu’ils peuvent les remords de leur conscience. Il y a, dites-vous, des prêtres qui n’en parlent pas en confession, ou qui, sans le permettre, ne refusent pas l’absolution. Ah ! Je ne sais pas s’il y a des prêtres si aveugles, mais je crois que ceux qui vont chercher des prêtres faciles, vont chercher un passeport qui les conduit en enfer. Pour moi, si j’allais à la danse, je ne voudrais pas recevoir l’absolution, n’ayant pas un véritable désir de ne plus y retourner. Ecoutez Saint Augustin, et vous verrez si la danse est une si bonne action. Il nous dit « que la danse est la ruine des âmes, un renversement de toute honnêteté, un spectacle honteux, une profession publique du crime. » Saint Ephrem l’appelle « la perte des bonnes mœurs et l’aliment du vice. ». Saint Jean Chrysostôme : « Une école publique d’incontinence. » Tertullien : » Le temple de Vénus, le consistoire de l’impudicité et la citadelle de toutes les turpitudes. » « Voilà une fille qui danse, dit saint Ambroise, mais c’est la fille d’une adultère, parce qu’une femme chrétienne apprendrait à sa fille la modestie, la pudeur, et non la danse ! » Hélas ! Que de jeunes gens, depuis qu’ils vont aux danses, ne fréquentent plus les sacrements, ou ne font que les profaner ! Que de pauvres personnes y ont perdu la pitié et la foi ! Que de gens n’ouvriront les yeux sur leur malheur que pour tomber en enfer !...

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24 octobre 2013

NOUS FAISONS LA FETE

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Aux premiers temps de l’Eglise, les fidèles d’une même contrée venaient en foule le jour de la fête d’un saint, pour avoir le bonheur de participer aux grâces que Dieu accordait en ce jour. L’on commençait l’office la veille. Le soir et la nuit, on priait sur le tombeau du saint. On entendait la parole de Dieu. On chantait des hymnes et des cantiques en son honneur. Après avoir passé la nuit si pieusement, on entendait la messe, où tous les assistants avaient le bonheur de communier. Ensuite, chacun se retirait en louant Dieu des victoires qu’il avait fait remporter au saint, et le remerciait des grâces qu’il avait accordées par son intercession. D’après cela, mes frères, qui pourrait douter que Dieu ne répandît ses grâces avec abondance sur cette réunion de fidèles, et que les saints eux-mêmes ne fussent heureux de les protéger ? Voilà la manière dont autrefois se célébraient les fêtes des saints patrons.

Que pensez-vous de cela ? Est-ce bien ainsi que nous les célébrons maintenant ? Hélas ! Si les premiers chrétiens reparaissaient sur la terre, ne nous diraient-ils pas que nos fêtes ne diffèrent en rien de celles des païens ? N’est-ce pas ordinairement en ces saints jours que Dieu est le plus offensé ? Ne semblons-nous pas réunir nos biens et nos forces pour multiplier le péché presque à l’infini ? De quoi nous occupons-nous la veille et même plusieurs jours d’avance ? N’est-ce pas à faire des dépenses folles et superflues ? Et pendant ce temps-là, des pauvres meurent de faim, et nos péchés appellent sur nous la colère de Dieu, à ce point que l’éternité ne suffira pas à y satisfaire. Vous devriez passer la nuit à gémir, en considérant combien peu vous avez imité votre saint Patron. Et cependant, vous consacrez ce temps-là à préparer tout ce qui pourra flatter votre gourmandise ! Ne dirait-on pas que ce jour est un jour de débauche ? Les parents et les amis viennent-ils, comme autrefois, pour avoir le bonheur de participer aux grâces que Dieu nous accorde par l’intercession du saint Patron ? Ils viennent, mais pour passer ce jour presque tout entier à table. Autrefois, les saints offices étaient bien plus longs qu’aujourd’hui, et pourtant, ils semblaient toujours trop courts. Maintenant, l’on voit même des pères de famille qui, pendant les offices, sont à table à se remplir le corps de viandes et de vin. Les premiers chrétiens s’invitaient mutuellement, afin de multiplier leurs bonnes œuvres et leurs prières. Aujourd’hui, ne semble t-il pas qu’on s’invite pour multiplier les péchés par les orgies, les excès qui se font dans le boire et le manger ? Pense-t-on bien que Dieu demandera compte même d’un centime dépensé mal à propos ? Ne semble-t-il pas que nous faisons la fête que pour outrager notre saint Patron, et multiplier notre ingratitude ?

Regardons de plus près, mes frères, et nous reconnaîtrons que nous sommes loin d’imiter celui que Dieu nous a donné pour modèle. Il a passé sa vie dans la pénitence et les larmes. Il est mort dans les tourments. Or je suis sûr qu’il y a des paroisses où il se commet plus de péchés ces jours-là que dans toute l’année. Le Seigneur disait aux Juifs que leurs fêtes lui étaient en abomination, et qu’il prendrait l’ordure de leurs fêtes pour la leur jeter au visage. Il veut nous faire ainsi comprendre combien il est offensé en ces jours qui devraient se passer dans les larmes et la prière. Nous lisons dans l’Evangile que Jésus Christ est venu sur la terre pour allumer dans les âmes le feu de l’amour divin. Mais nous pouvons croire que le démon roule aussi sur la terre pour allumer le feu impur dans le cœur des chrétiens, et ce qu’il provoque avec le plus de fureur, ce sont les bals et les danses. J’ai longtemps balancé, si je vous parlerais d’une manière si difficile à faire comprendre, et si peu méditée par les chrétiens de nos jours, aveuglés par leurs passions. Si la foi n’était pas éteinte dans vos cœurs, d’un seul coup d’œil, vous comprendriez la grandeur de l’abîme où vous vous précipitez, en vous abandonnant avec tant de fureur à ces malheureux plaisirs. Mais vous me direz : « Vouloir nous parler de la danse et du mal que l’on y fait, c’est perdre son temps. Nous n’en ferons ni plus ni moins. » Je le crois vraiment puisque Tertullien assure que plusieurs refusaient de se faire chrétiens, plutôt que de se priver de tels plaisirs.

24 octobre 2013

DEBARBOUILLEZ VOTRE ESPRIT

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Si vous voulez que le culte que vous rendez à Dieu, lui soit agréable et avantageux pour le salut de votre âme, mettez-le en pratique. Commencez à vous préparer à la sainte Messe dès que vous vous éveillez, en vous unissant à toutes les messes qui se disent dans ce moment. Lorsque la cloche sonne pour vous appeler dans la maison du bon Dieu, pensez que c’est Jésus Christ lui-même qui vous appelle. Partez sur le champ, afin d’avoir quelque moment pour méditer sur la grandeur de l’action à laquelle vous allez assister. Ne dites pas, comme ces gens sans religion, que vous avez bien le temps, que vous y serez toujours assez tôt ; mais bien plutôt comme le saint prophète : « Je me suis réjoui quand on m’a dit que nous irions dans la maison du Seigneur. » Dès que vous sortez de chez vous, occupez-vous de ce que vous allez faire, et de ce que vous demanderez au bon Dieu. Commencez à débarbouiller votre esprit des choses terrestres, pour ne penser qu’à Dieu. Evitez toutes sortes de conversations inutiles, qui ne sont bonnes qu’à ne vous faire mal entendre la sainte Messe. En entrant dans l’église, rappelez-vous ce que dit le saint Patriarche Jacob ! « Oh ! Que ce lieu est terrible ! Oh ! Qu’il est saint ! C’est vraiment la maison de Dieu et la porte du Ciel ! » Lorsque vous êtes à votre place, humiliez-vous profondément à la vue de votre indignité, et de la grandeur de votre Dieu qui veut bien, malgré vos péchés, vous souffrir en sa sainte présence. Faites un acte de foi de tout votre cœur. Demandez à Dieu qu’il vous fasse la grâce de ne rien perdre de toutes les faveurs qu’il accorde à ceux qui y viennent avec de bonnes dispositions. Ouvrez votre cœur, afin que la parole de Dieu puisse y entrer, y prendre racine et y porter du fruit pour la vie éternelle. Avant de sortir de l’église, ne manquez jamais de remercier le bon Dieu des grâces qu’il vient de vous faire, et allez-vous-en chez vous tout occupés de ce que vous avez vu et entendu. Oui, mes frères, si nous nous comportions de cette manière, nous ne sortirions jamais des saints offices sans nous sentir remplis d’un nouveau goût pour le ciel, d’un nouveau dégoût pour nous-mêmes et pour la terre. Notre cœur et notre esprit seraient tout pour Dieu et rien pour le monde. Alors la maison du bon Dieu serait vraiment pour nous la porte du ciel : c’est ce que je vous souhaite.

24 octobre 2013

EN RENTRANT CHEZ VOUS

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La reine de Saba, de retour chez elle, ne pouvait se rassasier de raconter tout ce qu’elle avait vu dans le temple de Salomon ; elle en parlait toujours avec un nouveau plaisir. La même chose doit arriver à un chrétien qui a bien assisté à la sainte Messe. Etant de retour dans sa maison, il doit s’entretenir avec ses enfants et ses domestiques, et leur demander ce qu’ils ont retenu, ce qui les a touché davantage. Hélas ! Mon Dieu, que vais-je dire ?... Combien de pères et de mères, de maîtres et de maîtresses, qui, si on voulait leur parler de ce qu’ils ont entendu à la sainte Messe, se moquerait de tout cela en disant qu’on les ennuie, qu’ils en savent assez ! … Cependant, généralement parlant, il semble que l’on écoute encore cette parole sainte. Mais, dès qu’on est sorti de l’église, on se laisse aller à toutes sortes de dissipation. L’on se lève avec précipitation. On court. On se presse à la porte. Le prêtre souvent n’est pas encore descendu de l’autel que l’on est déjà dehors, et là, on se livre à toutes sortes de choses étrangères. Savez-vous, mes frères, ce qu’il en résulte ? Le voici. On ne profite de rien, et l’on ne tire aucun fruit de ce que l’on a entendu et vu dans la maison du bon Dieu. Que de grâces méprisées ! Que de moyens de salut foulés aux pieds ! O quel malheur ! De faire tourner à notre perte ce qui nous aiderait si bien à nous sauver ! Hélas ! Vous le voyez vous-mêmes, combien ces saints offices sont à charge au plus grand nombre de chrétiens ! Pendant ces moments, ils sont restés à l’église comme dans une espèce de prison et aussitôt sortis, vous les entendez crier à la porte, semblables à des prisonniers à qui l’on vient de donner la liberté. N’est-on pas souvent obligés de fermer la porte si l’on ne veut être étourdi par leurs cris continuels ? Mon Dieu, sont-ce là des chrétiens, qui ne devraient se retirer de votre saint Temple, qu’avec un esprit rempli de toutes sortes de bonnes pensées et de bons désirs ? Ne devraient-ils pas chercher à les bien graver dans leur mémoire, pour ne plus jamais les perdre, et les mettre en exécution, aussitôt que l’occasion s’en présenterait ? Hélas ! le nombre de ceux qui assistent aux offices avec attention et qui tâchent d’en profiter, est à peu près comme le nombre des élus : ah ! Qu’il est petit !

24 octobre 2013

CELA VOUS ETONNE ? PAS MOI !

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Pourquoi est-ce donc, me direz-vous, que nous assistons à tant de messes et que nous sommes toujours les mêmes ? Hélas ! Mes frères, c’est que nous y sommes présents de corps et que notre esprit n’y est nullement, et que nous y venons plutôt achever notre réprobation par les mauvaises dispositions avec lesquelles nous y assistons. Hélas ! Que de messes mal entendues, qui, bien loin d’assurer notre salut, nous endurcissent davantage. Jésus Christ étant apparu à sainte Mechtilde, lui dit : « Sache, ma fille, que les saints assisteront à la mort de tous ceux qui auront entendu dévotement la sainte Messe, pour les aider à bien mourir, pour les défendre contre les tentations du démon et pour présenter leurs âmes à mon Père. » Quel bonheur pour nous, mes frères, d’êtres assistés, dans ce moment redoutable, par autant de saints que nous aurons entendu de saintes Messes !...

Non, mes frères, ne craignons jamais que la sainte Messe noue retarde dans nos affaires temporelles ; c’est bien tout le contraire : nous sommes sûrs que tout ira mieux, et que même nos affaires nous réussiront mieux que si nous avons le malheur de ne pas y assister. En voici un exemple admirable. Il est rapporté de deux artisans, qui étaient du même métier et qui demeuraient dans un même bourg, que l’un d’eux, étant chargé d’une grande quantité d’enfants, ne manquait jamais d’entendre tous les jours la sainte Messe et vivait très commodément dans son métier ; mais l’autre, au contraire, qui n’avait point d’enfants, travaillait une partie de la nuit et tout le jour, et souvent le saint jour de dimanche, encore avait-il toutes les peines du monde à vivre. Celui-ci, qui voyait les affaires de l’autre si bien lui réussir, lui demanda, un jour qu’il le rencontra, où il pouvait prendre de quoi entretenir si bien une famille si grande que la sienne ; tandis que lui, qui n’avait que lui et sa femme, et qui travaillait sans cesse, était souvent dépourvu de toutes choses. L’autre lui répondit que, s’il voulait, il lui montrerait le lendemain, d’où il tenait tout son profit. L’autre, bien content d’une si bonne nouvelle, ne voyait que l’heure d’arriver au lendemain, qui devait lui apprendre à faire sa fortune. En effet, l’autre ne manqua pas d’aller le prendre. Le voilà qui part de bon cœur et le suit avec bien de la fidélité. L’autre le conduisit jusqu’à l’église, où ils entendirent la sainte Messe. Après qu’ils furent retournés : « Mon ami, lui dit celui qui était bien à son aise, retournez à votre travail. » Il en fit autant le lendemain ; mais l’étant allé prendre une troisième fois pour la même chose : « Comment, lui dit l’autre ? Si je veux aller à la Messe, je sais le chemin sans que vous preniez la peine de venir me chercher ; ce n’est pas ce que je voulais savoir ; mais le lieu où vous trouvez tout ce bien qui vous fait vivre si bien à votre aise ; je voulais voir, si, faisant comme vous, je pourrais y trouver mon compte. »

« Mon ami, lui répondit l’autre, je ne sais point d’autre lieu que celui de l’église, et pas d’autre moyen que d’entendre tous les jours la sainte Messe ; et pour moi, je vous assure que je n’ai point employé d’autres moyens pour avoir tout le bien qui vous étonne. Mais, n’avez-vous pas vu ce que Jésus Christ nous dit dans l’Evangile, de chercher premièrement le royaume des cieux, et que tout le reste nous sera donné de surplus ».

Cela vous étonne peut-être, mes frères ? Pas moi. C’est ce que nous voyons tous les jours dans les maisons où il y a de la piété : ceux qui viennent souvent à la sainte Messe, font beaucoup mieux leurs affaires que ceux auxquels leur peu de foi fait croire qu’ils n’ont jamais le temps. Hélas ! Si nous avions mis toute notre confiance en Dieu, et ne comptions rien sur notre travail, que nous serions plus heureux que nous ne sommes !

- Mais, me direz-vous, si nous n’avons rien, l’on ne nous donne rien.

- Que voulez-vous que le bon Dieu vous donne, quand vous ne comptez que sur votre travail et pour rien sur lui ? Puisque vous ne vous donnez pas seulement le temps de faire vos prières le matin ni le soir, et que vous vous contentez de venir une fois la semaine à la sainte Messe. Hélas ! Vous ne connaissez pas les ressources de la providence du bon Dieu pour celui qui se confie en lui. En voulez-vous une preuve bien frappante ? Elle est devant vos yeux : jetez les yeux sur votre pasteur et examinez cela devant le bon Dieu.

- Oh ! Me direz-vous, c’est parce que l’on vous donne.

- Mais qui me donne sinon la providence du bon Dieu ? Voilà où sont mes trésors, et pas ailleurs. Hélas ! Que l’homme est aveugle de tant se tourmenter pour se damner et être bien malheureux en ce monde ! Si vous avez le bonheur de bien penser à votre salut et d’assister à la sainte Messe, autant que vous le pouvez, vous verriez bientôt la preuve de ce que je vous dis.

24 octobre 2013

EN ALLANT A L’EGLISE, OU ALLEZ-VOUS ?

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Lorsque notre devoir nous appelle dans un lieu saint, ne dirait-on pas que nous ressemblons à des criminels conduits devant leurs juges pour être condamnés au dernier des supplices, plutôt qu’à des chrétiens que l’amour seul devrait conduire à Dieu ? Oh ! Que nous sommes aveugles, mes frères, d’avoir si peu à cœur les biens du ciel, tandis que nous sommes si portés pour les choses du monde !

En effet, quand il s’agit d’affaires temporelles, ou même de plaisirs, l’on en sera tout préoccupé. L’on y pensera d’avance. L’on y réfléchira. Hélas ! Quand il s’agit du service de notre Dieu et du salut de notre pauvre âme, ce n’est qu’une espèce de routine et une indifférence inconcevable. Veut-on parler à un grand du monde, lui demander quelque grâce ? L’on s’en occupe longtemps d’avance. L’on va consulter les personnes que l’on croit plus instruites, pour savoir la manière dont il faut se présenter. L’on paraît devant lui avec cet air de modestie et de respect, qu’inspire ordinairement la présence d’un tel personnage. Mais quand on vient dans la maison du bon Dieu, ah ! Ce n’est plus cela. Personne ne pense à ce qu’il va faire, à ce qu’il va demander à Dieu. Dites-moi, mes frères, quel est celui qui, en allant à l’église, se dit à lui-même : Où vais-je ? Est-ce dans la maison d’un homme, ou dans le palais d’un roi ? Oh ! Non, c’est dans la maison de mon Dieu, dans la demeure de celui qui m’aime plus que lui-même, puisqu’il est mort pour moi, qui a ses yeux miséricordieux ouverts sur mes actions, ses oreilles attentives à mes prières, toujours prêt à m’exaucer et à me pardonner. Pénétrés de ces belles pensées, que ne disons-nous comme le saint roi David : « O mon âme, réjouis-toi, tu vas aller dans la maison du Seigneur », lui rendre tes hommages, lui exposer tes besoins, écouter ses divines paroles, lui demander ses grâces. Oh ! Que j’ai de choses à lui dire, que de grâces j’ai à lui demander, que de remerciements j’ai à lui faire ! Je lui parlerai de toutes mes peines, et je suis sûr qu’il me consolera. Je lui ferai l’aveu de mes fautes, et il va me pardonner ; je vais lui parler de ma famille, et il la bénira par toutes sortes de bienfaits. Oui, mon Dieu, je vous adorerai dans votre saint Temple, et j’en reviendrai plein de toutes sortes de bénédictions.

Dites-moi, mes frères, est-ce bien là la pensée qui vous occupe, lorsque vos devoirs vous appellent dans l’Eglise ? Sont-ce bien là les pensées que vous avez, après avoir passé toute la pauvre matinée à parler de vos ventes et de vos achats, ou du moins, de choses entièrement inutiles ? Vous venez à la hâte entendre une sainte messe, qui, souvent, est à moitié dite. Hélas ! Si j’osais le dire, combien vont visiter le dieu de l’ivrognerie avant leur Créateur et, venant à l’église la tête remplie de vin, s’entretiennent d’affaires temporelles jusqu’à la porte ! O mon Dieu ! Sont-ce là des chrétiens, qui doivent vivre comme des anges sur la terre ?... Et vous, ma sœur, vos sentiments sont-ils meilleurs lorsque, après avoir occupé votre esprit et une partie de votre temps à penser comment vous allez vous habiller pour mieux plaire au monde, vous venez ensuite dans un lieu où vous ne devriez venir que pour pleurer vos péchés ? Hélas ! Bien souvent, le prêtre monte à l’autel que vous êtes encore à vous contempler devant une glace de miroir, à vous y tourner et retourner. O mon Dieu ! Sont-ce bien là des chrétiens, qui vous ont pris pour leur modèle, vous qui avez passé votre vie dans les mépris et les larmes ! Ecoutez, jeune fille, ce que vous apprend Saint Ambroise, évêque de Milan. Etant à la porte de l’église et voyant une jeune personne parée avec beaucoup de soins, il lui adressa ces paroles : « Où allez-vous, femme ? » Elle lui répondit qu’elle allait à l’église. « Vous allez à l’église, lui dit le saint évêque, l’on dirait bien plutôt que vous allez à la danse, à la comédie ou au spectacle. Allez, femme pécheresse, allez pleurer vos péchés en secret, et ne venez pas à l’église insulter par vos vains ajustements, un Dieu humilié. » Mon Dieu ! Que ce siècle nous fournit des … ! Combien de personnes, en venant à l’église, ne sont occupées que d’elles-mêmes et de leurs parures ! Elles entrent dans le Temple du Seigneur en disant au fond de leur cœur : « Regardez-moi. » En voyant ces tristes dispositions, ne devrait-on pas verser de larmes ?

Et vous, pères et mères, quelles sont vos dispositions lorsque vous venez à l’église, à la messe. Hélas ! Il faut bien le dire avec douleur, ce sont le plus souvent les pères et les mères, que nous voyons entrer dans l’église alors que le prêtre est déjà à l’autel ou même en chaire !

- Ah ! Me direz-vous, nous venons bien quand nous pouvons, nous avons autre chose à faire.

- Sans doute, vous avez autre chose à faire. Mais je sais bien aussi que si vous n’aviez pas laissé pour le dimanche mille choses de votre ménage que vous deviez faire le samedi et si vous vous étiez levés un peu plus matin, vous auriez eu fait tout cela avant la sainte messe, et vous seriez arrivés avant que le prêtre ne fût monté à l’autel. Il en serait de même pour vos enfants et vos domestiques, si vous ne leur commandiez pas jusqu’au dernier coup de la messe, ils y arriveraient au commencement. Je ne sais pas si le bon Dieu voudra bien recevoir tous ces prétextes, je ne le crois guère.

Mais pourquoi, mes frères, parler en particulier ? N’est-ce pas la plus grande partie qui agit de la sorte ? Oui, quand on vous appelle dans l’église pour vous y distribuer les grâces du bon Dieu, n’aperçoit-on pas en vous ce peu d’empressement, cette nonchalance, ce dégoût qui vous dévore, cette dissipation presque générale ? Dites-moi, voit-on beaucoup de monde quand on commence les saints offices ? Les vêpres ne sont-elles pas souvent à moitié dites, quand vous êtes tous arrivés ?

-Nous avons de l’ouvrage, me dites-vous.

-Eh ! Mes amis, si vous me disiez que vous n’avez ni foi, ni amour de Dieu, ni désir de sauver votre pauvre âme, je vous croirais bien mieux. Hélas ! Que peut-on penser de tout cela ? Il y a de quoi gémir en voyant de pareilles dispositions dans la plupart des chrétiens ! Plusieurs semblent ne venir à l’église que malgré eux ou, si j’osais dire, il semble qu’on les y traîne. De la maison jusqu’à l’église, l’on ne parle que d’affaires temporelles. Quelques jeunes filles ensemble ne parlent que de la vanité, de la beauté, et le reste. Les jeunes gens, des jeux, des plaisirs et autres choses encore plus mauvaises. Les pères ou maîtres de maisons causeront de leurs biens, de leurs ventes ou de leurs achats. Les mères ne seront occupées que de leur ménage et de leurs enfants. Personne n’oserait nier cela. Hélas ! Pas une seule pensée sur le bonheur qu’ils vont avoir, pas une seule réflexion sur les besoins de leur pauvre âme, ni de celle de leurs enfants et de leurs domestiques ! Ils entrent dans le saint Temple sans respect, sans attention, et plusieurs, le plus tard possible. Combien d’autres, ne se donnent pas la peine d’entrer, et restent dehors, afin de mieux trouver à se dissiper ? La parole de Dieu ne trouble pas leur conscience : ils regardent ceux qui vont et qui viennent… Mon Dieu ! Sont-ce là des chrétiens pour lesquels vous avez tant souffert, afin de les rendre heureux ? Voilà donc toute leur reconnaissance ?...

Avec de telles dispositions, que de péchés se commettent pendant les saints offices ! Que de personnes font plus de péchés le dimanche que dans toute la semaine ! … Ecoutez ce que nous apprend saint Martin. Tandis qu’il chantait la sainte messe avec saint Brice son disciple, il s’aperçut que celui-ci souriait. Après que tout fut fini, saint Martin lui demanda ce qui l’avait fait sourire. Saint Brice lui répondit : « Mon père, j’ai vu quelque chose d’extraordinaire pendant que nous chantions la sainte messe. J’ai vu derrière l’autel un démon, il écrivait sur une grande feuille de parchemin les péchés qui se commettaient dans l’église, et sa feuille a été plutôt remplie que la sainte messe achevée. Ce démon a pris ensuite ce papier entre les dents, il a tiré si fort qu’il l’a déchiré en plusieurs morceaux. Voilà, mon père, ce qui m’a fait sourire. » Que de péchés et même mortels, nous commettons pendant les saints offices par notre peu de dévotion et de recueillement ! Hélas ! Que sont devenus ces temps heureux où les chrétiens passaient non seulement le jour, mais encore la plus grande partie des nuits dans l’église, à pleurer leurs péchés, ou à y chanter les louanges du Seigneur ? Voyez même dans l’Ancien Testament, voyez sainte Anne la prophétesse, qui s’était retirée dans une tribune, pour ne plus quitter la présence de Dieu. Voyez le saint vieillard Siméon. Voyez encore Zacharie et tant d’autres, qui ont passé la plus grande partie de leur vie dans le temps du Seigneur. Mais aussi, combien ne sont-elles pas grandes et précieuses, les grâces que le bon Dieu leur accordait. Dieu, pour récompenser sainte Anne, voulût qu’elle fût la première à connaître Jésus Christ. Le saint vieillard Siméon fut aussi le premier après saint Joseph qui eut le bonheur, le grand bonheur de porter le Sauveur du monde sur ses bras. Saint Zacharie fut choisi pour être le père d’un enfant destiné à être l’ambassadeur du Père Eternel, pour annoncer la venue de son Fils dans le monde. Que de grâces le bon Dieu n’accorde-t-il pas à ceux qui se font un devoir de venir le visiter dans son saint Temple autant qu’ils le peuvent…

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Notre Dame Miraculeuse des Roses
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